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Jeunesse

189 poésies en cours de vérification
Jeunesse

Poésies de la collection jeunesse

    Jean Moréas

    Jean Moréas

    @jeanMoreas

    Au temps de ma jeunesse... Au temps de ma jeunesse, harmonieuse lyre, Comme l'eau sous les fleurs, ainsi chantait ta voix ; Et maintenant, hélas ! C'est un sombre délire : Tes cordes en vibrant ensanglantent mes doigts. Le calme ruisselet traversé de lumière Reflète les oiseaux et le ciel de l'été, Ô lyre, mais de l'eau qui va creusant la pierre Au fond d'un antre noir, plus forte est la beauté.

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    Jean Richepin

    Jean Richepin

    @jeanRichepin

    Les petiots Ouvrez la porte Aux petiots qui ont bien froid. Les petiots claquent des dents. Ohé ! ils vous écoutent! S’il fait chaud là-dedans, Bonnes gens, Il fait froid sur la route. Ouvrez la porte Aux petiots qui ont bien faim. Les petiots claquent des dents. Ohé ! il faut qu’ils entrent! Vous mangez là-dedans, Bonnes gens, Eux n’ont rien dans le ventre. Ouvrez la porte Aux petiots qui ont sommeil. Les petiots claquent des dents. Ohé ! leur faut la grange Vous dormez là-dedans, Bonnes gens, Eux, les yeux leur démangent. Ouvrez la porte Aux petiots qu’ont un briquet. Les petiots grincent des dents. Ohé ! les durs d’oreille ! Nous verrons là-dedans, Bonnes gens, Si le feu vous réveille !

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    Jean-Charles Dorge

    @jeanCharlesDorge

    Avant que je sois né… Avant que je sois né ces sentes odorantes Recevaient déjà l’ombre aimable de leurs ifs. L’esprit régnait serein sur les fleurs d’amarantes Cachant presque l’entrée du jardin aux massifs… Des enfants y ont ri, jouant à cache-cache, Ont grandi, sont partis oubliant leurs secrets Puis revenus bien vieux revoir sans qu’on le sache L’endroit des temps heureux qu’à mon tour j’aimerais ! Maintenant c’est moi seul qui entends le murmure, Accompagné de chants d’oiseaux ensorceleurs : Deviendrai-je bientôt cette ombre de lémure Que d’autres verront quand ces lieux seront les leurs ?

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    Jean-Philippe Blondel

    Jean-Philippe Blondel

    @jeanPhilippeBlondel

    Double Jeu C'est difficile de lutter contre quelqu'un qui ne montre rien. Qui reste là, imperturbable. On a l'impression qu'on va l'entailler, l'émouvoir, la bouger mais on s'y casse les dents - et nos résolutions aussi. Je déprime. Sérieusement. Je regarde autour de moi, ma mère, mon père, les bourges de Clemenceau, les ex-tueurs de Saint-Ex – Dylan et ses nouveaux potes –, je trouve tout minable, petit, resserré je ne vois pas comment je vais m’en sortir, pourtant il faut que je m’en sorte. Je pose mon front sur une des vitres du couloir du bâtiment G. Les autres sont en récré. Il est 4 heures de l’après-midi. Le ciel est couvert. Le bâtiment est vide. Je n’ai pas le droit d’être ici, normalement. Un bruit de clés. La Fernandez sort de la salle. Manquait plus qu’elle. – Vous faites quoi, là, Silber ? – Je m’apprête à passer par la fenêtre. – Vous allez vous rater. – Une grande habitude chez moi. – Vous allez arrêter votre Jérémie, oui ? – Mon quoi ? – Jérémie. Saint Jérémie. Il se plaignait tout le temps. D’où le terme « jérémiade ». Vous connaissez le terme « jérémiade » ? – Je ne suis pas illettré. – Oui, enfin, il y a des progrès à faire en grammaire. Je ne réponds rien. Je n’ai pas envie de me battre. Même avec des mots. Même contre la Fernandez. Elle reste là. Elle plisse les yeux. – Vous êtes sûr d’aller bien, Silber ? – Honnêtement ? – Honnêtement. – Pas trop. Je sens très nettement un nerf qui vibre dans ma poitrine. Et cette voix qui me dit que oui, peut-être, au fond, je suis bon à quelque chose. "C'est ce que je veux faire. C'est ce que je veux faire de ma vie. Partir à l'autre bout du monde dans des peaux qui ne sont pas les miennes. Dans les peaux de papier qu'un écrivain mort a créées, des années avant ma naissance. Incarner. Je veux incarner." Changer. C’est ce qu’ils veulent tous. Il faut que j’arrête de poser des problèmes aux adultes. Que je cesse d’être dans leur ligne de vision, de mire, de tir. Que je bouge de là. C’est ce que je voudrais, oui. À l’intérieur, je bous. J’aimerais être loin. Loin, genre à l’autre bout du monde. Me réinventer une existence avec un début moins pourri.

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    Jean-Pierre Claris de Florian

    @jeanPierreClarisDeFlorian

    L'enfant et le miroir Un enfant élevé dans un pauvre village Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir Un miroir. D'abord il aima son image ; Et puis, par un travers bien digne d'un enfant, Et même d'un être plus grand, Il veut outrager ce qu'il aime, Lui fait une grimace, et le miroir la rend. Alors son dépit est extrême ; Il lui montre un poing menaçant, Il se voit menacé de même. Notre marmot fâché s'en vient, en frémissant, Battre cette image insolente ; Il se fait mal aux mains. Sa colère en augmente ; Et, furieux, au désespoir, Le voilà devant ce miroir, Criant, pleurant, frappant la glace. Sa mère, qui survient, le console, l'embrasse, Tarit ses pleurs, et doucement lui dit : N'as-tu pas commencé par faire la grimace A ce méchant enfant qui cause ton dépit ? - Oui. - Regarde à présent : tu souris, il sourit ; Tu tends vers lui les bras, il te les tend de même ; Tu n'es plus en colère, il ne se fâche plus : De la société tu vois ici l'emblème ; Le bien, le mal, nous sont rendus.

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    Jean-Pierre Claris de Florian

    @jeanPierreClarisDeFlorian

    Les enfants et les perdreaux Deux enfants d'un fermier, gentils, espiègles, beaux, Mais un peu gâtés par leur père, Cherchant des nids dans leur enclos, Trouvèrent de petits perdreaux Qui voletaient après leur mère. Vous jugez de la joie, et comment mes bambins À la troupe qui s'éparpille Vont partout couper les chemins, Et n'ont pas assez de leurs mains Pour prendre la pauvre famille ! La perdrix, traînant l'aile, appelant ses petits, Tourne en vain, voltige, s'approche ; Déjà mes jeunes étourdis Ont toute sa couvée en poche. Ils veulent partager comme de bons amis ; Chacun en garde six, il en reste un treizième : L'aîné le veut, l'autre le veut aussi. - Tirons au doigt mouillé. - Parbleu non. - Parbleu si. - Cède, ou bien tu verras. - Mais tu verras toi-même. De propos en propos, l'aîné, peu patient, Jette à la tête de son frère Le perdreau disputé. Le cadet en colère D'un des siens riposte à l'instant. L'aîné recommence d'autant ; Et ce jeu qui leur plaît couvre autour d'eux la terre De pauvres perdreaux palpitants. Le fermier, qui passait en revenant des champs, Voit ce spectacle sanguinaire, Accourt, et dit à ses enfants : Comment donc ! Petits rois, vos discordes cruelles Font que tant d'innocents expirent par vos coups ! De quel droit, s'il vous plaît, dans vos tristes querelles, Faut-il que l'on meure pour vous ?

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Nouveau monde Elles étaient trois Caravelles quittaient Cadix au couchant droit devant. Ils étaient quatre jeunes gens le portant. Arrivés à l’Océan doucement l’ont mis à terre sans l’éveiller, doucement doucement. Étrange, étrange navire Amiral en route vers le Ponant. Elles étaient trois Caravelles ils étaient quatre jeunes gens sur l’épaule le portant Nouveau Monde droit devant. Pour Vie Nouvelle revivre droit devant. Nouveau Monde droit devant ! A crié le Commandant.

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Prière Jean de la Croix mon père qui es aux cieux que ta volonté soit faite que se lève le soleil à travers la brume, qu’il joue entre les trembles, éclate en langues de feux et nous émerveillant de lui, nous oublierons les soupirs de nos malades, et leur angoisse, sentant venir leur mort mon père qui es aux cieux j’ai déchiffré ton nom sur la pierre des temples entrevu ton visage à travers les lianes contemplé ton éternité sur les jungles, les creux de nos vallons, les courbes de nos rivières laissé le dormeur du Val veiller que ta volonté soit faite que meurent les prisonniers comme des chiens, tremblent de froid les désespérés oublient les enfants de sourire mon père qui es aux cieux je te rends grâces par les bonheurs que j’eus en grand nombre, les sourires de mes amis figés en leur jeunesse les caresses données et reçues, les abandons, les plénitudes de mes nuits les plénitudes de mes jours par les nuits sans amour, les rues sans joie, les attentes sans espoir mon père qui es aux cieux, que me revienne la paix du cœur aux matins de neige quand les sommets les plus hauts étaient à portée de gant quand nous cassions la glace des torrents pour boire quand nous baignions nos pieds sous les crêtes de monts perdus quand les vautours nous disaient les chemins du Sud que les vivants chantent ta gloire : les entendant, mes morts sauront : se taire mon père qui es aux cieux des enfants meurent sur les routes que ta volonté soit faite

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Rue des écoles « Monsieur mon Passé, laisse-moi passer… » monsieur mon passé je t’écris en lettres minuscules léger dans la lumière du matin tendre comme nous fûmes je te souris, tu es si jeune sages dans les allées du Luxembourg elle-et-lui, il y a toujours des elle-et-lui, au Luxembourg dans la montée rue Sainte Geneviève je t’écris au présent monsieur mon passé au présent, en lettres minuscules viens avec mois, promenons-nous au Luxembourg nous avons tant à partager de souvenirs, et celui-ci, d’une après-midi d’août, dans sa mansarde rue des Écoles

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Une enfance Il porte avec lui sa colère de dix ans, l’emmène dans les couloirs lui cogne la tête contre les murs mais la colère relève la tête et le regarde alors il frappe encore et encore contre les murs sa colère jusqu’à ce qu’elle s’effondre fatiguée se taise enfin ferme les yeux et cesse de le regarder alors il arrête de frapper de frapper sa colère de frapper la tête de sa colère contre les murs fatiguée sa colère arrête de le regarder droit dans les yeux. J’ai vu, et les autres aussi cette colère de dix ans qui s’est arrêtée soudain dans les couloirs tous nous passions sans seulement esquisser un sourire ç’aurait été bien un sourire un simple sourire pour que cesse de le regarder sa colère dans les couloirs de l’Assistance publique comme on disait autrefois mais aujourd’hui il n’y a plus d’assistance ni publique ni privée les éducateurs regardent ils savent qu’il n’y a rien à faire rien rien à faire contre une colère de dix ans qui a recouvert les murs du Foyer recouvré les murs des couloirs envahi le Foyer jusqu’aux plafonds jusqu’aux couloirs elle s’est arrêtée à la porte la porte de la Liberté qui est aussi celle de l’enfer. Il est seul, il a dix ans, et il cogne sa tête contre les murs cogne cogne cogne sa tête jusqu’à ce que la colère arrête arrête de le regarder droit dans les yeux sa colère et lui seuls exactement seuls se regardant bien droit se taisent enfin ferment les yeux et cessent de se regarder

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Je hais plus que la mort un jeune casanier Je hais plus que la mort un jeune casanier, Qui ne sort jamais hors, sinon aux jours de fête, Et craignant plus le jour qu'une sauvage bête, Se fait en sa maison lui-même prisonnier. Mais je ne puis aimer un vieillard voyager, Qui court deçà delà, et jamais ne s'arrête, Ainsi des pieds moins léger que léger de la tête, Ne séjourne jamais non plus qu'un messager, L'un sans se travailler en sûreté demeure, L'autre, qui n'a repos jusques à tant qu'il meurt, Traverse nuit et jour mille lieux dangereux : L'un passe riche et sot heureusement sa vie, L'autre, plus souffreteux qu'un pauvre qui mendie, S'acquiert en voyageant un savoir malheureux.

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    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Sale type Le long le fleuve d’une jeunesse perdue engloutie dans la boue jusqu’aux hanches de journées remplies de sens Ce n’est qu’avec toi, sale type, poussière de charbon, que j’ai aperçu la lampe d’un autre tunnel. L’or noir du temps qui file, le temps immobile Mangeur de pierres, tombé d’une falaise lointaine ton cri, on l’entend d’ici ton cri nous assaillit de coups de vérité

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Complainte du pauvre jeune Homme Quand ce jeune homm' rentra chez lui, Quand ce jeune homm' rentra chez lui ; Il prit à deux mains son vieux crâne, Qui de science était un puits ! Crâne, Riche crâne, Entends-tu la Folie qui plane ? Et qui demande le cordon. Digue dondaine, digue dondaine, Et qui demande le cordon. Digue dondaine, digue dondon ! Quand ce jeune homm' rentra chez lui, Quand ce jeune homm' rentra chez lui ; Il entendit de tristes gammes. Qu'un piano pleurait dans la nuit ! Gammes, Vieilles gammes, Ensemble, enfants, nous vous cherchâmes ; Son mari m'a fermé sa maison. Digue dondaine, digue dondaine. Son mari m'a fermé sa maison. Digue dondaine, digue dondon ! Quand ce jeune homm' rentra chez lui, Quand ce jeune homm' rentra chez lui ; Il mit le nez dans sa belle âme, Où fermentaient des tas d'ennuis ! Ame, Ma belle âme. Leur huile est trop sal' pour la flamme ! Puis, nuit partout ! lors, à quoi bon ? Digue dondaine, digue dondaine. Puis, nuit partout ! lors, à quoi bon ? Digue dondaine, digue dondon ! Quand ce jeune homm' rentra chez lui, Quand ce jeune homm' rentra chez lui ; Il vit que sa charmante femme. Avait déménagé sans lui ! Dame, Notre-Dame, Je n'aurai pas un mot de blâme ! Mais t'aurais pu m'iaisser l'cbarbon1. Digue dondaine, digue dondaine. Mais t'aurais pu m'iaisser l'charbon. Digue dondaine, digue dondon. Lors, ce jeune homme aux tels ennuis, Lors, ce jeune homme aux tels ennuis ; Alla décrocher une lame, Qu'on lui avait fait cadeau avec l'étui ! Lame, Fine lame, Soyez plus droite que la femme ! Et vous, mon Dieu, pardon ! pardon ! Digue dondaine, digue dondaine, Et vous, mon Dieu, pardon ! pardon ! Digue dondaine, digue dondon ! Quand les croq'morts vinrent chez lui, Quand les croq'morts vinrent chez lui ; Ils virent qu'c'était un' belle âme, Comme on n'en fait plus aujourd'hui. Ame, Dors, belle âme ! Quand on est mort, c'est pour de bon. Digue dondaine, digue dondaine. Quand on est mort, c'est pour de bon, Digue dondaine, digue dondon !

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    Jules Verne

    Jules Verne

    @julesVerne

    Aux Jeunes Filles du Couvent de Sainte-Marie Prions dans ce pieux asyle Où notre âge s'écoule entre des soins si doux, Prions, la prière est facile : Les Dames de Marie ont tant d'amour pour nous ! Aussi comprenons bien, dans notre âme attendrie, De quel nom maternel on a su les nommer : Aimons-les, car ce sont les dames de Marie ! Aimons-les : dans Marie est le doux mot aimer. Prions dans ce pieux asyle Où notre âge s'écoule entre des soins si doux ! Prions, la prière est facile : Les Dames de Marie ont tant d'amour pour nous ! Et toi, Vierge, qui fus aussi petite fille Entends-nous, car c'est nous que tu chéris le plus ! Ne sommes-nous donc pas de la Sainte famille, Nous, les petites sœurs de ton petit Jésus. Prions dans ce pieux asyle Où notre âge s'écoule entre des soins si doux ! Prions, la prière est facile : Les Dames de Marie ont tant d'amour pour nous !

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    A ma fille Après le sentier et la poussière nous voici parmi les plantes immobiles dans cette préface à la vallée cernés par un silence parfait « C’est le paradis ici ! » Ce cri de l’innocence me libère des rets de la vieillesse

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    À ma mère Lorsque dans l’espace tout s’éteint ma mémoire ranime la chaleur de ton corps immobile et ton sourire divin Ma tendresse aux yeux verts Mon élixir dans mes enfers reviens ô ma mère Je saurai t’accueillir en faisant de ta présence la raison de mon existence et mon suprême divertissement Lorsque dans mon être se déploie le chagrin et de ténèbres colore mes jours Je redeviens l’enfant d’hier sourd au silence du cimetière que tu prendras par la main

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Consolation C’est un coeur rouge en tissu dans lequel la nuit ma tête s’immerge C’est mon île au trésor en l’absence d’issue où ma douleur s’endort C’est une eau sanglante en forme de coeur quand en l’absence de mère l’on réenchante le monde de l’enfance avec une forme fraternelle chaleur contagieuse notre rêve insatiable de bonheur

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Dans un jardin public Dans l’âtre de mon coeur crépite la joie Sous mes yeux l’avenir s’adonne a ses petits jeux et je sens se ranimer ma carcasse de vieux L’instinct de vivre a pris les traits de ces âmes légères inconscientes du poids du monde Fragiles miroirs de ce que nous fumes sans le savoir ces enfants nous disent quelque chose l’innocence aura toujours raison de l’écume de nos vains combats

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Demain A ma face labourée de rides n’oppose pas ton visage lisse et l’insouciance de tes ans A ma mémoire lasse du poids du langage ne fais pas la grimace de ceux qui habillent de santé la candeur de leurs premières pages A mes mots chancelants donne une chance en étant patiente comme je le fus pour toi A mon souffle court ne compare pas les grands espaces de ta juvénile respiration A mon pas hésitant accorde le tien confiant pour que ton vieux père soit un peu ton enfant

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    En classe Pendant que le maître aborde un nouveau chapitre du vieux savoir l’enfant pousse les portes de corne ou d’ivoire dormeur émerveillé qui suit du regard le vol de l’oiseau derrière la vitre là-bas dans le ciel bleu Sa distraction déplaît au pitre qui menace de le punir Cet homme ignore que dans le rêve est l’avenir

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Le lac A ta surface glissent les cygnes, les barques, l’angoisse d’être mortel Là-haut le ciel joue en virtuose avec sa palette de gris Sur un banc vert ma fillette et mes hivers terrassés par son émerveillement Si la vie a un visage c’est celui d’une innocente qui sans qu’on le sente ressuscite la fluidité des heures sur le lac intemporel où le vent léger s’efforce de creuser une vieillesse éphémère

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Lola Tu revenais du collège âme légère de douze ans Dans le hall de l’immeuble ton martyr une femme vingt quatre ans d’âge agent d’un destin aveugle Qu’as-tu enduré durant ce tragique tête-à-tête dans cet appartement inconnu avec cette créature ô toi pauvre gosse ? L’on raconte que ce fut les noces de la perversion et du sadisme Tu revenais du collège à peine éclose à la vie qui sauvagement te fut ravie Des experts se pencheront sur la part sombre de cet être pour tenter de comprendre l’incompréhensible qu’une enfant puisse être la cible d’un acte en apparence gratuit Et moi qui suis père je songe pauvre Lola à la souffrance de tes parents en ce pays de France devenu soudain leur calvaire

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Maternelle Cette main de la nuit lumineuse caresse un cerveau ignorant dans son tabernacle Dehors l’impatience solaire de ceux qui savent assiège le tête-à-tête sacré de la mère et de l’enfant Vaine est la convoitise : les portes de l’innocence demeurent closes

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Regret Mère ton lait était jouvence page redoutée des mots jeu des sens sans la mémoire jalouse Aujourd’hui, parchemins surchargés de souvenirs tumulte du langage nous sombrons dans les remous de la nuit l’âme accrochée aux ronces aux étoiles défuntes

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Scénario Tes premiers pas ton premier exploit Des taches d’encre sur tes doigts et tes cahiers Le sapin de Noël et ton regard émerveillé ta joie devant la profusion de jouets Le premier baiser et cette fille à l’âme parfumée sa trahison et la foi en autrui qui part en fumée Les aventures de l’esprit et du corps pour oublier et guérir peut-être Les responsabilités et les premiers cheveux blancs Le cimetière la mort d’un ami ou des parents Le défilé des saisons ce film sans surprise que malgré tout tu te plais à revoir Cette conductrice étrange et ton dernier voyage

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Une musicienne Dans son jeu maladroit s’était logée mon âme de père Son violon n’était pas un diamant vert un simple instrument de pauvre cadeau d’un raté ployant sous tant d’hivers Aujourd’hui elle abandonne la musique Tel est son désir pour moi une nouvelle tragique Je croyais en cette chance qui ne me fut pas donnée d’avoir une enfant musicienne maintenant rêve mort-né Tes pizzicatos résonneront longtemps encore dans ma mémoire Ce soir je me sens en parfait accord avec mon désespoir

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    Kieran Wall

    @kieranWall

    Artifices En bas, dehors, le fracas des feux d’artifice, Bercé par les rires vifs de jeunes perdus Dans un instant libre qui longtemps leur fut dû, Me tire de mes rudes rêveries délices. En haut, dedans, je leur envie leurs insouciants Démons courant furieux en leur sang chaud. Au diable Les convenances de cet âge, irrémédiables Indications qu’il paraît tout sauf omniscient.

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    Laetitia Sioen

    @laetitiaSioen

    Enfant intérieur Où as-tu mis ton enfant intérieur ? Celui qui joue à son propre rôle de héros Celui qui s’émerveille d’un rien Celui qui s’illumine d’un rire Celui qui grandit à la conquête de sa vie Celui qui croit en l’espoir d’un avenir Mais où as-tu mis cet enfant intérieur ? Dis-moi ! Celui-là qui décroche les étoiles Celui-là qui vole en prenant de l’élan Celui-là qui rend plus belle la réalité Dans son imaginaire Il fait pousser les graines Et arrose la terre Il parle aux animaux Et comprend le langage des oiseaux

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    Louis Ménard

    @louisMenard

    Résignation C’est une pauvre vieille, humble, le dos voûté. Autrefois on l’aimait, on s’est tué pour elle. Qui sait ? Peut-être un jour tu seras regretté De celle qui dit non, maintenant qu’elle est belle. Elle aussi vieillira, puis l’ombre universelle La noîra, comme toi, dans son immensité. Il faut que les grands dieux, pour leur oeuvre éternelle, Reprennent le bonheur qu’ils nous avaient prêté. Nous sommes trop petits dans l’ensemble des choses ; La nature mûrit ses blés, fleurit ses roses Et dédaigne nos voeux, nos regrets, nos efforts. Attendons, résignés, la fin des heures lentes ; Les étoiles, là-haut, roulent indifférentes ; Qu’elles versent l’oubli sur nous ; heureux les morts !

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    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    Hébé Les yeux baissés, rougissante et candide, Vers leur banquet quand Hébé s’avançait, Les Dieux charmés tendaient leur coupe vide, Et de nectar l’enfant la remplissait. Nous tous aussi, quand passe la Jeunesse, Nous lui tendons notre coupe à l’envi. Quel est le vin qu’y verse la déesse ? Nous l’ignorons; il enivre et ravit. Ayant souri dans sa grâce immortelle, Hébé s’éloigne ; on la rappelle en vain. Longtemps encor sur la route éternelle, Notre œil en pleurs suit l’échanson divin

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