D'étranges jardins
Sept ans
Publié par Christian Bourgois, le 04 février 2010
272 pages
Résumé
Alex et Sonja se connaissent depuis plus de vingt ans. Ils se sont rencontrés à la faculté, lors de cours d'architecture. Dans un premier temps, ils étaient de simples camarades d'université. À la fin de leurs études, ils sont partis ensemble en voyage à Marseille pour voir la Cité radieuse de Le Corbusier. À leur retour, ils formaient un couple à qui tout semblait devoir réussir. Sonja est jolie, intelligente, entreprenante, confiante en l'avenir. Tenace, elle sait tenir bon dans les situations difficiles et ne renonce pas facilement. Pour elle, l'architecture est une vocation, une mission qui doit lui permettre de rendre le monde meilleur. Ambitieuse, elle apparaît comme la compagne parfaite pour Alex. Ils travaillent ensemble dans un cabinet d'architectes à Munich et, bien qu'elle occupe la place la plus créative, ils semblent avoir construit un équilibre de vie harmonieux. Un soir cependant, Alex rencontre Iwona, une Polonaise de deux ans plus gée que lui. Elle travaille dans une librairie religieuse. Elle a beau être relativement terne et austère, Alex se trouve étrangement attiré par elle. Il est difficile de comprendre ce qui peut lui plaire en cette femme en dehors du fait qu'elle est l'exacte opposé de Sonja. Leur relation semble totalement improbable. Alex lui-même ne saurait expliquer son attirance. Pourtant, il se sent bien plus vivant aux côtés d'Iwona que de Sonja. Il ne cesse de la revoir et, lorsqu'elle tombe enceinte de lui et que naît l'enfant que Sonja désirait tant pour elle, il remet tout en jeu. À sa façon à la fois laconique et passionnée, Peter Stamm restitue comme nul autre les contradictions sentimentales et les aspirations divergentes de la vie. Sept années est un grand roman sur les exigences et les contraintes qu'implique la recherche du bonheur. Peter Stamm est né en 1963 en Suisse. Après des études de commerce, il a étudié l'anglais, la psychologie et la psychopathologie. Il a longuement séjourné à Paris, New York et en Scandinavie. Depuis 1990 il est journaliste, et écrivain. Il a rédigé des pièces pour la radio, des pièces pour le thétre et a collaboré à de nombreux ouvrages. Il est, depuis 1997, rédacteur en chef du magazine Entwürfe für Literatur. Il a obtenu en 1998 le Rauriser Literaturpreis pour son premier roman, Agnès. Il vit actuellement à Winterthur. " Un homme partagé entre deux femmes : ce thème n'a rien de nouveau. Mais Peter Stamm le traite de façon réellement innovante. Le choix n'est pas aussi convenu qu'il pourrait l'être à faire entre une sainte et une débauchée, mais plutôt entre une femme relativement diaphane et une femme de pouvoir. " (Martin Ebel, Tages Anzeiger) " Peter Stamm est un raconteur d'histoire. Il a trouvé un ton qui résonne sans conteste dans nos oreilles. " (Rainer Moritz, Die Welt) " Peter Stamm n'a jamais été plus profond et moins prévisible que dans cet excellent roman. " (Frankfurter Rundschau) " Pour Le Corbusier, l'architecture est réussie lorsqu'elle produit un jeu entre ombre et lumière. Les ombres et les lumières doivent révéler les formes. Dans son nouveau roman, Peter Stamm opère avec succès un jeu de cet ordre. Ce qui s'apparente d'abord à un triangle amoureux classique (un homme marié a une maîtresse, dont il ne parvient pas à se séparer), prend une autre dimension du fait du regard porté par l'auteur qui ausculte les doutes et les préoccupations les plus intimes de ses personnages. Ce faisant, il ne se contente pas de juxtaposer trois biographies, trois parcours totalement séparés, mais souligne les croisements, les liens, les correspondances entre l'amour et le bonheur. Il met au jour les doutes, les peurs, les mensonges de ses personnages dont la douleur transparaît à la lecture. " (Sandra Kegel, Faz.net) " Alexander, le héros de votre roman Sept années, vit avec sa femme Sonja. Elle est joli, talentueuse, ce qui, pour des yeux extérieurs, devrait le rendre heureux. Sans rien dévoiler, on peut dire que ça ne suffit pas. Du moins a-t-il une amante, Iwona, une femme relativement peu attirante, plutôt terne, qui mène une vie très simple. Pour le lecteur, cette aventure qui prend des allures d'amour fou, est surprenante. Est-ce le cas aussi pour vous ? La relation avec la modeste Iwona était le point de départ de l'histoire. Ce qui m'intéressait était le pouvoir qu'un être humain peut avoir sur nous quand il nous aime. Ce qui relie Alex et Iwona n'est pas tant l'attirance physique que la façon dont ils se dévouent sincèrement l'un à l'autre. J'ai emprunté cette thématique à la pièce de Witold Gombrowicz, Yvonne, princesse de Bourgogne, dans laquelle le prince, sous l'effet d'un étrange dégoût, se lit à une femme assez laide qu'il préfère à la sienne. A partir de ce moment, il ne parviendra pas à s'en débarrasser car, comme il le dit, elle est en elle. C'est aussi de cette pièce que j'ai tirée les noms de mes personnages. J'ai remarqué qu'il était difficile de créer un personnage peu attirant. La laideur est très difficile à définir et a plus à voir avec le caractère qu'avec l'aspect extérieur. D'une façon un peu complexe, Iwona est bien attirante. Il fut pour moi étonnant, et même surprenant, de voir comment l'histoire s'est développée. Peut-être justement parce qu'elle est si peu attirante, Iwona développe un attachement très fort. Pour atteindre son but, elle est prête à tous les sacrifices. La façon dont elle gère sa grossesse est par exemple plutôt choquante. Et qu'en est-il de l'amour ? Y a-t-il de l'amour ? Iwona et Sonja répondent à différents devoirs, différents désirs. Bien sûr qu'il y a de l'amour. Mais il y aussi toujours un mélange d'autres sentiments. L'amour qui lie Alexander à Sonja à plus à voir avec l'amitié, avec la ressemblance, la compréhension, l'orgueil et, plus que tout, la sécurité. La relation avec Iwona est plus compliquée. Elle a à voir avec la puissance, le dévouement, la possession aussi bien que la dépendance. Elle est essentiellement physique et pour cela même imprévisible. Mais Alex n'est pas seulement celui qui aime ; il est aussi celui qui est aimé. Les femmes ont différentes attentes, auxquelles il doit répondre. A un moment du livre, il dit qu'il a le sentiment qu'il ne sait pas comment s'y prendre avec elles. Long de 300 pages, Sept années est votre roman le plus ambitieux. Vous êtes plutôt connu comme un maître du minimalisme. Avec vous, il n'y a jamais une phrase ou un adjectif en trop. D'où deux questions : le thème de votre nouveau roman exigeait-il une forme pus longue ? Et : en quoi l'écriture de ce roman est-elle différente ? Mes précédents romans étaient plus intimistes. Ils se déroulaient sur une période limitée et ne requéraient pas autant de temps, souvent seulement quelques mois, pour être racontés. Mais pour pouvoir comprendre Iwona, il faut prendre plus de temps pour l'observer. De même, le couple Alex/Sonja nécessite un temps plus long pour se mettre en place. Mes autres romans se déroulaient dans un présent indéfini. Dans Sept années, pour la première fois, j'ai intégré des événements historiques : la chute du mur, la mort de Karajan, la crise économique. L'épaisseur d'un texte n'a rien à voir sa longueur. 50 pages peuvent paraître terriblement longues tandis qu'un millier peuv sembler trop court. Plus un roman est long, plus il est difficile cependant de prendre de la distance par rapport au texte et d'y introduire un ton relativement homogène. Comme pour la construction d'un édifice, l'équilibre est plus difficile à trouver pour un texte long. De plus, le fait que l'histoire survole 18 ans rend le travail d'autant plus dur. Les personnages doivent se mettre en place et endurer une subtile transformation, ne serait-ce que le fait qu'au début du livre Alex fume des cigarettes et qu'à la fin il fume des cigarillos. Il faut être attentif à des choses aussi banales comme le moment où l'Euro est apparu ou bien le moment où tel disque a rencontré un grand succès. " Du même auteur chez le même éditeur Agnes Comme un cuivre qui résonne d'etranges jardins paysages aleatoires Un jour comme celui-ci verglas Du même auteur chez le même éditeur dans la collection " Titres " Agnes verglas PAGE 1
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