Agnès Comar
La mélancolie d'Alain Delon
219 pages
Résumé
« J ai grandi avec les films de Delon. Ils évoquent à la fois pour moi un bréviaire et une géographie. Une façon d être, de se tenir. Une manière d être libre absolument, de vivre selon sa propre morale et le souvenir d un pays enseveli. Une France où il était encore possible de s inventer un destin.En revenant sur les traces de Delon, je reviens vers mon enfance, je reviens vers mon père. Le môme que j étais alors, il est temps que j apprenne à l accepter, que j essaie de l aimer, puisque je n ai pas su le protéger. J ai toujours rêvé de survivre à mon enfance.Y a-t-il réussi, lui ? Son enfance... Elle est dans chacun de ses gestes, chacun de ses pas, elle repose dans ses silences, ses colères, ses éclats.Cet homme n a aucun talent pour le bonheur.Il faut se méfier des enfants tristes. Blessés, ils savent qu ils peuvent survivre. »Delon, ce n est pas simplement le récit d une ascension spectaculaire à la faveur des Trente Glorieuses. C est un coup de force. Il résonne encore au plus profond de notre mémoire, magnétique, sobre et brutal. Parce que nos vies se jouaient aussi, en ces années-là, à travers ses rôles, chaque fois plus sombres, extrêmes, dépouillés. Parce que la solitude spectrale qui à l écran le gagna peu à peu annonçait déjà l ère du nihilisme et de l absence à soi-même qui allait mettre fin aux années d engouement et de conquête.Stéphane Guibourgé croise les destins, retourne les masques et offre au « Samouraï » la reconnaissance des humbles.
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