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Jeunesse

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Jeunesse

Poésies de la collection jeunesse

    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    La jeunesse Prodigue de trésors et d’ivresse idolâtre, La Jeunesse a toujours fait comme Cléopâtre : Un pur et simple vin est trop froid pour son cœur ; Elle y jette un joyau, dans sa fougue imprudente. À peine a-t-elle, hélas ! touché la coupe ardente, Qu’il n’y reste plus rien, ni perle, ni liqueur.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    Le fantôme D’un souffle printanier l’air tout à coup s’embaume. Dans notre obscur lointain un spectre s’est dressé, Et nous reconnaissons notre propre fantôme Dans cette ombre qui sort des brumes du passé. Nous le suivons de loin, entraînés par un charme A travers les débris, à travers les détours, Retrouvant un sourire et souvent une larme Sur ce chemin semé de rêves et d’amours. Par quels champs oubliés et déjà voilés d’ombre Cette poursuite vaine un moment nous conduit Vers plus d’un mont désert, dans plus d’un vallon sombre, Le fantôme léger nous égare après lui. Les souvenirs dormants de la jeunesse éteinte S’éveillent sous ses pas d’un sommeil calme et doux ; Ils murmurent ensemble ou leur chant ou leur plainte. Dont les échos mourants arrivent jusqu’à nous. Et ces accents connus nous émeuvent encore. Mais à nos yeux bientôt la vision décroît ; Comme l’ombre d’Hamlet qui fuit et s’évapore, Le spectre disparaît en criant : Souviens-toi !

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    M

    Marc Claude de Buttet

    @marcClaudeDeButtet

    Je suis égal au jeune Abydien Je suis égal au jeune Abydien Qui, plein d'amour, piqué d'impatience, Tranchoit des eaux la vague violence, Ne redoutant l'effort Neptunien. Sans nef, sans mast, tendant à mon seul bien, Je vai nageant en la mer d'espérance ; Et toi, Ma Dame, es ma tour de constance, Où ton bel œil, mon fardeau, luit si bien. Rigueur, danger, envie, faux propos, Sont mes rochers, ondes, vagues et flos, Qui m'agitant me gardent de port prendre. Mes forts souspirs sont les vents furieux, Mais, si je per mon flambleau gracieux Plus malheureux je morrei que Leandre *.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Aux trois aimés De vous gronder je n'ai plus le courage, Enfants ! ma voix s'enferme trop souvent. Vous grandissez, impatients d'orage ; Votre aile s'ouvre, émue au moindre vent. Affermissez votre raison qui chante ; Veillez sur vous comme a fait mon amour ; On peut gronder sans être bien méchante : Embrassez-moi, grondez à votre tour. Vous n'êtes plus la sauvage couvée, Assaillant l'air d'un tumulte innocent ; Tribu sans art, au désert préservée, Bornant vos voeux à mon zèle incessant : L'esprit vous gagne, ô ma rêveuse école, Quand il fermente, il étourdit l'amour. Vous adorez le droit de la parole : Anges, parlez, grondez à votre tour. Je vous fis trois pour former une digue Contre les flots qui vont vous assaillir : L'un vigilant, l'un rêveur, l'un prodigue, Croissez unis pour ne jamais faillir, Mes trois échos ! l'un à l'autre, à l'oreille, Redites-vous les cris de mon amour ; Si l'un s'endort, que l'autre le réveille ; Embrassez-le, grondez à votre tour ! Je demandais trop à vos jeunes âmes ; Tant de soleil éblouit le printemps ! Les fleurs, les fruits, l'ombre mêlée aux flammes, La raison mûre et les joyeux instants, Je voulais tout, impatiente mère, Le ciel en bas, rêve de tout amour ; Et tout amour couve une larme amère : Punissez-moi, grondez à votre tour.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Âme et jeunesse Puisque de l'enfance envolée Le rêve blanc, Comme l'oiseau dans la vallée, Fuit d'un élan ; Puisque mon auteur adorable Me fait errer Sur la terre où rien n'est durable Que d'espérer ; À moi jeunesse, abeille blonde Aux ailes d'or ! Prenez une âme, et par le monde, Prenons l'essor ; Avançons, l'une emportant l'autre, Lumière et fleur, Vous sur ma foi, moi sur la vôtre, Vers le bonheur ! Vous êtes, belle enfant, ma robe, Perles et fil, Le fin voile où je me dérobe Dans mon exil. Comme la mésange s'appuie Au vert roseau, Vous êtes le soutien qui plie ; Je suis l'oiseau ! Bouquets défaits, tête penchée, Du soir au jour, Jeunesse ! On vous dirait fâchée Contre l'amour. L'amour luit d'orage en orage ; Il faut souvent Pour l'aborder bien du courage Contre le vent ! L'amour c'est Dieu, jeunesse aimée ! Oh ! N'allez pas, Pour trouver sa trace enflammée, Chercher en bas : En bas tout se corrompt, tout tombe, Roses et miel ; Les couronnes vont à la tombe, L'amour au ciel ! Dans peu, bien peu, j'aurai beau faire : Chemin courant, Nous prendrons un chemin contraire, En nous pleurant. Vous habillerez une autre âme Qui descendra, Et toujours l'éternelle flamme Vous nourrira ! Vous irez où va chanter l'heure, Volant toujours ; Vous irez où va l'eau qui pleure, Où vont les jours ; Jeunesse ! Vous irez dansante À qui rira, Quand la vieillesse pâlissante M'enfermera !

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Jeune fille À Mademoiselle Zoé Dessaix. Pour que tu sois de Dieu l'aimée, La plante toujours parfumée, Et colombe au vol triomphant Nommée, Garde la foi qui te défend, Enfant ! Fleur entre le ciel et la terre, Que ton doux règne solitaire Ne soit troublé d'aucun tourment Austère ! Que tes beaux jours soient un moment Charmant ! Que ton sourire écoute l'heure ! N'apprends jamais celle où l'on pleure ! Et quand l'astre apaisé du soir T'effleure, Que ton Dieu t'y laisse entrevoir L' espoir !

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    La maison de ma Mère Maison de la naissance, ô nid, doux coin du monde ! O premier univers où nos pas ont tourné ! Chambre ou ciel, dont le cœur garde la mappemonde, Au fond du temps je vois ton seuil abandonné. Je m'en irais aveugle et sans guide à ta porte. Toucher le berceau nu qui daigna me nourrir ; Si je deviens âgée et faible, qu'on m'y porte ! Je n'y pus vivre enfant ; j'y voudrais bien mourir ; Marcher dans notre cour où croissait un peu d'herbe. Où l'oiseau de nos toits descendait boire, et puis, Pour coucher ses enfants, becquetait l'humble gerbe, Entre les cailloux bleus que mouillait le grand puits ! De sa fraîcheur lointaine il lave encor mon âme, Du présent qui me brûle il étanche la flamme, Ce puits large et dormeur au cristal enfermé, Où ma mère baignait son enfant bien-aimé : Lorsqu'elle berçait l'air avec sa voix rêveuse, Qu'elle était calme et blanche et paisible le soir. Désaltérant le pauvre assis, comme on croit voir Aux ruisseaux de la bible une fraîche laveuse : Elle avait des accents d'harmonieux amour, Que je buvais du cœur en jouant dans la cour ! Ciel ! où prend donc sa voix une mère qui chante. Pour aider le sommeil à descendre au berceau ? Dieu mit-il plus de grâce au souffle d'un ruisseau ? Est-ce l'Éden rouvert à son hymne louchante. Laissant sur l'oreiller de l'enfant qui s'endort. Poindre tous les soleils qui lui cachent la mort ? Et l'enfant assoupi sous cette âme voilée. Reconnaît-il les bruits d'une vie écoulée ? Est-ce un cantique appris à son départ du ciel, Où l'adieu d'un jeune ange épancha quelque miel ? Elle se défendait de me faire savante ; "Apprendre, c'est vieillir, disait-elle, et l'enfant "Se nourrira trop tôt du fruit que Dieu défend ; "Fruit fiévreux à la sève aride et décevante ; "L'enfant sait tout qui dit à son ange gardien : "— Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien ! "C'est assez demander à cette vie amère ; "Assez de savoir suivre et regarder sa mère, "Et nous aurons appris pour un long avenir, "Si nous savons prier, nous soumettre et bénir !" Et je ne savais rien à dix ans qu'être heureuse ; Rien, que jeter au ciel ma voix d'oiseau, mes fleurs ; Rien, durant ma croissance aiguë et douloureuse. Que plonger dans ses bras mon sommeil ou mes Je n'avais rien appris, rien lu que ma prière, [pleurs : Quand mon sein se gonfla de chants mystérieux ; J'écoutais Notre-Dame et j'épelais les cieux Et la vague harmonie inondait ma paupière ; Les mots seuls y manquaient ; mais je croyais qu'un [jour. On m'entendrait aimer pour me répondre : amour !

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    L’enfant au miroir A Mlle Emilie Bascans Si j’étais assez grande, Je voudrais voir L’effet de ma guirlande Dans le miroir. En montant sur la chaise, Je l’atteindrais ; Mais sans aide et sans aise, Je tomberais. La dame plus heureuse, Sans faire un pas, Sans quitter sa causeuse, De haut en bas, Dans une glace claire, Comme au hasard, Pour apprendre à se plaire Jette un regard. Ah ! c’est bien incommode D’avoir huit ans ! Il faut suivre la mode Et perdre un temps !… Peut-on aimer la ville Et les salons ! On s’en va si tranquille Dans les vallons ! Quand ma mère qui m’aime Et me défend, Et qui veille elle-même Sur son enfant, M’emporte où l’on respire Les fleurs et l’air, Si son enfant soupire, C’est un éclair ! Les ruisseaux des prairies Font des psychés Où, libres et fleuries, Les fronts penchés Dans l’eau qui se balance, Sans nous hausser, Nous allons en silence Nous voir passer. C’est frais dans le bois sombre, Et puis c’est beau De danser comme une ombre Au bord de l’eau ! Les enfants de mon âge, Courant toujours, Devraient tous au village Passer leurs jours !

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    M

    Max Elskamp

    @maxElskamp

    À ma mère Ô Claire, Suzanne, Adolphine, Ma Mère, qui m’étiez divine, Comme les Maries, et qu’enfant, J’adorais dès le matin blanc Qui se levait là, près de l’eau, Dans l’embrun gris monté des flots, Du fleuve qui chantait matines À voix de cloches dans la bruine ; Ô ma Mère, avec vos yeux bleus, Que je regardais comme cieux, Penchés sur moi tout de tendresse, Et vos mains elles, de caresses, Lorsqu’en vos bras vous me portiez Et si douce me souriiez, Pour me donner comme allégresse Du jour venu qui se levait, Et puis après qui me baigniez Nu, mais alors un peu revêche, Dans un bassin blanc et d’eau fraîche, Aux aubes d’hiver ou d’été. Ô ma Mère qui m’étiez douce Comme votre robe de soie, Et qui me semblait telle mousse Lorsque je la touchais des doigts, Ma Mère, avec aux mains vos bagues Que je croyais des cerceaux d’or, Lors en mes rêves d’enfant, vagues, Mais dont il me souvient encor ; Ô ma Mère aussi qui chantiez, Parfois lorsqu’à tort j’avais peine, Des complaintes qui les faisaient De mes chagrins choses sereines, Et qui d’amour me les donniez Alors que pour rien, je pleurais. Ô ma Mère, dans mon enfance, J’étais en vous, et vous en moi, Et vous étiez dans ma croyance, Comme les Saintes que l’on voit, Peintes dans les livres de foi Que je feuilletais sans science, M’arrêtant aux anges en ailes À l’Agneau du Verbe couché, Et à des paradis vermeils Où les âmes montaient dorées. Et vous m’étiez la Sainte-Claire, Et dont on m’avait lu le nom, Qui portait comme de lumière Un nimbe peint autour du front. * Mais temps qui va et jours qui passent, Alors, ma Mère, j’ai grandi, Et vous m’avez été l’amie Aux heures où j’avais l’âme lasse, Ainsi que parfois dans la vie Il en est d’avoir trop rêvé Et sur la voie qu’on a suivie De s’être ainsi souvent trompé. Et vous m’avez lors consolé Des mauvais jours dont j’étais l’hôte, Et m’avez aussi pardonné Parfois encore aussi mes fautes, Ma Mère, qui lisiez en moi, Ce que je pensais sans le dire, Et saviez ma peine ou ma joie Et me l’avériez d’un sourire. * Claire, Suzanne, Adolphine, Ô ma Mère, des Écaussinnes, À présent si loin qui dormez, Vous souvient-il des jours d’été, Là-bas en Août, quand nous allions, Pour les visiter nos parents Dans leur château de Belle-Tête, Bâti en pierres de chez vous, Et qui alors nous faisaient fête À vous, leur fille, ainsi qu’à nous, En cette douce Wallonie D’étés clairs là-bas, en Hainaut, Où nous entendions d’harmonie, Comme une voix venue d’en-haut, Le bruit des ciseaux sur les pierres Et qui chantaient sous les marteaux, Comme cloches sonnant dans l’air Ou mer au loin montant ses eaux, Tandis que comme des éclairs Passaient les trains sous les ormeaux. Ô ma Mère des Écaussinnes, C’est votre sang qui parle en moi, Et mon âme qui se confine En Vous, et d’amour, et de foi, Car vous m’étiez comme Marie, Bien que je ne sois pas Jésus, Et lorsque vous êtes partie, J’ai su que j’avais tout perdu.

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    M

    Max Elskamp

    @maxElskamp

    À mon Père Mon Père Louis, Jean, François, Avec vos prénoms de navires, Mon Père mien, mon Père à moi, Et dont les yeux couleur de myrrhe, Disaient une âme vraie et sûre, En sa douceur et sa bonté, Où s’avérait noble droiture, Et qui luisait comme un été, Mon Père avec qui j’ai vécu Et dans une ferveur amie, Depuis l’enfance où j’étais nu, Jusqu’en la vieillesse où je suis. * Mon Père, amour m’était en vous, Que j’ai gardé toute ma vie, Ainsi qu’une lumière luie En moi, et qui vous disait tout ; Mon père qui étiez ma foi Toute de clarté souriante, Dont la parole m’était loi Consentie par mon âme aimante, Mon Père doux à mes erreurs, Et qui me pardonniez mes fautes, Aux jours où trop souvent mon coeur De sagesse n’était plus l’hôte, Mon Père ainsi je vous ai su Dans les heures comme elles viennent Du ciel ou d’enfer descendues, Apportant la joie ou la peine. * Or paix et qui était en vous En l’amour du monde et des choses, Alors que mon coeur un peu fou Les voyait eux, parfois moins roses, C’était vous lors qui m’apportiez Foi en eux qui n’était en moi, Lorsque si doux vous souriiez À mes craintes ou mon émoi, Et vous étiez alors mon Dieu, Et qui me donniez en silence, Et rien que par votre présence Espoir en le bonheur qu’on veut. Pour mieux accepter en l’attente L’instant qui est, le jour qui vient, Et sans que doute les démente Croire aux joies dans les lendemains. * Ô mon Père, vous qui m’aimiez Autant que je vous ai aimé, Mon Père vous et qui saviez Ce que je pensais ou rêvais, Un jour où j’avais cru trouver Celle qui eut orné ma vie, À qui je m’étais tout donné, Mais qui las ! ne m’a pas suivi, Alors et comme je pleurais, C’est vous si doux qui m’avez dit Rien n’est perdu et tout renaît Il est plus haut des paradis, Et c’est épreuve pour ta chair Sans plus mais d’âme un autre jour, Tu trouveras le vrai amour Eternel comme est la lumière, Et pars et va sur les navires Pour oublier ici ta peine, ue c’est ce que tu désires, Et bien que ce soit chose vaine, Va, mon fils, je suis avec toi Tu ne seras seul sous les voiles, Va, pars et surtout garde foi, Dans la vie et dans ton étoile. * Or des jours alors ont passé De nuit, de brume ou d’or vêtus, Et puis des mois et des années Qu’ensemble nous avons vécus Mon Père et moi d’heures sincères, Où nous était de tous les jours La vie ou douce, ou bien amère, Ainsi qu’elle est et tour à tour, Et puis en un matin d’avril Les anges noirs eux, sont venus, Et comme il tombait du grésil Sur les arbres encore nus, C’est vous mon Père bien aimé, Qui m’avez dit adieu tout bas, Vos yeux dans les miens comme entrés Qui êtes mort entre mes bras.

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    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    Amours du jeune peintre Le soir que nous vînmes ensemble S'asseoir sur le bord de mon lit Tu fus surprise, ô ma jolie, J'avais ton portrait dans ma chambre Ton portrait peint de mon pinceau Juste au-dessus du lavabo « Quoi ! j'ai l'air si belle et si noble ? « Comme c'est moi ! Fait de mémoire ! « La couleur de lune à la robe ! « J'en veux une ainsi toute en moire ! » Le portrait avait dit : « je t'aime » De l'amour il eut le destin. Desinit, un jour, inpiscem Je le touchais tous les matins : Plus grande bouche, le nez moins fin, Il ressemblait toujours quand même. Trois mois !... il devint un blasphème. Il ressemble trop à la fin. Je couvris la toile sans haine.

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    M

    Maëlle Ranoux

    @maelleRanoux

    A l’école A l’ombre des grands marronniers A l’école A lait colle Enfant poisse Le cahier Le cas lié L’écolier Mue A l’école Crayon Craie Crissant Cassant A l’école Les enfants En fond Sonnent A l’école Les enfants Mettent Leurs cartables Cartes Sur table A l’école Les enfants Accomplissent Leur devoir De voir Leur maitresse Qui caresse L’espoir De voir Qu’ils plissent Dans l’espace De réussite et Se hissent Haut Tout haut A la cime Du marronnier De la cour A l’école Les enfants Hissés ho ! Osent pas A l’école Les enfants Apprennent Les dits Les dix Les dires Les diplômes A l’école Les enfants Lisent Dico-diplo Diplo-docus A l’école Les enfants Lissent Ont des dix Plots A l’école Les enfants Louchent Partent Les enfants Louchent Sur la feuille du voisin A l’école Les enfants Apprennent Happent Prennent A l’école Les enfants Aptes Prennent Les enfants inaptes, Peinent. A l’école Les enfants Donnent Leur coeur Corps A la maitre Peignés Cartablés Attablés Assis surtout L’école peine Ceux qui n’y vont pas Ceux qui n’y vont plus L’école nostalgie L’école espoir L’école des petits L’école des grands Des grands espoirs L’école dessine Dessine les rêves Des signes de rêves A l’école Les têtes s’échappent Echafaudent Par-dessus le mur A travers la fenêtre A l’école La cime du marronnier Balance, Reflète Des lueurs D’ailleurs A l’école Les arbres de la cour Leurs racines soulèvent le goudron La pluie entre dans les trous De petits lacs Des océans Giclant sous les baskets Pantalons tachés Mamans ridées L’école efface La craie lue Le tableau Las A l’école les enfants pattes, Les enfants potes, Complottent Carambars Caries en barre A l’école Les notes Les points Les frises Les fraises tagada L’école se bat Combat lourd Classes vides Parents énervés L’école perdue Où nous n’irons plus L’école finie C’est l’été, Ecoliers, enfants, Disparus. Le cancre et le fayot, Enfants tout court, Enfants de tout coeur. C’est la rentrée Grands traits Petits carreaux Les fournitures Nourritures Le diplôme Les dits plots me paumé Réussite Raie Hue Cite Rehausse Le ton Rehausse toi A l’école Les adolescents Le corps grandissant Pointe le sein Pousse la fesse A l’école Le bahut Le patin Les joints A l’école Des nouveaux Des petits Prennent cahiers Prennent notes A l’école Sachez Les petits Prendre rêves Aussi. Adieu les petits Adieu l’école

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    M

    Michel Deguy

    @michelDeguy

    Jeune fille La jeune fille démarre Bougeant l'air comme un cheval Ou calme couchée Les seins ensablés Comme une ancienne barque dans la grève

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Intimement vôtre Intimité de coeur, Intimité de l’esprit, Intimité de corps, Intimités apprises? Est-ce cela l’amour? Une triple intimité… Utopie ou retour, Vers les âmes figées. Intimité, Intimité… Timide initiée, À pas feutrés, En direction du baiser.

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    La rédemptrice Petite enfant, parmi nos larmes, Dis-moi, pourquoi viens-tu t’offrir? Parmi nos misères, tes charmes Vont-ils fleurir? Toi plus chère que tout chose, Rose qu’un souffle peut flétrir, Ton tendre coeur, ô tendre rose, Va-t-il s’ouvrir? Au ciel, d’où tu viens, monte vite. La terre ne peut te nourrir. Le lait d’amour, pauvre petite, Vient de tarir. Pour la marâtre adoratrice Qui devrait, en Dieu, te chérir, Que viens-tu faire, ô rédemptrice, Sinon souffrir? Toi, si frêle, toi qui te pâmes Et pleures à nous attendrir, Que viens-tu faire, pour nos âmes, Sinon mourir?

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    O

    Ondine Valmore

    @ondineValmore

    Adieu à l’enfance Adieu mes jours enfants, paradis éphémère ! Fleur que brûle déjà le regard du soleil, Source dormeuse où rit une douce chimère, Adieu ! L’aurore fuit. C’est l’instant du réveil ! J’ai cherché vainement à retenir tes ailes Sur mon coeur qui battait, disant :  » Voici le jour ! «  J’ai cherché vainement parmi mes jeux fidèles A prolonger mon sort dans ton calme séjour ; L’heure est sonnée, adieu mon printemps, fleur sauvage ; Demain tant de bonheur sera le souvenir. Adieu ! Voici l’été ; je redoute l’orage ; Midi porte l’éclair, et midi va venir.

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    O

    Ondine Valmore

    @ondineValmore

    Quand du printemps… Quand du printemps la feuille verte S’essaie à parer les rameaux, Quand du sein de la terre ouverte S’élèvent les arbres nouveaux, Quand tout sourit, quand tout s’éclaire, Quand l’astre tiède et triomphant Semble mesurer sa lumière A la force d’un oeil d’enfant ; J’aime à voir la petite fille, Fraîche fleur, courir par les prés. J’aime à voir sa couronne où brille (sic) Les premiers boutons diaprés. Admirant l’enfant qui s’élance Sous le ciel qui n’a plus d’autans J’aime le Dieu qui fit l’enfance Et qui lui donne le printemps.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    À celle qu’on dit froide Tu n’es pas la plus amoureuse De celles qui m’ont pris ma chair ; Tu n’es pas la plus savoureuse De mes femmes de l’autre hiver. Mais je t’adore tout de même ! D’ailleurs ton corps doux et bénin A tout, dans son calme suprême, De si grassement féminin, De si voluptueux sans phrase, Depuis les pieds longtemps baisés Jusqu’à ces yeux clairs pur d’extase, Mais que bien et mieux apaisés ! Depuis les jambes et les cuisses Jeunettes sous la jeune peau, A travers ton odeur d’éclisses Et d’écrevisses fraîches, beau, Mignon, discret, doux, petit Chose A peine ombré d’un or fluet, T’ouvrant en une apothéose A mon désir rauque et muet, Jusqu’aux jolis tétins d’infante, De miss à peine en puberté, Jusqu’à ta gorge triomphante Dans sa gracile venusté, Jusqu’à ces épaules luisantes, Jusqu’à la bouche, jusqu’au front Naïfs aux mines innocentes Qu’au fond les faits démentiront, Jusqu’aux cheveux courts bouclés comme Les cheveux d’un joli garçon, Mais dont le flot nous charme, en somme, Parmi leur apprêt sans façon, En passant par la lente échine Dodue à plaisir, jusques au Cul somptueux, blancheur divine, Rondeurs dignes de ton ciseau, Mol Canova ! jusques aux cuisses Qu’il sied de saluer encor, Jusqu’aux mollets, fermes délices, Jusqu’aux talons de rose et d’or ! Nos nœuds furent incoërcibles ? Non, mais eurent leur attrait leur. Nos feux se trouvèrent terribles ? Non, mais donnèrent leur chaleur. Quant au Point, Froide ? Non pas, Fraîche. Je dis que notre « sérieux » Fut surtout, et je m’en pourlèche, Une masturbation mieux, Bien qu’aussi bien les prévenances Sussent te préparer sans plus, Comme l’on dit, d’inconvenances, Pensionnaire qui me plus. Et je te garde entre mes femmes Du regret non sans quelque espoir De quand peut-être nous aimâmes Et de sans doute nous ravoir.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Child wife Vous n’avez rien compris à ma simplicité, Rien, ô ma pauvre enfant ! Et c’est avec un front éventé, dépité Que vous fuyez devant. Vos yeux qui ne devaient refléter que douceur, Pauvre cher bleu miroir Ont pris un ton de fiel, ô lamentable sœur, Qui nous font mal à voir. Et vous gesticulez avec vos petits bras Comme un héros méchant, En poussant d’aigres cris poitrinaires, hélas ! Vous qui n’étiez que chant ! Car vous avez eu peur de l’orage et du cœur Qui grondait et sifflait, Et vous bêlâtes vers votre mère – ô douleur ! – Comme un triste agnelet. Et vous n’aurez pas su la lumière et l’honneur D’un amour brave et fort, Joyeux dans le malheur, grave dans le bonheur, Jeune jusqu’à la mort ! Londres, 2 avril 1873

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Idylle high-life La galopine À pleine main Branle la pine Au beau gamin. L’heureux potache Décalotté Jouit et crache De tout côté. L’enfant rieuse À voir ce lait Et curieuse De ce qu’il est, Hume une goutte Au bord du pis, Puis dame ! en route, Ma foi, tant pis ! Pourlèche et baise Le joli bout, Plus ne biaise Pompe le tout ! Petit vicomte De je-ne-sais, Point ne raconte Trop ce succès, Fleur d’élégances, Oaristys De tes vacances Quatre-vingt-dix : Ces algarades Dans les châteaux, Tes camarades, Même lourdeaux, Pourraient sans peine T’en raconter À la douzaine Sans inventer ; Et les cousines, Anges déchus, De ses cuisines Et de ces jus Sont coutumières, Pauvres trognons, Dès leurs premières Communions ; Ce, jeunes frères, En attendant Leurs adultères Vous impendant.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Le ciel est par-dessus le toit Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu'on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ?

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Été Et l’enfant répondit, pâmée Sous la fourmillante caresse De sa pantelante maîtresse : « Je me meurs, ô ma bien-aimée ! « Je me meurs : ta gorge enflammée Et lourde me soûle et m’oppresse ; Ta forte chair d’où sort l’ivresse Est étrangement parfumée ; « Elle a, ta chair, le charme sombre Des maturités estivales, — Elle en a l’ambre, elle en a l’ombre ; « Ta voix tonne dans les rafales, Et ta chevelure sanglante Fuit brusquement dans la nuit lente. »

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    Ces roses pour moi destinées Ces roses pour moi destinées Par le choix de sa main, Aux premiers feux du lendemain, Elles étaient fanées. Avec les heures, un à un, Dans la vasque de cuivre, Leur calice tinte et délivre Une âme à leur parfum Liée, entre tant, ô Ménesse, Qu’à travers vos ébats, J’écoute résonner tout bas Le glas de ma jeunesse.

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    Amourettes de jeune homme J'ai fait autrefois de la bête, J'avais des Philis à la tête, J'épiais les occasions, J'épiloguais mes passions, Je paraphrasais un visage. Je me mettais à tout usage, Debout, tête nue, à genoux, Triste, gaillard, rêveur, jaloux, Je courais, je faisais la grue Tout un jour au bout d'une rue. Soleil, flambeaux, attraits, appas, Pleurs, désespoir, tourment, trépas, Tout ce petit meuble de bouche Dont un amoureux s'escarmouche, Je savais bien m'en escrimer. Par là je m'appris à rimer, Par là je fis, sans autre chose, Un sot en vers d'un sot en prose.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    La jeunesse Qui voudra voir dedans une jeunesse La beauté jointe avec la chasteté, L'humble douceur, la grave majesté, Toutes vertus, et toute gentillesse : Qui voudra voir les yeux d'une Déesse, Et de nos ans la seule nouveauté, Et cette Dame oeillade la beauté, Que le vulgaire appelle ma maîtresse. Il apprendra comme Amour rit et mord, Comme il guérit, comme il donne la mort, Puis il dira, quelle étrange nouvelle ! Du ciel la terre empruntait sa beauté, La terre au ciel a maintenant ôtée, La beauté même, ayant chose si belle.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse : Jà la gaie alouette au ciel a fredonné, Et jà le rossignol doucement jargonné, Dessus l’épine assis, sa complainte amoureuse. Sus ! debout ! allons voir l’herbelette perleuse, Et votre beau rosier de boutons couronné, Et vos œillets mignons auxquels aviez donné, Hier au soir de l’eau, d’une main si soigneuse. Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux D’être plus tôt que moi ce matin éveillée : Mais le dormir de l’Aube, aux filles gracieux, Vous tient d’un doux sommeil encor les yeux sillée. Çà ! çà ! que je les baise et votre beau tétin, Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Stances J’ay varié ma vie en devidant la trame Que Clothon me filoit entre malade et sain, Maintenant la santé se logeoit en mon sein, Tantost la maladie extreme fleau de l’ame. La goutte ja vieillard me bourrela les veines, Les muscles et les nerfs, execrable douleur, Montrant en cent façons par cent diverses peines Que l’homme n’est sinon le subject de malheur. L’un meurt en son printemps, l’autre attend la vieillesse, Le trespas est tout un, les accidens divers : Le vray tresor de l’homme est la verte jeunesse, Le reste de nos ans ne sont que des hivers. Pour long temps conserver telle richesse entiere Ne force ta nature, ains ensuy la raison, Fuy l’amour et le vin, des vices la matiere, Grand loyer t’en demeure en la vieille saison. La jeunesse des Dieux aux hommes n’est donnee Pour gouspiller sa fleur, ainsi qu’on void fanir La rose par le chauld, ainsi mal gouvernee La jeunesse s’enfuit sans jamais revenir.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Une beauté de quinze ans enfantine Une beauté de quinze ans enfantine, Un or frisé de maint crêpe anelet, Un front de rose, un teint damoiselet, Un ris qui l'âme aux Astres achemine ; Une vertu de telles beautés digne, Un col de neige, une gorge de lait, Un coeur jà mûr en un sein verdelet, En Dame humaine une beauté divine ; Un oeil puissant de faire jours les nuits, Une main douce à forcer les ennuis, Qui tient ma vie en ses doigts enfermée Avec un chant découpé doucement Ore d'un ris, or' d'un gémissement, De tels sorciers ma raison fut charmée.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Ôtez votre beauté, ôtez votre jeunesse Ôtez votre beauté, ôtez votre jeunesse, Ôtez ces rares dons que vous tenez des cieux, Ôtez ce bel esprit, ôtez-moi ces beaux yeux, Cet aller, ce parler digne d'une Déesse : Je ne vous serai plus d'une importune presse Fâcheux comme je suis : vos dons si précieux Me font, en les voyant, devenir furieux, Et par le désespoir l'âme prend hardiesse. Pour ce, si quelquefois je vous touche la main, Par courroux votre teint n'en doit devenir blême : Je suis fol, ma raison n'obéit plus au frein, Tant je suis agité d'une fureur extrême. Ne prenez, s'il vous plaît, mon offense à dédain, Mais, douce, pardonnez mes fautes à vous-même.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Enfantillage Madame, vous étiez petite, J’avais douze ans ; Vous oubliez vos courtisans Bien vite !

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