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Chanson

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Chanson

Poésies de la collection chanson

    A

    André Lemoyne

    @andreLemoyne

    Chanson À Francis Magnard. Le présent, le passé, l'avenir d'une femme, Des gens fort sérieux prétendent tout avoir. Ils prendraient volontiers son image au miroir, Au papillon son aile, au diamant sa flamme. Dans l'abîme insondable ils aimeraient à voir, Avec leurs gros yeux ronds, ces bourgeois de vieux drame, La perle blanche éclose aux profondeurs de l'âme, Ils seraient assez fous pour oser la vouloir. Moi je sais une femme aux cheveux d'un blond fauve, Que retient sur l'oreille un petit ruban mauve, Et d'elle, pour ma part, je ne voudrais pas tant : Errant dans son sillage, un soir, je l'ai suivie, Et je donnerais bien tous les jours de ma vie Pour avoir de sa lèvre un baiser d'un instant.

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    A

    André Velter

    @andreVelter

    Chanson Encore la voix Secret des fauves À l'abordage De nos guitares Tu es le sang Tu es le sens Ressuscites En deux accords Mes sire Polo Che Guevara Ça n'a plus d'âge Tu es en moi Néant nouveau — Tout est plus vaste

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    A

    Aristide Bruant

    @aristideBruant

    À la place Maubert Je m’demande à quoi qu’on songe En prolongeant la ru’ Monge, À quoi qu’ ça nous sert Des esquar’s, des estatues, Quand on démolit nos rues, À la Plac’ Maubert ? L’été nous étions à l’ombre, C’était coquet, c’était sombre, Quand l’ soleil, l’hiver, Inondait la capitale, L’ jour était encor’ pus sale, À la Plac’ Maubert. Quand on n’avait pas d’ marmite, On bouffait chez l’ pèr’ Lafrite Pour un peu d’auber ; Le soir on l’vait eun’ pétasse... Un choléra sans limace, À la Plac’ Maubert Pour trois ronds chez l’ pèr’ Lunette, Où qu’ chantait la môm’ Toinette, On s’ payait l’ concert ; Pour six ronds au Château-Rouge, On sorguait avec sa gouge, À la Plac’ Maubert. Aussi, bon Dieu ! j’ vous l’ demande, Quand yaura pus d’ ru’ Galande, Pus d’Hôtel Colbert, Oùsque vous voulez qu’i’s aillent Les purotins qui rouscaillent, À la Plac’ Maubert ? Qu’on leur foute au moins des niches, Comme on en fout aux caniches, Qu’i’s soy’ à couvert Sous quéqu’ chos’ qui les abrite Quand i’s trouveront pus d’ gîte, À la Plac’ Maubert. Car quand i’s r’fil’ront la cloche, I’s auront tous dans leur poche El’ surin ouvert, Et c’ jour-là, mes camarluches, La nuit gare aux laqu’reauxmuches De la Plac’ Maubert.

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    C

    Claude Hopil

    @claudeHopil

    Cantique Lii Solitaire hauteur, sainte horreur ravissante, Silence glorieux, Beau sein des Séraphins ', ombre resplendisss Douce mort de nos yeux, Extase des esprits, jusqu'à vous ma pensée Ne peut être élancée. Je connais par la foi que vous êtes Dieu même Qui ne peut être vu, De vos pures clartés un seul rayon suprême Ayant l'âme entrevu, En un petit moment il se change en nuage Dans le mystique ombrage. L'œil de l'entendement par la main de mon Ange Étant fermé, je vois Par celui de l'amour un objet qui ne change, Et soudain j'en vois trois, Je dis trois purs rayons au Soleil qui m'embrase Et me met en extase. J'admire cet objet en cette prison noire Dans le divin miroir, Dieu me donne un esprit pour adorer sa gloire, Non des yeux pour le voir, Je l'aime purement, mon cœur en ce lieu sombre Voit son Soleil à l'ombre.

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    C

    Claude Hopil

    @claudeHopil

    Cantique Xi Qu'est-ce donc que je vois? Quelle vision pure! Je vois le Créateur, en lui la créature, Je vois l'être et le rien, Je vois le rien en Dieu, l'être qui l'être pâme, Si l'un me fait mourir, l'autre ravit mon âme Dans son souverain bien. Je vois le néant simple en la nature belle. Quel prodige ! un néant du néant se révèle En moi par le péché; Mais si sortant de moi j'élève au ciel la vue, Je vois le Dieu de Dieu, dans une claire nue Le Soleil est caché. Tirez un peu le voile, ô gardien céleste, Afin que comme amour mon Dieu se manifeste, Non comme vérité; Je ne sais que je dis, l'amour, la sapience Avec la vérité sont une même essence Dedans la Trinité. Hé! qu'est-ce que je vois? je ne vois nulle chose; Si fait, je vois un Tout; l'effet ne voit la cause; Ha! j'ai perdu l'esprit; Hé ! qui ne le perdrait devant cet Être immense Dans lequel l'Ange trouve en sainte défaillance La vie en Jésus-Christ?

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    C

    Claude Hopil

    @claudeHopil

    Cantique Xxx Du rien je m'achemine aux pieds de Jésus-Christ, Des pieds à son côté où je reçois l'esprit Qui fait parvenir l'homme à la divine bouche; On jouit en ce lieu d'une si grande paix Que la sainte âme veut demeurer à jamais Dans cette heureuse couche. ô beau lit de l'époux plein d'œillets et de lys ! N'êtes-vous pas de Dieu le très doux Paradis ? Dans ce lit à mi-jour sommeiUe la sainte âme, EUe y dort, eUe y veille, et tandis qu'eUe y dort, L'époux veiUant pour eUe, au baiser de la mort Ravie eUe se pâme. Le Père vient en elle et lui donne un baiser De la bouche du Verbe, et la vient épouser, Le feu du Saint-Esprit l'enflamme et la dévore En respirant sur elle; en ce lit non pareil Voyant trois purs rayons * elle adore un soleil Qui reluit sans aurore. Dans le pur orient du firmament de Dieu Luit un midi de gloire, en ce lieu sur tout lieu, Midi qui sans changer toujours midi demeure; Qui ne voudrait mourir pour vivre en ce séjour? Ô mon Dieu, pour vous voir, faites donc que d'amour En extase je meure.

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    C

    Claude Mermet

    @claudeMermet

    Chanson Pour les hommes Si tu te plains que ta femme est trop bonne, L'ayant gardée trois semaines en tout, Attends un an, et tu perdras à coup L'occasion de t'en plaindre à personne. Mais si elle est malicieuse et fière, Par mon conseil, ne l'en estime moins ; Je prouverai toujours par bons témoins Que la mauvaise est bonne ménagère. Si par nature elle est opiniâtre, Commande-lui toute chose à rebours ; Et tu seras servi suivant le cours De ton dessein, sans frapper ni sans battre. Si elle dort la grasse matinée, C'est ton profit, d'autant qu'elle n'a pas Tel appétit, quand ce vient au repas, Et son dormir lui vaut demi-dîner. Si elle fait la malade par mine, Va lui percer la veine doucement Sans la blesser, et tu verras comment Tel aiguillon lui porte médecine. Si elle est vieille ou malade sans cesse, Tu la sauras, sage, contre-garder, Attendant mieux, et tu pourras garder, Pour un besoin, la fleur de ta jeunesse. Si tu te plains que ta femme se passe De faire enfants, par faute d'un seul point, Sois patient ; mieux vaut ne s'en voir point, Que d'en avoir qui font honte à leur race. Mais si tu dis que la charge te pèse D'enfants petits, dont la tête te deult, Ne te soucie, il n'en a pas qui veut : Ils t'aideront à vivre en ta vieillesse. Si quelquefois du vin elle se donne ; Cela lui fait sa malice vomir ; C'est un pavot qui la fait endormir ; Femme qui dort ne fait mal à personne.

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    Eugène Guillevic

    Eugène Guillevic

    @eugeneGuillevic

    Chanson Au carrefour des trois brouillards Il passait bien quelques passants. En passent ils gardaient leur sang, Des plus lourds jusqu'aux plus fuyards. Ceux qui ne doutaient pas d'eux-mêmes Au carrefour des trois nuages Gardaient le nom de leur village Et leurs chants et leurs anathèmes. Au carrefour des trois brouillards Ceux qui passaient perdaient pourtant Mais pas plus que le peu de temps Qu'ils auraient à donner plus tard.

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    F

    Francis Vielé Griffin

    @francisVieleGriffin

    Chanson J'ai pris de la pluie dans mes mains tendues — De la pluie chaude comme des larmes — Je l'ai bue comme un philtre, défendu A cause d'un charme ; Afin que mon âme en ton âme dorme. J'ai pris du blé dans la grange obscure — Du blé qui choit comme la grêle aux dalles — Et je l'ai semé sur le labour dur A cause du givre matinal ; Afin que tu goûtes à la moisson sûre. J'ai pris des herbes et des feuilles rousses — Des feuilles et des herbes longtemps mortes — J'en ai fait une flamme haute et douce A cause de l'essence des sèves fortes ; Afin que ton attente d'aube fût douce. Et j'ai pris la pudeur de tes joues et ta bouche Et tes gais cheveux et tes yeux de rire, Et je m'en suis fait une aurore farouche Et des rayons de joie et des cordes de lyre — Et le jour est sonore comme un chant de ruche !

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    François de Malherbe

    François de Malherbe

    @francoisDeMalherbe

    Chanson (I) C'est faussement qu'on estime Qu'il ne soit point de beautés Où ne se trouve le crime De se plaire aux nouveautés. Si ma dame avait envie D'aimer des objets divers, Serait-elle pas suivie Des yeux de tout l'univers ? Est-il courage si brave Qui pût avecque raison Fuir d'être son esclave Et de vivre en sa prison ? Toutefois cette belle âme, À qui l'honneur sert de loi, Ne hait rien tant que le blâme D'aimer un autre que moi. Tous ces charmes de langage Dont on s'offre à la servir Me l'assurent davantage, Au lieu de me la ravir. Aussi ma gloire est si grande D'un trésor si précieux, Que je ne sais quelle offrande M'en peut acquitter aux cieux. Tout le soin qui me demeure N'est que d'obtenir du sort Que ce qu'elle est à cette heure Elle soit jusqu'à la mort. De moi, c'est chose sans doute Que l'astre qui fait les jours Luira dans une autre voûte Quand j'aurai d'autres amours.

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    Germain Nouveau

    Germain Nouveau

    @germainNouveau

    Chanson Puisque de Sisteron à Nantes, Au cabaret, tout français chante, Puisque je suis ton échanson, Je veux, ô Française charmante, Te fredonner une chanson ; Une chanson de ma manière, Pour toi d'abord, et mes amis, En buvant gaiement dans mon verre À la santé de ton pays. Amis, buvons à la Fortune De la France, Mère commune, Entre Shakespeare et Murillo : On y voit la blonde et la brune, On y boit la bière... et non l'eau. Doux pays, le plus doux du monde, Entre Washington... et Chauvin, Tu baises la brune et la blonde, Tu fais de la bière et du vin. Ton cœur est franc, ton âme est fière ; Les soldats de la Terre entière T'attaqueront toujours en vain. Tu baises la blonde et la bière Comme on boit la brune et le vin. La brune a le con de la lune, La blonde a les poils... du mâtin... Garde bien ta bière et ta brune, Garde bien ta blonde et ton vin ! On tire la bière de l'orge, La baïonnette de la forge, Avec la vigne on fait du vin. Ta blonde a deux fleurs sur la gorge, Ta brune a deux grains de raisin. L'une accroche sa jupe aux branches, L'autre sourit sous les houblons : Garde bien leurs garces de hanches, Garde bien leurs bougres de cons. Pays vaillant comme un archange, Pays plus gai que la vendange Et que l'étoile du matin, Ta blonde est une douce orange, Mais ta brune ah !... sacré mâtin ! Ta brune a la griffe profonde ; Ta rousse a le teint du jasmin ; Garde-les bien ! Garde ta blonde Garde-la, le sabre à la main. Que tes canons n'aient pas de rouilles, Que tes fileuses de quenouilles Puissent en paix rire et dormir, Et se repose sur tes couilles Du présent et de l'avenir. C'est sur elles que tu travailles Sous les toisons d'ombre ou d'or fin : Garde-les des regards canailles, Garde-les du coup d'œil hautain ! Pays galant, la langue est claire Comme le soleil dans ton verre, Plus que le grec et le latin ; Autant que ta blonde et ta bière Garde-la bien, comme ton vin. Pays plus beau que le Soleil, Lune, Étoile, aube, aurore et matins. Aime bien ta blonde et ta brune, Et fais-leur... beaucoup de catins !

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    G

    Guy de Coucy

    @guyDeCoucy

    Chanson La douce voix du rossignol sauvage Qu'ouïs nuit et jour gaiement retentir, M'adoucit tant mon cœur et le soulage Qu'ai désir de chanter pour m'ébaudir. Bien dois chanter puisqu'il vient à plaisir Celle à qui j'ai fait de mon cœur hommage. Je dois avoir grande joie en mon cœur, Si me veut à son service retenir. One envers ell n'eus cœur faux ni volage, Il m'en devrait pour ce mieux advenir ; Je l'aime et sers et adore par usage, Et ne lui ose mes pensers découvrir. Car sa beauté me fait tant ébahir Que je ne sais devant ell' nul langage, Ni regarder n'ose son simple visage, Tant en redoute mes yeux à départir. Tant ai en elle ferme assis mon cœur Qu'ailleurs ne pense, et Dieu m'en laisse jouïr ; Jamais Tristan, cil qui but le breuvage, Si tendrement n'aima sans repentir. Car j'y mets tout, coeur et corps et désir, Sens et savoir, ne sais si fais folie, Encore me doute qu'en toute ma vie Ne puisse assez elle et s'amour servir. Je ne dis pas que je fasse folie, Ni si pour elle, il me faudra mourir ; Car au monde n'est si belle ni si sage, Et nulle chose n'est tant à mon plaisir. Moult aime mes yeux qui me la firent choisir; Dès que la vis, lui laissai en otage Mon cœur qui depuis y a fait long stage, Et ja nul jour ne l'en quiers départir. Chanson, va t'en pour faire mon message Là où je n'ose retourner ni aller, Car tant redoute la maie gent jalouse Qui devine avant que puissent advenir Les biens d'amour; Dieu les puisse maudire! A maint amant ont fait ire et dommage, Mais j'ai sur eux ce cruel avantage, Qu'il me faut vaincre mon cœur pour obéir.

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    Honoré d'Urfé

    Honoré d'Urfé

    @honoreDurfe

    Chanson Dessus les bords d'une fontaine D'humide mousse revêtus, Dont l'onde à maints replis tortus S'allait égarant dans la plaine, Un berger se mirant en l'eau Chantait ces vers au chalumeau * : Cessez un jour, cessez, la belle, Avant ma mort d'être cruelle. Se peut-il qu'un si grand supplice Que pour vous je souffre en aimant, Si les dieux sont faits de justice, Soit enfin souffert vainement? Peut-il être qu'une amitié N'émeuve jamais à pitié, Même quand l'amour est extrême, Comme est celle dont je vous aime ? Ces yeux de qui les mignardises * M'ont souvent contraint d'espérer, Encores que plein de feintises, Veulent-ils bien se parjurer? Ils m'ont dit souvent que son cœur Quitterait enfin sa rigueur, Accordant à ce faux langage Le reste de son beau visage. Mais quoi ? les beaux yeux des bergères Se trouveront aussi trompeurs Que des cours les attraits pipeurs ? Doncques ces beautés bocagères, Quoique sans fard dessus le front, Dedans le cœur se farderont Et n'apprendront en leurs écoles Qu'à ne donner que des paroles ? C'est assez, il est temps, ma belle, De finir cette cruauté, Et croyez que toute beauté Qui n'a la douceur avec elle, C'est un œil qui n'a point de jour, Et qu'une belle sans amour, Comme indigne de cette flamme, Ressemble* un corps qui n'a point d'âme. (Première partie, livre IV)

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    Jacques Prévert

    Jacques Prévert

    @jacquesPrevert

    Chanson Le malheur avait mis les habits du mensonge Ils étaient d'un beau rouge couleur du sang du cœur Mais son cœur à lui était gris Penché sur la margelle il me chantait l'amour Sa voix grinçait comme la poulie Et moi dans mon costume de vérité je me taisais et je riais et je dansais au fond du puits Et sur l'eau qui riait aussi la lune brillait contre le malheur la lune se moquait de lui.

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    J

    Jaufre Rudel

    @jaufreRudel

    Chanson Quand la source du ruisseau S'éblouit de soleil neuf Quand naît la fleur d'églantier Quand au bois le rossignol Module, affine, répète Sa chanson qu'il veut parfaite, Je reprends le mien refrain. Amour de terre lointaine Pour vous j'ai le cœur dolent. À mon mal point de remède Si l'amie tant désirée Par attrait, par soif d'union, Ne m'appelle à l'unisson En chambre close ou verger. Si mon cœur reste impuissant Puis-je m'étonncr qu'il brûle ? Dieu n'a pas voulu qu'on vît Jamais plus belle chrétienne. Ni Juive, ni Sarrasine ! Pour qui goûte à son amour C'est festin tombé du ciel. Étemelle soif du cœur ! À elle seule j'aspire. Mais si me prend convoitise Mon désir sera douleur Car plus piquant que l'épine (Allons, je ne m'en plains pas !) Est ce mal que Joie guérit. Sans lettre ni parchemin J'envoie ces vers à chanter En simple langue romane À Uc le Brun, par Filhol, Et que les gens du Poitou, Berry, Guyenne et Bretagne Aient plaisir à les ouïr. Chanson Quand les jours s'allongent en mai Me plaît un chant d'oiseaux lointain Et de ce doux lieu éloigné Me revient un amour lointain. Je vais pensif les yeux baissés, Chant dans l'arbre et fleur d'églantier Me sont comme gelée d'hiver. J'ai foi en Dieu le Seigneur vrai. Je verrai donc l'amour lointain. Mais pour un bien qui m'en échoit J'ai deux maux, tant il m'est lointain. Si j'étais au loin pèlerin Ses beaux yeux peut-être verraient Mon bourdon et ma couverture ! Quel plaisir de lui demander, Au nom de Dieu, abri lointain ! Et s'il lui plaît je logerai Tout près d'elle, moi le lointain. Quels mots charmants nous nous dirons. Et quelle paix nous en aurons. Ami lointain si proche d'elle ! Triste et joyeux je quitterai (si je la vois) l'amour lointain. Je ne sais quand la reverrai. Car nos pays sont trop lointains. Si nombreux sont chemins et routes ! Comment savoir ce qui viendra ? Qu'il en soit comme Dieu voudra ! Jamais d'amour ne jouirai Si je n'ai cet amour lointain. Je n'en sais plus doux ni meilleur. D'aucune part, proche ou lointain. Son mérite est d'un si grand prix Que je voudrais me trouver pris Au loin en terre sarrasine. Dieu qui fit toutes choses vives Et créa cet amour lointain Qu'il veuille ce que veut mon cœur Voir un jour cet amour lointain En vente, ou que ce soit Moindre chambre ou moindre jardin Me seraient toujours un palais ! Quelqu'un m'appelle et c'est bien vrai L'homme au désir d'amour lointain Car nulle autre joie ne me plaît Comme jouir d'amour lointain Mais mon désir m'est ennemi Mon parrain me l'avait promis Je suis amant sans être aimé Mais mon désir m'est ennemi Que maudit soit qui a voue Mon cœur à n'être point aimé !

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    Jean Bertaut

    Jean Bertaut

    @jeanBertaut

    Chanson O beaux cheveux dont la blondeur égale Celle du lin mêlé de filets d'or, O douce chaîne à mon âme fatale, Et de l'amour le plus rare trésor, Si tout lien vous était comparable, Qui vivrait libre, il vivrait misérable. Comme jadis la puissance invincible D'un grand héros en un poil consistait, Qui, lui rendant l'impossible possible, Les forts lions à ses pieds abattait, Ainsi l'amour tient de vous la puissance Qui des plus fiers lui soumet l'arrogance. O beaux cheveux, mille âmes amoureuses Que sans pitié captives vous tenez, En leur prison se tiendraient bienheureuses, Voyant leurs bras de vos nœuds enchaînés ; Et plus leurs mains s'en trouveraient chargées, Plus leurs douleurs s'en verraient allégées. Mais la beauté dont les mains inhumaines N'usent de vous que pour prendre des cœurs, Extrêmement libérale de peines, Et plus encor avare de faveurs, Convertissant vos doux nœuds en martyre, Plus vous refuse à qui plus vous désire. Que c'est qu'Amour ! que sa puissance est grande ! Et quels effets elle va produisant ! Le prisonnier une chaîne demande, Et le geôlier la lui va refusant : Tant l'un se tient assuré de sa prise, Tant l'autre a peur de revoir sa franchise. O doux liens qui captivez les ailes De mes désirs aux lacs de mon vainqueur, Arrêtez-les de chaînes éternelles, Et de cent nœuds emprisonnez mon cœur. Mais non, beaux lacs, vous n'en avez que faire : Pourquoi lier un captif volontaire ? Tant seulement faites-lui cette grâce, Vous qui prendriez les plus volants esprits, Qu'il puisse voir dans le nœud qui l'enlace Son grand vainqueur Amour lui-même pris : Afin qu'au moins il s'éjouisse d'être En sa prison compagnon de son maître.

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    Jean Moréas

    Jean Moréas

    @jeanMoreas

    Chanson Vous, avec vos yeux, avec tes yeux, Dans la bastille que tu hantes ! Celui qui dormait s'est éveillé Au tocsin des heures beuglantes. Il prendra sans doute Son bâton de route Dans ses mains aux paumes sanglantes. Il ira, du tournoi au combat, À la défaite réciproque ; Qu'il fende heaumes beaux et si clairs, Son pennon, qu'il ventèle, est loque ! Le haubert qui lace

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    J

    Jean-François Sarasin

    @jeanFrancoisSarasin

    Chanson Charme secret des maux les plus puissants Aimable solitude, Console un peu la douleur que je sens ; Zéphyrs, ruisseaux, volez plus lentement, Coulez plus doucement ; Et ne pouvant finir ma triste inquiétude, Tâchez au moins d'adoucir mon tourment. Doux rossignol, divin roi des forêts, Qui chantez sans étude, Mêlez vos voix à mes faibles regrets ; Zéphyrs, ruisseaux, volez plus lentement, Coulez plus doucement, Et ne pouvant finir ma triste inquiétude, Tâchez au moins d'adoucir mon tourment.

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    Jules Supervielle

    Jules Supervielle

    @julesSupervielle

    Chanson Jésus, tu sais chaque feuille Qui verdira la forêt, La racine en terre, seule, Qui dévore son secret, La terreur de l'éphémère A l'approche de la nuit, Et le soupir de la Terre Dans le silence infini. Tu peux suivre les poissons Tourmentant les profondeurs, Quand ils tournent et retournent Et si s'arrête leur cœur. Tu fais naître des chansons Si loin au-delà des mers Que la fille qui les chante En tremble au fond de sa chair. Ecoutez-le bien, demain, Jésus aura oublié, Ne sera qu'une statue Peinte sur la cheminée.

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    Léon Dierx

    Léon Dierx

    @leonDierx

    Chanson Le ciel est loin ; les dieux sont sourds. Mais nos âmes sont immortelles ! La terre s'ouvre ; où s'en vont-elles ? Souffrirons-nous encor, toujours ? L'amour est doux ; l'amour s'émousse. Un serment, combien dure-t-il ? Le coeur est faux, l'ennui, subtil. Sur la tombe en paix croît la mousse ! La vie est courte et le jour long. Mais nos âmes, que cherchent-elles ? Ah ! leurs douleurs sont immortelles ! Et rien n'y fait, trou noir, ni plomb !

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    P

    Paul Neuhuys

    @paulNeuhuys

    Autre chanson Par la ville chaude avecque nos dames Nous baguenaudâmes à la billebaude Odette, Odette, si je te quitte serai-je quitte de toute dette? Mon cœur, Ida, N'a pas plus chaud que le soldat dans son cachot Droit comme un cippe devant la stèle le bel Alcippe séduit Estelle Par la ville chaude avecque nos dames Nous baguenaudâmes à la billebaude

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    Paul Scarron

    Paul Scarron

    @paulScarron

    Chanson Phylis, vous vous plaignez que je n'ai point d'esprit A vous parler de mon martyre. Hélas ! Ignorez-vous qu'un mal que l'on peut dire N'est jamais si grand que l'on dit ? Un Amant dit assez quand il est interdit, Quand il languit, quand il soupire ; Mais apprenez, Phylis, qu'un mal que l'on peut dire N'est jamais si grand que l'on dit.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Autre chanson pour boire Je triomphe et j'ai ce Schiedam (Qui ne me vient point d'Amsterdam Mais de La Haye), Et j'en ai bu beaucoup, beaucoup. Trop peut-être et j'ai vu le loup Sauter la haie. La haie, hélas ! de ma raison. Sauter et fuir à l'horizon Tel un cortège A lui tout seul, ce loup, de loups Et je dis : il me serait doux. Puisque m'assiège Le remords — car c'est du remords, Et le remords c'est des rats morts Dont l'odeur pue — De n'avoir encor partagé Ce Schiedam ô si fort que j'ai ! Avec tel dont la note est due, — De partager (un peu) ce fier Schiedam que j'ai.

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    P

    Peire Raimon de Toulouse

    @peireRaimonDeToulouse

    Chanson Certes j'ai appris d'Amour Comme il sait piquer du dard. Mais j'ignore encor comment Il sait guérir gentement. Je connais le médecin Qui seul me rendrait la vie, Mais si je n'ose, à quoi bon Lui dévoiler ma blessure ! Ma sottise me tuera Si je ne peux pas lui dire Et lui montrer mon chagrin. Nul ne peut me secourir. Sauf elle, courtoise, gaie, Que j'aime, que je chéris. Mais quoi, demander merci ? J'ai trop peur de lui déplaire ! Au loin quand je l'aperçois J'ai grand désir de pouvoir À genoux venir à elle. Et parvenu à ses pieds. Mains jointes lui rendre hommage Comme serf doit au seigneur. Puis implorer sa pitié Sans souci des malveillants. En vous seule, bonne Dame, Tout bonheur germe et fleurit. Je vous aime et vous désire. C'est de foi bonne et limpide Que je demande pitié. Je promets d'être discret Et plus fidèle (Dieu m'aide !) Que ne fut Landric à Aye. Mon cher Diamant, mon jongleur. Je t'en prie, cours à Toulouse Chanter le chant que voilà.

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    P

    Philippe Delaveau

    @philippeDelaveau

    Chanson Le temps ravit les jours anciens Les mois les heures les années Ce que je suis ne sera plus Je ne puis revenir aux lieux ensevelis Aux maisons froides aux jardins morts Je dirai sur la splendeur étale des plaines L'horizon où s'enfuirent les nues Je suis la terre et le déclin des branches Le chant l'oubli du chant la parole déprise Sollicitude sans emploi mains aux ressources vagues J'ai connu la douleur l'espérance la joie Le temps ravit les jours anciens Les mois les heures les années Ce que je suis ne sera plus Tristes oiseaux craignant le froid Les jours défilent puis se rompent La mort se cache dans le soir Quand la lampe faible s'allume S'en reviendront l'hiver et les pas étouffés Dans la neige immobile sur les trottoirs L'heure pâlit à la fin de l'été Ce que je suis ne sera plus Le temps ravit les jours anciens Les mois les heures les années Je n'étais rien le temps me dilapide.

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    Philippe Desportes

    Philippe Desportes

    @philippeDesportes

    Chanson Que vous m'allez tourmentant De m'estimer infidèle ! Non, vous n'êtes point plus belle Que je suis ferme et constant. Pour bien voir quelle est ma foi, Regardez-moi dans votre âme : C'est comme j'en fais, Madame; Dans la mienne je vous vois. Si vous pensez me changer, Ce miroir me le rapporte ; Voyez donc, de même sorte, En vous, si je suis léger. Pour vous, sans plus, je fus né, Mon cœur n'en peut aimer d'autre : Las ! si je ne suis plus vôtre, A qui m'avez-vous donné?

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    Chanson Si je perds bien des maîtresses, J'en fais encor plus souvent, Et mes vœux et mes promesses Ne sont que feintes caresses, Et mes vœux et mes promesses Ne sont jamais que du vent.

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    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Chanson Faites-vous la sourde, Macée ? Voyez Combaut qui vient à vous, Pour ravoir ce que votre œil doux Lui a tiré de sa pensée. Vous l'avez, et lui ne l'a plus, Voyez sa couleur jaune et fade, Et tout le reste si malade, Qu'il en est demeuré perclus. M'amour, si vous voulez qu'il vive, Rendez-lui tôt, car vous l'avez : Regardez ses yeux tous cavés, Qui de vivre n'ont plus d'envie. Ou le gardez, si votre amour Souhaite, cruelle, qu'il meure : Car en plus gentille demeure Ne saurait faire son séjour. II vous aime plus que l'Avette Au mois d'avril n'aime les fleurs, Plus que le berger aux chaleurs L'ombre mollet de la coudrette. II est brun, mais la terre brune Toujours porte les beaux épis, Et parmi les ombreuses nuits II n'est clarté que de la Lune. II n'est ni trop laid ni trop beau, Hier je regardais sa face Dedans la fontaine qui passe Contre le pied de cet ormeau. II est riche assez pour vous deux, Et si n'a bien qu'il ne vous donne, Aimez-le seulement, mignonne, Mon Dieu, il sera trop heureux ! II a déjà trois cochons de lait, Qui sont sous le ventre de leur mère Et trois brebis avec le père Qui nourrissent un agnelet. Toujours il a dans sa logette Du fromage gras à foison, Et du lait en toute saison Avec la châtaigne mollette. II sait le train du pâturage, Et sait la terre ensemencer, Et si sait aussi bien danser Que jouvenceau (*) de ce village. II vous aime plus que son cœur, Que tenez en prison cruelle : Ne lui soyez donc plus rebelle, Et le prenez pour serviteur. * Jouvenceau : Jeune homme.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Autre Chanson L'aube naît, et ta porte est close ! Ma belle, pourquoi sommeiller ? À l'heure où s'éveille la rose Ne vas-tu pas te réveiller ? Ô ma charmante, Ecoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Tout frappe à ta porte bénie. L'aurore dit : Je suis le jour ! L'oiseau dit : Je suis l'harmonie ! Et mon cœur dit : Je suis l'amour ! Ô ma charmante, Ecoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Je t'adore ange et t'aime femme. Dieu qui par toi m'a complété A fait mon amour pour ton âme Et mon regard pour ta beauté ! Ô ma charmante, Ecoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Février 1829.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Avant que mes chansons aimées Amor de mi pecho, Pecho de mi amor ! Arbol, que has hecho, Que has hecho del flor ? ROMANCE. Avant que mes chansons aimées, Si jeunes et si parfumées, Du monde eussent subi l'affront, Loin du peuple ingrat qui les foule, Comme elles fleurissaient en foule, Vertes et fraîches sur mon front ! De l'arbre à présente détachées, Fleurs par l'aquilon desséchées, Vains débris qu'on traîne en rêvant, Elles errent éparpillées, De fange ou de poudre souillées, Au gré du lot, au gré du vent. Moi, comme des feuilles flétries, Je les vois, toutes défleuries, Courir sur le sol dépouillé ; Et la foule qui m'environne, En broyant du pied ma couronne, Passe et rit de l'arbre effeuillé ! Le 6 septembre 1828.

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