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Nature

377 poésies en cours de vérification
Nature

Poésies de la collection nature

    S

    Sadek Belhamissi

    @sadekBelhamissi

    Coucher de Soleil Assis sur le rocher, l' un contre l' autre, blottis pour admirer le coucher du soleil, à l' horizon, si joli. Longtemps, nous resterons tous deux à contempler, fascinés, le spectacle grandiose, majestueux par de douces vagues bercés.. Mais l' horizon, si flamboyant, l' instant d'avant, soudainement s'est effacé comme par enchantement laissant le noir si froid, l ' emporter. Et comme un enfant dans le noir, par l'obscurité , apeuré Je me réfugie, sans le voir tout contre ton sein mignon, adoré . .

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    S

    Sadek Belhamissi

    @sadekBelhamissi

    De blanches écumes par vagues magiques De blanches écumes, par vagues magiques. Viens, ô bien aimée, admirer avec moi ce soir sur le sable fin, côte à côte allongés, dessus nos têtes, l' immense tableau noir, de nuées de perles scintillantes, paré.. Nous serons devant cette toile fantastique émerveillés. Elle nous laissera si rêveurs. Amoureux nous serons de ce lieu féerique, frissonner joyeusement nous verrons nos cœurs .. Majestueux, le silence ne sera point troublé.. Seule, nous sentirons une si douce musique, un joli refrain qui nous fera bercer, de blanches écumes par vagues magiques ..

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    B

    Bertrand Naivin

    @bertrandNaivin

    Dessiner la nature Dessiner la nature faire d’un peuplier ce peuplier avec ses gloires ses défaites ses raisons d’espérer ses regrets ses milliers de petites mains fébriles impatientes d’applaudir l’arrivée du jour retracer une à une leur délicatesse silencieuse Ecouter chaque creux chaque amas de feuilles noires être de chaque vibration fêter la palpitation Se fondre dans chaque trait et la laisser passer la menace de la guêpe pour écrire sous la dictée la perfection modeste d’un lever de soleil en Dordogne et se dire qu’aujourd’hui encore on essaiera de vivre au mieux

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    B

    Boucebci Téric

    @boucebciTeric

    A Andrea Moorhead Entre les montagnes le chant des étoiles. Au loin, dans la plaine, le peu de feu s’est éteint.

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    B

    Béatrice Machet-Franke

    @beatriceMachetFranke

    Immobilité Immobilité premier mot qui traverse un espace où pas même la fuite ... s'est-elle brisée à l'assaut des falaises s'est-elle retirée basse marée définitive autant que le définitif puisse se dire à l'échelle humaine du temps où tout converge où tout ramène cette affaire de temps l'inscription fait récit de l'herbe fripée à l'ombre qui rétrécit je ne sais où placer l'oubli dans le lointain qui contient passé et futur ce plein fouet brusquement arrêté au seuil de la conscience envoie sa rumeur de mer et feuillues la vapeur me guide troncs en travers du chemin débardage interrompu mais bruissant de toutes parts des bords des à-pic guettant l'énergie du rift afin de reculer encore ce mouvement d'écartèlement s'affaire une rage en moi comme cinglement de branches basses au retour du passage indiscret un effet boomerang depuis la profondeur et pourtant lisière claire certes opaque au regard telle un paquet de mer ce brouillard où es-tu ...attends-moi.... balise hivernale la voix sa façon d'affirmer qu'être un jet de pierres un lancer de dés un déposé de rosée qui soudain fait exister le goût du sel l'odeur du sable alors nos corps sont bien les baies humides et s'offrent ports d'attache ou de grand large tout dans l'inachevé des chairs dans l'escarpement une envie de rouler tête la première une envie de sentir se souvenir d'une première vague rien n'est scellé tout est balancé il importe que se plie le monde ainsi que le rocher calcaire sous la poussée naître et vivre cela se peut recommencés un matin où mouvements intimes où mouvements infimes dans le figé de la montagne embrumée dans la forêt dans ce frémissement de langue reconnaissent à la mer le seuil de l'origine

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    Casimir Delavigne

    Casimir Delavigne

    @casimirDelavigne

    Adieu à la Madeleine Adieu Madeleine Chérie, Qui te réfléchis dans les eaux, Comme une fleur de la prairie Se mire au cristal du ruisseau. Ta colline, où j’ai vu paraître Un beau jour qui s’est éclipsé, J’ai rêvé que j’en étais maître ; Adieu ! Ce doux rêve est passé. Assis sur la rive opposée, Je te vois, lorsque le soleil Sur tes gazons boit la rosée, Sourire encore à ton réveil, Et d’un brouillard pâle entourée Quand le jour meurt avec le bruit, Blanchir comme une ombre adorée Qui nous apparaît dans la nuit. Doux trésors de ma moisson mûre, De vos épis un autre est roi ; Tilleuls dont j’aimais le murmure, Vous n’aurez plus d’ombre pour moi. Ton coq peut tourner à sa guise, Clocher, que je fuis sans retour : Ce n’est plus à moi que la brise Lui dit d’annoncer un beau jour. Cette fenêtre était la tienne, Hirondelle, qui vint loger Bien des printemps dans ma persienne, Où je n’osais te déranger ; Dés que la feuille était fanée, Tu partais la première, et moi, Avant toi je pars cette année ; Mais reviendrais-je comme toi ? Qu’ils soient l’amour d’un autre maître, Ces pêchers dont j’ouvris les bras ! Leurs fruits verts, je les ai vu naître ; Rougir je ne les verrai pas. J’ai vu des bosquets que je quitte Sous l’été les roses mourir ; J’y vois planter la marguerite : Je ne l’y verrai pas fleurir. Ainsi tout passe, et l’on délaisse Les lieux où l’on s’est répété : « Ici luira sur ma vieillesse L’azur de son dernier été. » Heureux, quand on les abandonne, Si l’on part en se comptant tous, Si l’on part sans laisser personne Sous l’herbe qui n’est plus à vous. Adieu, prairie où sur la brune, Lorsque tout dort, jusqu’aux roseaux, J’entendais rire au clair de lune Les lutins des bois et des eaux, Qui, sous ces clartés taciturnes, Du trône disputant l’honneur, Se livraient des assauts nocturnes Autour des meules du faneur. Adieu, mystérieux ombrages, Sombre fraîcheur, calme inspirant ; Mère de Dieu, de qui l’image Consacre ce vieux tronc mourant, Où, quand son heure est arrivée, Le passereau loin des larcins Vient cacher sa jeune couvée Dans les plis de tes voiles saints. Adieu, chapelle qui protège Le pauvre contre ses douleurs ; Avenue où, foulant la neige De mes acacias en fleurs, Lorsque le vent l’avait semée Du haut de ses rameaux tremblants, Je suivais quelque trace aimée, Empreinte sur ses flocons blancs. Adieu, flots, dont le cours tranquille, Couvert de berceaux verdoyants, A ma nacelle, d’île en île, Ouvrait mille sentiers fuyants, Quand rêveuse, elle allait sans guide Me perdre en suivant vos détours Dans l’ombre d’un dédale humide Ou je me retrouvais toujours. Adieu, chers témoins de ma peine, Forêt, jardin, flots que j’aimais ! Adieu, ma fraîche Madeleine ! Madeleine, adieu pour jamais ! Je pars, il le faut, et je cède ; Mais le cœur me saigne en partant, Qu’un plus riche qui te possède Soit heureux où nous l’étions tant ! Automne 1839

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Chant d'automne Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts! J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours. Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon cœur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé. J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe; L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd. Mon esprit est pareil à la tour qui succombe Sous les coups du bélier infatigable et lourd. Il me semble, bercé par ce choc monotone, Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part. Pour qui? — C'était hier l'été; voici l'automne! Ce bruit mystérieux sonne comme un départ. J'aime de vos longs yeux la lumière verdàtre, Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre. Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer. Et pourtant aimez-moi, tendre cœur! soyez mère Même pour un ingrat, même pour un méchant; Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant. Courte tâche! La tombe attend; elle est avide! Ah! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux, Goûter, en regrettant l'été blanc et torride, De l'arrière-saison le rayon jaune et doux!

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Correspondances La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles; L’homme y passe à travers des forêts de symboles Qui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondent Dans une ténébreuse et profonde unité, Vaste comme la nuit et comme la clarté, Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. II est des parfums frais comme des chairs d’enfants, Doux comme les hautbois, verts comme les prairies, — Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l’expansion des choses infinies, Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens, Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Harmonie du soir Voici venir les temps où vibrant sur sa tige Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ; Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ; Valse mélancolique et langoureux vertige ! Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ; Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ; Valse mélancolique et langoureux vertige ! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    La chevelure Ô toison, moutonnant jusque sur l’encolure ! Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir ! Extase ! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure Des souvenirs dormant dans cette chevelure, Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir ! La langoureuse Asie et la brûlante Afrique, Tout un monde lointain, absent, presque défunt, Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique ! Comme d’autres esprits voguent sur la musique, Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum. J’irai là-bas où l’arbre et l’homme, pleins de sève, Se pâment longuement sous l’ardeur des climats ; Fortes tresses, soyez la houle qui m’enlève ! Tu contiens, mer d’ébène, un éblouissant rêve De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts : Un port retentissant où mon âme peut boire A grands flots le parfum, le son et la couleur ; Où les vaisseaux, glissant dans l’or et dans la moire, Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire D’un ciel pur où frémit l’éternelle chaleur. Je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse Dans ce noir océan où l’autre est enfermé ; Et mon esprit subtil que le roulis caresse Saura vous retrouver, ô féconde paresse, Infinis bercements du loisir embaumé ! Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues, Vous me rendez l’azur du ciel immense et rond ; Sur les bords duvetés de vos mèches tordues Je m’enivre ardemment des senteurs confondues De l’huile de coco, du musc et du goudron. Longtemps ! toujours ! ma main dans ta crinière lourde Sèmera le rubis, la perle et le saphir, Afin qu’à mon désir tu ne sois jamais sourde ! N’es-tu pas l’oasis où je rêve, et la gourde Où je hume à longs traits le vin du souvenir ?

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Le soleil Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures Les persiennes, abri des secrètes luxures, Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés, Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime, Flairant dans tous les coins les hasards de la rime, Trébuchant sur les mots comme sur les pavés, Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés. Ce père nourricier, ennemi des chloroses, Eveille dans les champs les vers comme les roses ; Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel, Et remplit les cerveaux et les ruches de miel. C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles Et les rend gais et doux comme des jeunes filles, Et commande aux moissons de croître et de mûrir Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir ! Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, Il ennoblit le sort des choses les plus viles, Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Maesta et errabunda Dis-moi, ton cœur parfois s'envole-t-il, Agathe, Loin du noir océan de l'immonde cité, Vers un autre océan où la splendeur éclate, Bleu, clair, profond, ainsi que la virginité ? Dis-moi, ton cœur parfois s'envole-t-il, Agathe ? La mer, la vaste mer, console nos labeurs ! Quel démon a doté la mer, rauque chanteuse Qu'accompagne l'immense orgue des vents grondeurs, De cette fonction sublime de berceuse ? La mer, la vaste mer, console nos labeurs ! Emporte-moi, wagon ! enlève-moi, frégate ! Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! - Est-il vrai que parfois le triste cœur d'Agathe Dise : Loin des remords, des crimes, des douleurs, Emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate ?

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Parfum exotique Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ; Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Un voyage à Cythère Mon coeur, comme un oiseau, voltigeait tout joyeux Et planait librement à l'entour des cordages ; Le navire roulait sous un ciel sans nuages, Comme un ange enivré d'un soleil radieux. Quelle est cette île triste et noire ? - C'est Cythère, Nous dit-on, un pays fameux dans les chansons, Eldorado banal de tous les vieux garçons. Regardez, après tout, c'est une pauvre terre.

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    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Élévation Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par delà le soleil, par delà les éthers, Par delà les confins des sphères étoilées, Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde, Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté. Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l’air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides. Derrière les ennuis et les vastes chagrins Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse, Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse S’élancer vers les champs lumineux et sereins ; Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, – Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Le fleuve À Monsieur Ernest Legouvé Ravi des souvenirs clairs de l’eau dont s’abreuve La terre, j’ai conçu cette chanson du Fleuve. Derrière l’horizon sans fin, plus loin, plus loin Les montagnes, sur leurs sommets que nul témoin N’a vus, condensent l’eau que le vent leur envoie. D’où le glacier, sans cesse accru, mais qui se broie Par la base et qui fond en rongeant le roc dur. Plus bas, non loin des verts sapins, le rire pur Des sources court parmi les mousses irisées Et sur le sable fin pris aux roches usées. Du ravin de là-bas sort un autre courant, Et mille encore. Ainsi se grossit le torrent Qui descend vers la plaine et commence le Fleuve. Mais l’eau court trop brutale et d’une ardeur trop neuve Pour féconder le sol. Sur ces bords déchirés, Aubépines, lavande et thym, genêts dorés Trouvent seuls un abri dans les fentes des pierres. Voici que le torrent heurte en bas les barrières De sable et de rochers par lui-même traînés. C’est la plaine. Il s’y perd en chemins détournés Qui calment sa fureur. Et quelques petits arbres Suivent l’eau qui bruit sur les grès et les marbres. Ces collines, derniers remous des monts géants, Flots figés du granit coulant en océans, Ces coteaux, maintenant verts, se jaspent de taches Blanches et rousses qui marchent. Ce sont les vaches Ou, plus près, le petit bétail. Le tintement Des clochettes se mêle au murmure endormant De l’eau. Les peupliers pointus aiment les rives Plates. Voici déjà que leurs files passives Escortent çà et là le Fleuve calme et fort. Les champs sont possédés par les puissants. Au bord Ceux qui n’ont pas l’espoir des moissons vont en foule Attendre l’imprévu qu’apporte l’eau qui coule : Paillettes d’or, saphirs, diamants et rubis, Que les roches, après tant d’orages subis, Abandonnent du fond de leur masse minée, Sous l’influx caressant de l’eau froide, obstinée. Que de sable lavé, que de rêves promis, Pour qu’un peu d’or, enfin, reste au fond du tamis ! Prends ton bâton, chercheur ! La ville n’est pas proche, Et d’obliques regards ont pesé ta sacoche. D’autres, durs au travail sèment en rond les plombs Des grands filets ; l’argent frétillant des poissons Gonfle la trame grise, apportant l’odeur fraîche Et fade qui s’attache aux engins de la pêche. Mais le gain est précaire, et plus d’un écumeur Descend, cadavre enflé, dans le flot endormeur. Le fleuve emporte tout, d’ailleurs. Car de sa hache Le bûcheron, tondeur des montagnes, arrache Les sapins des hauteurs, qu’il confie au courant ; Et, plus bas, la scierie industrieuse prend Ces arbres, et, le Fleuve étant complice encore, Les dépèce, malgré leur révolte sonore. Puis la plaine avec ses moissons, puis les hameaux D’où viennent s’abreuver, au bord, les animaux : Bœufs, chevaux ; tandis qu’en amont, les lavandières Font claquer leurs battoirs sur le linge et les pierres. Ou bien plongent leurs bras nacrés dans l’eau qui court, Et, montrant leurs pieds nus, le jupon troussé court, Chantent une chanson où le roi les épouse. Chanson, pieds nus, bras blancs, font que ce gars en blouse Distrait, laisse aller seul son cheval fatigué, Fumant, poitrail dans l’eau, par les courbes du gué. Ces feuillages, en plein courant, couvrent quelqu’île Qu’on voudrait posséder, pour y rêver tranquille. Puis des collines à carreaux irréguliers, Des petits bois ; plus près de l’eau, les peupliers Et les saules. Le Fleuve élargi, moins rapide, S’emplit de nénuphars, de joncs. Dans l’or fluide Du soir, les moucherons valsent. Mais, rapprochés, Maintenant les coteaux s’élèvent. Des rochers Interrompent souvent les cultures en pente. Tout le pays pierreux, où le Fleuve serpente Nourrit, pauvre et moussu, la ronce et le bandit. Le courant étranglé dans les ravins, bondit Sur les roches, ou bien dort dans les trous qu’il creuse. Mais l’eau n’interrompt pas sa course aventureuse Malgré tant de travaux et de sommeils. Voici La brèche ouverte sur l’horizon obscurci Par la poussière d’eau. Le lit de pierre plate Finit brusque, et le flot, pesante nappe, éclate En un rugissement perpétuel. En bas, Les rocs éparpillés comme après des combats De titans, brisent l’eau sur leurs arêtes dures. Au loin, tout est mouillé. L’audace des verdures Plantureuses encadre et rompt souvent l’éclat De la chute écumeuse. Ici le pays plat Étale encor ses prés, ses moissons. Des rivières, Venant on ne sait d’où, capricieuses, fières Courent les champs, croyant qu’elles vivront toujours Dans la parure en fleur de leur jeune parcours. Mais le Fleuve vainqueur les arrête au passage, Et fait taire ce rire en son cours vaste et sage. Aux rives les hameaux se succèdent pareils. Puis, voici l’industrie aux discordants réveils. Les rossignols, troublés par le bruit et la suie Des usines, s’en vont vers les bois frais qu’essuie La pluie et qu’au matin parfume le muguet. Le soleil luit toujours ; mais l’homme fait le guet. Voilà qu’il a bâti des quais et des écluses ; Et les saules cendrés, méfiants de ces ruses, Et les peupliers fiers ne vont pas jusque-là. Ces coteaux profanés, d’où le loup s’en alla, S’incrustent de maisons blanches et de fabriques Qui dressent gravement leurs hauts tuyaux de briques. Sur le Fleuve tranquille, égayant le tableau, Les jeunes hommes, forts et beaux, qui domptent l’eau, Oublieux, en ramant, de l’intrigue servile, S’en vont, joyeux, avec des femmes. C’est la ville, La ville immense avec ses cris hospitaliers, L’eau coule entre les quais corrects. Des escaliers Mènent aux profondeurs glauques du suicide. À la paroi moussue un gros anneau s’oxide, Pour celui qui se noie inaccessible espoir. Ligne capricieuse et noire sur le soir Verdâtre, les maisons, les palais en étages Se constellent. Au port, les ventes, les courtages Sont finis. Le jour baisse, et les chauves-souris Voltigent lourdement, poussant des petits cris. Ces vieux quais oubliés sur leurs pierres disjointes Supportent des maisons grises aux toits en pointes. Là, sèchent des chiffons que de leurs maigres bras Les femmes pauvres ont rincés. En bas, des rats. Le flot profond, serré par les piles massives Du pont, court plus féroce, et les pierres passives Se laissent émietter par l’eau, tranquillement. On voit s’allumer moins d’astres au firmament Que de lumières sur les quais et dans les rues Pleines du bruit des voix, des bals gais, parcourues Par les voitures. Seul, le Fleuve ne rit pas Sous les chalands ventrus et lourds. D’ailleurs, en bas, L’égout vomit l’eau noire aux affreuses écumes, Roulant des vieux souliers, des débris de légumes, Des chiens, des chats pourris qu’emmène le courant, Souillure sans effet dans le Fleuve si grand Dont la lune, œil d’argent, paillette la surface. Mais, qu’importe la vie humaine à l’eau qui passe, Les ordures, la foule immense et les bals gais ? L’eau ne s’attarde pas à ces choses. Les gués Sont rompus, maintenant, en aval de la ville. L’homme a dragué le lit du Fleuve, plus docile Depuis qu’il est si large et si profond. La mer Aux bateaux goudronnés laisse un parfum amer Qui parle des pays lointains où le vent mène. Le Fleuve, insoucieux de l’industrie humaine, Continue à travers la campagne. La nuit S’avance triomphante et constellée, au bruit Des feuilles que l’air frais emperle de rosée. Puis, au matin, encore une ville posée Dans la plaine, bijou de perle sur velours Vert, dont tous ces coteaux imitent les plis lourds ; Des fermes aux grands toits, bas et moussus, tapies Au bord des prés sans fin où voltigent les pies, Richesses qu’à mi-voix ce paysan pensif Évalue en fouettant son vieux mulet poussif. Le Fleuve s’élargit toujours, tant, que les rives Perdent vers l’horizon leurs lignes fugitives. Les coteaux abaissés, le ciel agité, l’air Murmurant et salé, proclament que la mer Est là, terme implacable à la folle équipée De l’eau, qui vers le ciel chaud s’était échappée. La mer demande tout fantasque, et puis, parfois Refuse les tributs du Fleuve, limon, bois, Cadavres, rocs brisés, qu’aux montagnes lointaines, Aux terres grasses, aux hameaux, aux vastes plaines, Il a volé, voulant rassasier la mer. Et tout s’entasse, obstacle au Fleuve. L’homme fier Trouve ici les débris distincts de chaque année, Aux temps obscurs où sa race n’était pas née. Tout le pays est gai. De loin le chant des coqs Fend la brume. Voici les bassins et les docks, Les cris des cabestans, les barques amarrées D’où mille portefaix enlèvent les denrées, Ballots, tonneaux, métaux en barres, tas de blés. Aux cabarets fumeux, les marins attablés Se menacent, avec des jurons exotiques. On trouve tous les fruits lointains dans les boutiques. L’eau du Fleuve s’arrête, un peu troublée, avant De se perdre, innommée, en l’infini mouvant. C’est comme une bataille en ligne régulière : Escadrons au galop, soulevant la poussière, Les vagues de la mer arrivent à grands bruits, Blanches d’écume, ayant des airs vainqueurs, et puis S’en retournent, efforts que le Fleuve repousse Avec ses petits flots audacieux d’eau douce. La mer fuit, mais emporte et disperse à jamais, Rang par rang, tous ces flots, fils des lointains sommets. * Muse hautaine. Muse aux yeux clairs, sois bénie ! Malgré tes longs dédains, ma chanson est finie ; Car tu m’as consolé de tous les bruits railleurs ; Tu m’as montré, parmi mes souvenirs meilleurs, Des lueurs pour teinter l’eau qui court et gazouille, L’eau fraîche où, vers le soir, l’hirondelle se mouille. Et j’ai suivi ses flots jusqu’à la grande mer. Qu’on se lise entre amis ce chant tranquille et fier, Dans les moments de fièvre et dans les jours d’épreuve, Qu’on endorme son cœur aux murmures du Fleuve.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Les quatre saisons - l'automne L'automne fait les bruits froissés De nos tumultueux baisers. Dans l'eau tombent les feuilles sèches Et sur ses yeux, les folles mèches. Voici les pèches, les raisins, J'aime mieux sa joue et ses seins. Que me fait le soir triste et rouge, Quand sa lèvre boudeuse bouge ? Le vin qui coule des pressoirs Est moins traître que ses yeux noirs.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Les quatre saisons - l'été En été les lis et les roses Jalousaient ses tons et ses poses, La nuit, par l'odeur des tilleuls Nous nous en sommes allés seuls. L'odeur de son corps, sur la mousse, Est plus enivrante et plus douce. En revenant le long des blés, Nous étions tous deux bien troublés. Comme les blés que le vent frôle, Elle ployait sur mon épaule.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    L’été A Laure Bernard C’est l’été. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l’étranger qui s’attarde Au milieu des vastes sables. Comme une liqueur subtile Baignant l’horizon sans borne, L’air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne. Le bois des arbres éclate. Le tigre rayé, l’hyène, Tirant leur langue écarlate, Cherchent de l’eau dans la plaine. Les éléphants vont en troupe, Broyant sous leurs pieds les haies Et soulevant de leur croupe Les branchages des futaies. Il n’est pas de grotte creuse Où la chaleur ne pénètre. Aucune vallée ombreuse Où de l’herbe puisse naître. Au jardin, sous un toit lisse De bambou, Sitâ sommeille : Une moue effleure et plisse Parfois sa lèvre vermeille. Sous la gaze, d’or rayée, Où son beau corps s’enveloppe, En s’étirant, l’ennuyée Ouvre ses yeux d’antilope. Mais elle attend, sous ce voile Qui trahit sa beauté nue, Qu’au ciel la première étoile Annonce la nuit venue. Déjà le soleil s’incline Et dans la mer murmurante Va, derrière la colline, Mirer sa splendeur mourante. Et la nature brûlée Respire enfin. La nuit brune Revêt sa robe étoilée, Et, calme, apparaît la lune.

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    C

    Charles d'Orléans

    @charlesDorleans

    Le temps a laissé son manteau Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie. Rivière, fontaine et ruisseau Portent en livrée jolie, Gouttes d’argent d’orfèvrerie ; Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.

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    C

    Charles Marie René Leconte de Lisle

    @charlesMarieReneLeconteDeLisle

    Juin Les prés ont une odeur d’herbe verte et mouillée, Un frais soleil pénètre en l’épaisseur des bois, Toute chose étincelle, et la jeune feuillée Et les nids palpitants s’éveillent à la fois. Les cours d’eau diligents aux pentes des collines Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ; Ils chantent au milieu des buissons d’aubépines Avec le vent rieur et l’oiseau du matin. Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses, L’aube fait un tapis de perles aux sentiers, Et l’abeille, quittant les prochaines yeuses, Suspend son aile d’or aux pâles églantiers. Sous les saules ployants la vache lente et belle Paît dans l’herbe abondante au bord des tièdes eaux ; La joug n’a point encor courbé son cou rebelle, Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux. Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries Qui vers l’horizon bleu coule à travers les prés, Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies, Hume l’air qui l’enivre, et bat ses flancs pourprés. La Terre rit, confuse, à la vierge pareille Qui d’un premier baiser frémit languissamment, Et son oeil est humide et sa joue est vermeille, Et son âme a senti les lèvres de l’amant. O rougeur, volupté de la Terre ravie ! Frissonnements des bois, souffles mystérieux ! Parfumez bien le coeur qui va goûter la vie, Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux ! Assez tôt, tout baignés de larmes printanières, Par essaims éperdus ses songes envolés Iront brûler leur aile aux ardentes lumières Des étés sans ombrage et des désirs troublés. Alors inclinez-lui vos coupes de rosée, O fleurs de son Printemps, Aube de ses beaux jours ! Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée, Soleil, divin Soleil de ses jeunes amours !

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    Charles Marie René Leconte de Lisle

    @charlesMarieReneLeconteDeLisle

    Paysage polaire Un monde mort, immense écume de la mer, Gouffre d’ombre stérile et de lueurs spectrales, Jets de pics convulsifs étirés en spirales Qui vont éperdument dans le brouillard amer. Un ciel rugueux roulant par blocs, un âpre enfer Où passent à plein vol les clameurs sépulcrales, Les rires, les sanglots, les cris aigus, les râles Qu’un vent sinistre arrache à son clairon de fer. Sur les hauts caps branlants, rongés des flots voraces, Se roidissent les Dieux brumeux des vieilles races, Congelés dans leur rêve et leur lividité ; Et les grands ours, blanchis par les neiges antiques, Çà et là, balançant leurs cous épileptiques, Ivres et monstrueux, bavent de volupté.

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    Charles Marie René Leconte de Lisle

    @charlesMarieReneLeconteDeLisle

    Le rêve du jaguar Sous les noirs acajous, les lianes en fleur, Dans l'air lourd, immobile et saturé de mouches, Pendent, et, s'enroulant en bas parmi les souches, Bercent le perroquet splendide et querelleur, L'araignée au dos jaune et les singes farouches. C'est là que le tueur de bœufs et de chevaux, Le long des vieux troncs morts à l'écorce moussue, Sinistre et fatigué, revient à pas égaux. Il va, frottant ses reins musculeux qu'il bossue ; Et, du mufle béant par la soif alourdi, Un souffle rauque et bref, d'une brusque secousse, Trouble les grands lézards, chauds des feux de midi, Dont la fuite étincelle à travers l'herbe rousse. En un creux du bois sombre interdit au soleil Il s'affaisse, allongé sur quelque roche plate ; D'un large coup de langue il se lustre la patte ; Il cligne ses yeux d'or hébétés de sommeil ; Et, dans l'illusion de ses forces inertes, Faisant mouvoir sa queue et frissonner ses flancs, Il rêve qu'au milieu des plantations vertes, Il enfonce d'un bond ses ongles ruisselants Dans la chair des taureaux effarés et beuglants.

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    Charles Marie René Leconte de Lisle

    @charlesMarieReneLeconteDeLisle

    Midi Midi, Roi des étés, épandu sur la plaine, Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu. Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine ; La Terre est assoupie en sa robe de feu.

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    Charles Peguy

    Charles Peguy

    @charlesPeguy

    Adieu à la Meuse Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance, Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas. Meuse, adieu : j'ai déjà commencé ma partance En des pays nouveaux où tu ne coules pas.

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    Charles-Nérée Beauchemin

    @charlesNereeBeauchemin

    Rayons d’Octobre (I) Octobre glorieux sourit à la nature. On dirait que l’été ranime les buissons. Un vent frais, que l’odeur des bois fanés sature, Sur l’herbe et sur les eaux fait courir ses frissons. Le nuage a semé les horizons moroses, De ses flocons d’argent. Sur la marge des prés, Les derniers fruits d’automne, aux reflets verts et roses, Reluisent à travers les rameaux diaprés. Forêt verte qui passe aux tons chauds de l’orange ; Ruisseaux où tremble un ciel pareil au ciel vernal ; Monts aux gradins baignés d’une lumière étrange. Quel tableau ! quel brillant paysage automnal ! À mi-côte, là-bas, la ferme ensoleillée, Avec son toit pointu festonné de houblons, Paraît toute rieuse et comme émerveillée De ses éteules roux et de ses chaumes blonds. Aux rayons dont sa vue oblique est éblouie, L’aïeul sur le perron familier vient s’asseoir : D’un regain de chaleur sa chair est réjouie, Dans l’hiver du vieillard, il fait moins froid, moins noir. Calme et doux, soupirant vers un lointain automne, Il boit la vie avec l’air des champs et des bois, Et cet étincelant renouveau qui l’étonne Lui souffle au coeur l’amour des tendres autrefois. De ses pieds délicats pressant l’escarpolette, Un jeune enfant s’enivre au bercement rythmé, Semblable en gentillesse à la fleur violette Que l’arbuste balance au tiède vent de mai. Près d’un vieux pont de bois écroulé sur la berge, Une troupe enfantine au rire pur et clair, Guette, sur les galets qu’un flot dormant submerge, La sarcelle stridente et preste qui fend l’air. Vers les puits dont la mousse a verdi la margelle, Les lavandières vont avec les moissonneurs ; Sous ce firmament pâle éclate de plus belle Le charme printanier des couples ricaneurs. Et tandis que bruit leur babillage tendre, On les voit déroulant la chaîne de métal Des treuils mouillés, descendre et monter et descendre La seille d’où ruisselle une onde de cristal.

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    Chloe Douglas

    @chloeDouglas

    A l’intérieur de mon jardin Parmi le vert et la floraison de toutes les plantes les plus belles je flâne. Je délibère ici Je rêve par là. L’heure s’arrête ou plutôt s’étend pleinement, se déplier et s’amplifier. Ces tournoiements et ondulations soudaines de brises d’été, envoient tous les parfums dans l’air chaud. Contempler une feuille ou le motif sur le mur créés par des branches les plus près. Ces têtes-là de fleurs dansantes exposent délicatement toute leur gloire. Quelle simplicité à se perdre. Et quelle aisance à respirer doucement. Et quelle aisance à avoir des pensées profondes.

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    Chloe Douglas

    @chloeDouglas

    Ange Rouge-gorge Je suis ton Rouge-gorge Je laboure ton terrain Dévasté Au milieu des couches De mucosités infectées Je picore Entre les veines et les os Diligemment Pour trouver Des vers de terre succulents Sous la chair fanée De ta poitrine fragile. Je sens Le battement martelant Du cœur J’entends Le crépitement faible Des poumons Je guette, Je suis patient, Ma quête est de Faire rechanter ta voix. Secoué soudain, Miraculeusement, Par un séisme microscopique Je jaillis de la gorge Dans de l’air pur Les vers délicatement Retenus dans le bec Je suis de retour Sur terre ferme Chaude et fraiche Du Printemps, Tu n’as plus besoin de moi. Je frémis À entendre les chants aigus De ma famille Bien-aimée Dans le sorbier isolé Du jardin Je danse, Je faufile vers Les branches ondulantes Chez-moi, Je nourrie Ma famille chérie.

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    Chloe Douglas

    @chloeDouglas

    La paresse inspirée Une jeune fille nonchalante rêve au bout d’un chemin. Son visage de soie caresse le vent. Sans raison, ni idée elle frôle l’impitoyable haie. Son doigt piqué d’un profond rouge, elle reste immobile sans alarme, ni amertume. Elle est hypnotisée par l’incroyable lumière, qui pénètre les érables avec toute sa vitalité. Comme une héroïne d’un conte lointain, elle commune avec la nature, elle chante sans fin. Capturée dans la chaleur rien ne va briser ce songe d’été. Et voilà qu’arrive un changement, un chevalier sur son étalon blanc emporte sa muse à l’idée suivante.

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    Chloe Douglas

    @chloeDouglas

    Les roses Les roses éclosent Et la vie les transpose Avec trop de proses Les poètes osent Vendre les roses En différentes doses Le parfum est fait D’odeur sucrose. Un filament d’or Suspendu entre toutes choses En été Le spectacle quotidien De leur délicate et étonnante Beauté expose Une vérité naturelle D’épines protectrices Et de magnifiques Pétales explosent. Le ciel arrose La terre compose Et la vie est rendu Plus joyeuse avec les roses.

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