Je m’arrime à coté de toi J’ai laissé dans des flaques de larmes
L’acier de mes armes
Des sombres vents
D’avant
N’en reste que poussières furtives
A jamais captives,
Du passé
Trépassé..
Car tu m’as ouvert la porte du bonheur
Cet unique seigneur
Lumière
Bannière
En Face duquel, les autres dieux ne sont rien
Que dogmes incertains
Que relents
De sang.
Dors mon ange
Le futur nous lange
Les nuits prochaines seront nôtres
La sérénité en sera l’apôtre
Je m’arrime là
A côté de toi….
il y a 9 mois
C
Christophe Bregaint
@christopheBregaint
Regard désarmé J’ai franchi l’autre rive,
Vers d’autres paysages,
Où j’apprends à aimer,
Pas à pas
Dans tes bras.
La vie n’est plus nocive
J’ouvre, sur ton visage
Mon regard désarmé…
il y a 9 mois
C
Christophe Bregaint
@christopheBregaint
À ma fée Amour
Rêve avec moi
Car je crève sans toi
Quand disparaissent tes atours
S’élèvent des ciels noirs griffant mes mers
Et le glaive de ton absence en moi s’insère….
Ma belle
Muse de vers
Toi, tu es sentinelle
De mes nuits libres de l’enfer
Abri oxydant, le soleil de l’est
Se levant sur ton tendre sourire céleste….
Tes yeux,
Illimitable
Lagon silencieux
Chatoiement incommensurable,
Où se reflète l’immortalité..
De l’obscurité de nos nuits de voluptés….
En rimes
Mes mots rêveurs
Sur les tiens s’impriment
Pour devenir vagabonds conteurs
De mes tristesses quand je suis sans toi
Et de l’ivresse du temps passé dans tes bras.
il y a 9 mois
Clément Marot
@clementMarot
Je suis aimé de la plus belle Je suis aimé de la plus belle
Qui soit vivant dessous les cieux :
Encontre tous faux envieux
Je la soutiendrai être telle.
Si Cupidon doux et rebelle
Avait débandé ses deux yeux,
Pour voir son maintien gracieux,
Je crois qu'amoureux serait d'elle.
il y a 9 mois
C
Cécile Carrara
@cecileCarrara
Au revoir Puisqu’il n’y aura pas de lendemain commun
le ciel qui nous berce ne semblant pas le même
puisque le temps qui coule érode nos chemins
avec peu d’égards pour les graines que l’on sème.
Puisque j’aurais aimé replonger dans tes yeux
te parler de mon coeur, écouter tes tirades
dormir tout contre toi, se balader à deux
et voir le monde ensemble pour le rendre moins fade.
Puisque si tu voulais pleinement me revoir
tu saurais proposer une clé à ce puzzle
faire jour là où tu vois encore trop noir
et décider d’aller plus loin que sur le seuil.
Puisqu’à toi je me suis peu à peu dévoilée
puisque j’ai confronté tes troubles réticences
je raye en moi l’envie sourde de te retrouver
car je me dois de faire preuve de clairvoyance.
il y a 9 mois
C
Cécile Carrara
@cecileCarrara
Te connaitre Puisqu’il me semble quelquefois
que je t’ai toujours bien connu
je sens parfois au fond de moi
que je peux toujours te connaitre.
Même lorsque les choses indicibles
auront toutes été prononcées
lorsque le vent de l’au-delà
aura arrêté de souffler.
Même lorsque la roue des carrosses
aura moisi dans la rosée
lorsque la pluie des jours de gris
se sera enfin écoulée.
Puisqu’il me semble quelquefois
que je t’ai toujours bien connu
je sens parfois au fond de moi
que je peux toujours te connaitre.
Quand la nuit aura avalé
les orages qui se sont fanés
le tremblement et les
grondements
de nos plus actives années.
Quand le soleil aura percé
la fraîcheur des tendres baisers
quand le temps sera révolu
fatigué d’avoir trop tourné.
Puisqu’il me semble quelquefois
que je t’ai toujours bien connu
je sens parfois au fond de moi
que je peux toujours te connaitre.
il y a 9 mois
D
Dorian Darverne
@dorianDarverne
Ame infidèle Tu n’as pas bougé d’un cil
Ni soumise, ni facile
Le même trait de ricil
Comme une figure de style…
Hostile
J’entends dans mes veines… un appel
Je sens ton haleine… en rappel
Ouvre-toi encore une fois, une dernière fois
Entends-tu battre tout bas ?
Une âme infidèle
Un souffle rebelle
Toujours ce regard étrange
Ni du diable, ni d’un ange
Le même truc qui dérange
Comme un zeste d’orange…
Amer
Mais mon sang se répand… à la pelle
Mais bon sang qui répond… à l’appel
Cette fois tu es en moi, pauvre de moi
Entends-tu saigner tout bas ?
Une âme infidèle
Un souffle rebelle
Tant de larmes et de maux
De souvenirs à l’eau
Ton corps, la citadelle
De nos âmes infidèles
il y a 9 mois
E
Elodie Santos
@elodieSantos
Maman Maman que j’aime
Maman d’avant
Maman du jour
ou Maman d’un moment
Maman qui viendra
fleurir mon printemps
Maman de l’Amour
ou Maman de l’Enfant
Maman restera toujours
dans mon coeur
tout le temps
il y a 9 mois
E
Elodie Santos
@elodieSantos
Promenade bleu caillou Les pierres craquent sous les semelles
L’herbe transpire ce matin
Un beau soleil de printemps éclate au firmament
Sous ce ciel bleu, on perçoit la couleur du vent
Au pied de la colline va s’élevant un chemin près d’un étang
Les cyprès dansent à l’horizon au dessus des vignes et des blés
On entend un petit bruit de moteur tout juste près, tout juste doux
Une petite fourgonette passe, c’est le marchand du village d’à côté
On marche sur un mur de pierres, un petit pont est devant nous
Dessous passe une rivière, couleur de pluie, souffle d’antan
Cette promenade bleu caillou, couleur d’amour, je l’aime tant
c’est pour moi tout ce qu’il y a de plus pur et de plus beau dans cette vie
Couleur d’argent
il y a 9 mois
E
Elodie Santos
@elodieSantos
Soleil d’été Soleil d’été
Tu viens caresser ma peau
c’est la plus douce des sensations
que je puisse sentir
Soleil d’été
Tu illumines les jours les plus beaux
et le chemin des passions
à venir
Soleil d’été
Tu te couches à l’horizon
au dessus d’une mer qui ne peut
que rougir
Soleil d’été
Tu brilles avec l’Amour
comme si l’éternité était avant
l’Avenir
il y a 9 mois
E
Elodie Santos
@elodieSantos
Voilà la rose Voilà
la rose est rouge
les amoureux s’embrassent
et partagent leur âme
assis sur le banc chaud
Voilà
la rose est douce
les amoureux se touchent
et se disent en cachette
des mots silencieux
Voilà
la rose perle
les amoureux s’enivrent
au doux son du printemps
que chantent les oiseaux
Voilà
la rose brûle
les amoureux s’endorment
et les belles fleurs jaillissent
au bord du vieux ruisseau
Voilà
la rose pique
les amoureux se quittent
quand le soleil se couche
et que le ciel n’est plus là
il y a 9 mois
E
Emile Nelligan
@emileNelligan
Beauté cruelle Certe, il ne faut avoir qu’un amour en ce monde,
Un amour, rien qu’un seul, tout fantasque soit-il ;
Et moi qui le recherche ainsi, noble et subtil,
Voilà qu’il m’est à l’âme une entaille profonde.
Elle est hautaine et belle, et moi timide et laid :
Je ne puis l’approcher qu’en des vapeurs de rêve.
Malheureux ! Plus je vais, et plus elle s’élève
Et dédaigne mon cœur pour un œil qui lui plaît.
Voyez comme, pourtant, notre sort est étrange !
Si nous eussions tous deux fait de figure échange,
Comme elle m’eût aimé d’un amour sans pareil !
Et je l’eusse suivie, en vrai fou de Tolède,
Aux pays de la brume, aux landes du soleil,
Si le Ciel m’eût fait beau, et qu’il l’eût faite laide !
il y a 9 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
Au clos de notre amour, l’été se continue Au clos de notre amour, l’été se continue :
Un paon d’or, là-bas, traverse une avenue ;
Des pétales pavoisent
– Perles, émeraudes, turquoises –
L’uniforme sommeil des gazons verts
Nos étangs bleus luisent, couverts
Du baiser blanc des nénuphars de neige ;
Aux quinconces, nos groseilliers font des cortèges ;
Un insecte de prisme irrite un coeur de fleur ;
De merveilleux sous-bois se jaspent de lueurs ;
Et, comme des bulles légères, mille abeilles
Sur des grappes d’argent vibrent au long des treilles.
L’air est si beau qu’il paraît chatoyant ;
Sous les midis profonds et radiants
On dirait qu’il remue en roses de lumière ;
Tandis qu’au loin, les routes coutumières
Telles de lents gestes qui s’allongent vermeils,
A l’horizon nacré, montent vers le soleil.
Certes, la robe en diamants du bel été
Ne vêt aucun jardin d’aussi pure clarté.
Et c’est la joie unique éclose en nos deux âmes,
Qui reconnaît sa vie en ces bouquets de flammes.
il y a 9 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
Au temps où longuement j’avais souffert Au temps où longuement j’avais souffert,
Où les heures m’étaient des pièges,
Tu m’apparus l’accueillante lumière
Qui luit aux fenêtres, l’hiver,
Au fond des soirs, sur de la neige.
Ta clarté d’âme hospitalière
Frôla, sans le blesser, mon coeur,
Comme une main de tranquille chaleur.
Puis vint la bonne confiance,
Et la franchise, et la tendresse, et l’alliance
Enfin de nos deux mains amies,
Un soir de claire entente et de douce accalmie.
Depuis, bien que l’été ait succédé au gel,
En nous-mêmes, et sous le ciel,
Dont les flammes éternisées
Pavoisent d’or tous les chemins de nos pensées,
Et que l’amour soit devenu la fleur immense
Naissant du fier désir
Qui sans cesse, pour mieux encor grandir,
En notre coeur se recommence
Je regarde toujours la petite lumière
Qui me fut douce, la première.
il y a 9 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
Avec le même amour Avec le même amour que tu me fus jadis
Un jardin de splendeur dont les mouvants taillis
Ombraient les longs gazons et les roses dociles,
Tu m’es en ces temps noirs un calme et sûr asile.
Tout s’y concentre, et ta ferveur et ta clarté
Et tes gestes groupant les fleurs de ta bonté,
Mais tout y est serré dans une paix profonde
Contre les vents aigus trouant l’hiver du monde.
Mon bonheur s’y réchauffe en tes bras repliés
Tes jolis mots naïfs et familiers,
Chantent toujours, aussi charmants à mon oreille
Qu’aux temps des lilas blancs et des rouges groseilles.
Ta bonne humeur allègre et claire, oh ! je la sens
Triompher jour à jour de la douleur des ans,
Et tu souris toi-même aux fils d’argent qui glissent
Leur onduleux réseau parmi tes cheveux lisses.
Quant ta tête s’incline à mon baiser profond,
Que m’importe que des rides marquent ton front
Et que tes mains se sillonnent de veines dures
Alors que je les tiens entre mes deux mains sûres !
Tu ne te plains jamais et tu crois fermement
Que rien de vrai ne meurt quand on s’aime dûment,
Et que le feu vivant dont se nourrit notre âme
Consume jusqu’au deuil pour en grandir sa flamme.
il y a 9 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
Avec mes sens Avec mes sens, avec mon coeur et mon cerveau,
Avec mon être entier tendu comme un flambeau
Vers ta bonté et vers ta charité
Sans cesse inassouvies,
Je t’aime et te louange et je te remercie
D’être venue, un jour, si simplement,
Par les chemins du dévouement,
Prendre, en tes mains bienfaisantes, ma vie.
Depuis ce jour,
Je sais, oh ! quel amour
Candide et clair ainsi que la rosée
Tombe de toi sur mon âme tranquillisée.
Je me sens tien, par tous les liens brûlants
Qui rattachent à leur brasier les flammes ;
Toute ma chair, toute mon âme
Monte vers toi, d’un inlassable élan ;
Je ne cesse de longuement me souvenir
De ta ferveur profonde et de ton charme,
Si bien que, tout à coup, je sens mes yeux s’emplir,
Délicieusement, d’inoubliables larmes.
Et je m’en viens vers toi, heureux et recueilli,
Avec le désir fier d’être à jamais celui
Qui t’est et te sera la plus sûre des joies.
Toute notre tendresse autour de nous flamboie ;
Tout écho de mon être à ton appel répond ;
L’heure est unique et d’extase solennisée
Et mes doigts sont tremblants, rien qu’à frôler ton front,
Comme s’ils y touchaient l’aile de tes pensées.
il y a 9 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
Comme aux âges naïfs Comme aux âges naïfs, je t’ai donné mon coeur,
Ainsi qu’une ample fleur,
Qui s’ouvre pure et belle aux heures de rosée ;
Entre ses plis mouillés ma bouche s’est posée.
La fleur, je la cueillis avec des doigts de flamme,
Ne lui dis rien : car tous les mots sont hasardeux
C’est à travers les yeux que l’âme écoute une âme.
La fleur qui est mon coeur et mon aveu,
Tout simplement, à tes lèvres confie
Qu’elle est loyale et claire et bonne, et qu’on se fie
Au vierge amour, comme un enfant se fie à Dieu.
Laissons l’esprit fleurir sur les collines
En de capricieux chemins de vanité,
Et faisons simple accueil à la sincérité
Qui tient nos deux coeurs vrais en ses mains cristallines
Et rien n’est beau comme une confession d’âmes
L’un à l’autre, le soir, lorsque la flamme
Des incomparables diamants
Brûle comme autant d’yeux
Silencieux
Le silence des firmaments.
il y a 9 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
La glycine est fanée et morte est l’aubépine La glycine est fanée et morte est l’aubépine ;
Mais voici la saison de la bruyère en fleur
Et par ce soir si calme et doux, le vent frôleur
T’apporte les parfums de la pauvre Campine.
Aime et respire-les, en songeant à son sort
Sa terre est nue et rêche et le vent y guerroie ;
La mare y fait ses trous, le sable en fait sa proie
Et le peu qu’on lui laisse, elle le donne encor.
En automne, jadis, nous avons vécu d’elle,
De sa plaine et ses bois, de sa pluie et son ciel,
Jusqu’en décembre où les anges de la Noël
Traversaient sa légende avec leurs grands coups d’aile.
Ton coeur s’y fit plus sûr, plus simple et plus humain ;
Nous y avons aimé les gens des vieux villages,
Et les femmes qui nous parlaient de leur grand âge
Et de rouets déchus qu’avaient usés leurs mains.
Notre calme maison dans la lande brumeuse
Etait claire aux regards et facile à l’accueil,
Son toit nous était cher et sa porte et son seuil
Et son âtre noirci par la tourbe fumeuse.
Quand la nuit étalait sa totale splendeur
Sur l’innombrable et pâle et vaste somnolence,
Nous y avons reçu des leçons du silence
Dont notre âme jamais n’a oublié l’ardeur.
A nous sentir plus seuls dans la plaine profonde
Les aubes et les soirs pénétraient plus en nous ;
Nos yeux étaient plus francs, nos coeurs étaient plus doux
Et remplis jusqu’aux bords de la ferveur du monde.
Nous trouvions le bonheur en ne l’exigeant pas,
La tristesse des jours même nous était bonne
Et le peu de soleil de cette fin d’automne
Nous charmait d’autant plus qu’il semblait faible et las.
La glycine est fanée, et morte est l’aubépine ;
Mais voici la saison de la bruyère en fleur.
Ressouviens-toi, ce soir, et laisse au vent frôleur
T’apporter les parfums de la pauvre Campine.
il y a 9 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
Voici quinze ans déjà que nous pensons d’accord Voici quinze ans déjà que nous pensons d’accord ;
Que notre ardeur claire et belle vainc l’habitude,
Mégère à lourde voix, dont les lentes mains rudes
Usent l’amour le plus tenace et le plus fort.
Je te regarde, et tous les jours je te découvre,
Tant est intime ou ta douceur ou ta fierté :
Le temps, certe, obscurcit les yeux de ta beauté,
Mais exalte ton coeur dont le fond d’or s’entr’ouvre.
Tu te laisses naïvement approfondir,
Et ton âme, toujours, paraît fraîche et nouvelle ;
Les mâts au clair, comme une ardente caravelle,
Notre bonheur parcourt les mers de nos désirs.
C’est en nous seuls que nous ancrons notre croyance,
A la franchise nue et la simple bonté ;
Nous agissons et nous vivons dans la clarté
D’une joyeuse et translucide confiance.
Ta force est d’être frêle et pure infiniment ;
De traverser, le coeur en feu, tous chemins sombres,
Et d’avoir conservé, malgré la brume ou l’ombre,
Tous les rayons de l’aube en ton âme d’enfant.
Émile Verhaeren, Les Heures d’après-midi
il y a 9 mois
E
Ephraïm Jouy
@ephraimJouy
Concrétion À la lisière obscure où gît ton ombre de glaise
Dans le complot sourd d’une aurore indécise
La trace de ton âme oscille, cousue de néant
Prise au creux ardent de tes méandres insatiables
Dans le spectre d’un autre loin aux rives incertaines
D’où jaillissent des corps aux fêlures sauvages
Et des visages dévorés de mystères à vifs
Il n’y a plus rien d’autre que ta voix qui rôde dans le ciel et le sang
Un dernier écho de brume qui écharde mon coeur vacant
il y a 9 mois
E
Ephraïm Jouy
@ephraimJouy
Les ruines solitaires Garder le mystère de ton âme
Comme si rien ne finissait
Au creux de tes mains retenues
A l’aube rétive
Comme si rien ne finissait
A côté, juste à côté
De ton cœur épars
Et sentir la pesanteur du gouffre
Où sombrent les silences sans recours
il y a 9 mois
E
Ephraïm Jouy
@ephraimJouy
Sans titre Elle ne sait plus rien de ce cœur aride,
de cet isthme malingre qu’elle a consumé.
Elle imagine,
simplement peut-être,
la possibilité d’une voix,
d’un désir nouveau qui s’ouvrirait à leurs corps perdus.
Elle a encore cette grâce,
ce ravissement qu’elle suscite à qui sait s’en saisir,
celui-là même qui l’a dévasté,
sans retour,
à l’aube d’un jour de cendre.
Elle voudrait le retrouver,
le posséder de nouveau,
lui qui erre dans le charnier brûlant de son âme cannibale,
Mais, elle reste seule,
dans la clameur naissante de son cœur ivre noir
où résonne la stridence du néant
et les cohortes silencieuses de ses amours lacérés.
il y a 9 mois
E
Esther Granek
@estherGranek
Abri Dans les lignes de ta main
Pour me plaire j’y veux voir
Que rien ne nous sépare
Et qu’avons même destin.
Dans les lignes de ta main
Je découvre en cherchant
Les signes bienfaisants
De ce qui me convient.
Dans le creux de ta paume
Où ma main se blottit
Je retrouve mon abri
Doux et calme. Comme un baume.
il y a 9 mois
E
Esther Granek
@estherGranek
Toi Toi c’est un mot
Toi c’est une voix
Toi c’est tes yeux et c’est ma joie
Toi c’est si beau
Toi c’est pour moi
Toi c’est bien là et je n’y crois
Toi c’est soleil
Toi c’est printemps
Toi c’est merveille de chaque instant
Toi c’est présent
Toi c’est bonheur
Toi c’est arc-en-ciel dans mon coeur
Toi c’est distant…
Toi c’est changeant…
Toi c’est rêvant et esquivant…
Toi c’est pensant…
Toi c’est taisant…
Toi c’est tristesse qui me prend…
Toi c’est fini.
Fini ? Pourquoi ?
Toi c’est le vide dans mes bras…
Toi c’est mon soleil qui s’en va…
Et moi, je reste, pleurant tout bas.
il y a 9 mois
E
Ethan Street
@ethanStreet
Destinée Comme l’eau stagnante d’une rivière morte
L’histoire d’une vie qui me reporte
de l’espoir aux démons que je supporte
Je hante mon quotidien, simple cloporte
Une étincelle émotionnelle qui se nourrit d’un rien
une addiction virtuelle qui me maintient
Jamais je ne pourrais sortir de ces entretiens
Un sourire, un geste maladif je me contients.
Au fond de moi comme un trésor de vie
Sublimer cet espoir, une question de survie
Ô combien admettre son manque d’envie
Que ce jour là enfin arrive, ma destinée sans son avis.
il y a 9 mois
E
Ethan Street
@ethanStreet
Sans elle Regarder devant
avoir peur des gens
Souffrir en dedans
être hors du temps
Comment n’avons nous pas senti
alors que tout était parfait
que le peu de notre vie
s’évaporait comme si de rien n’était
Aujourd’hui tout recommencer
réapprendre les gestes et les gens
pour que demain sublimer
me fasse traverser le temps
il y a 9 mois
F
Fester Bryan
@festerBryan
Amour nordique Le vent polaire fouette férocement mon corps
Des formations de glace apparaissent au moindre souffle
Ma fourrure me couvre comme un maillot de corps
Il fait moins vingt cinq
Mais au cœur de moi
Rougeoie calmement une veilleuse
Où mes pensées pour toi
Dansent à jamais
Prêtes à s’enflammer passionnellement
Fester Bryan, 2006
il y a 9 mois
Francis Jammes
@francisJammes
Au beau soleil Au beau soleil qui sonnait, de pauvres femmes,
au seuil d’une maison pauvre comme mon âme,
désignaient quelque chose. On entendait un char.
Sur les coteaux marrons le ciel était en nacre
comme les écailles d’huîtres en arc-en-ciel.
Le chemin grimpait, doux comme un grand sommeil,
et les poules chaudes ondulaient dans la poussière,
avec, sous les ailes, un roseau en lumière.
… Une autre femme à un enfant cherchait des poux.
Un coq chantait. Une pie volait. Tout était doux.
On allait inoculer de la tuberculine
à la pauvre vache qui tousse et qui s’escrime.
Les pieux de la haie, près des lierres, étaient roses
comme ta bouche, amie aimée à la main douce…
il y a 9 mois
François Coppée
@francoisCoppee
Aubade L'aube est bien tardive à naître,
Il a gelé cette nuit ;
Et déjà sous ta fenêtre
Mon fol amour m'a conduit.
Je tremble, mais moins encore
Du froid que de ma langueur ;
Le frisson du luth sonore
Se communique à mon cœur
Ému comme un petit page,
J'attends le moment plus sûr
Où j'entendrai le tapage
De tes volets sur le mur ;
Et la minute me dure
Où m'apparaîtra soudain,
Dans son cadre de verdure,
Ton sourire du matin.
il y a 9 mois
François Coppée
@francoisCoppee
Aubade parisienne Pour venir t’aimer, ma chère,
Je franchis les blancs ruisseaux,
Et j’ai l’âme si légère
Que j’ai pitié des oiseaux.
Quel temps fait-il donc ? Il gèle,
Mais je me crois au printemps.
Entends-tu, mademoiselle ?
Tu m’as rendu mes vingt ans.
Tu m’as rendu ma jeunesse.
Ce coeur que je croyais mort,
Je veux pour toi qu’il renaisse ;
Écoute comme il bat fort !
Quelle heure est-il ? Tu déjeunes;
Prends ce fruit et mords dedans.
C’est permis, nous sommes jeunes,
Et j’en mange sur tes dents.
Parle-moi, dis-moi des choses.
Je n’écoute pas, je vois
S’agiter tes lèvres roses
Et je respire ta voix.
Je t’aime et je t’aime encore;
A tes pieds je viens m’asseoir.
Laisse-moi faire ; j’adore
Le tapis de ton boudoir !