Deux petits bouts de bois : Une autobiographie de la batterie de jazz
Chet
Publié par Fayard, le 20 août 2003
620 pages
Résumé
Qui m'a parlé le premier de Chet Baker ? J'ai déjà oublié ses traits, mais ses paroles restent gravées dans ma tête : «Il n'est pas meilleur que Miles à ses débuts, tu verras. Et il est pire que Dizzy dans ses plus mauvais jours. Seulement voilà, il ne ressemble à aucun des deux.» J'ai répondu : «Amène-le moi cet après-midi. Il est pour moi.» Charles «Charlie» Parker Jr, dit «Bird» C'était moi qui m'obstinais à traîner Chet chaque dimanche dans ces affreux concours d'amateurs. Et c'était moi qu'on poignardait chaque fois qu'on lui attribuait le deuxième prix. Ils sentaient bien qu'il était le meilleur. Ils le savaient, même les plus bouchés, les plus épais d'entre eux, les plus grosses brutes de la bande, ils se rendaient compte que mon garçon était, je ne dis pas d'une autre classe, mais d'une autre espèce que leurs petits singes savants. Vera Baker Dans la musique je suis accro à une substance. Elle n'a ni poids, ni volume, ni forme et elle est pourtant plus dense que tout ce que je connais de matériel sur la terre. Chet Baker En guise de préambule, je voudrais dire que la question de la toxicomanie me paraît parfaitement incontournable. Au cas où l'on choisirait pour une fois de ne pas esquiver le problème, j'apporterai donc la précision suivante : notre homme, en 1956, est on ne peut plus clean. Jean-Louis Chautemps Pour la musique, ce furent des années flamboyantes. Et pour les musiciens, bien souvent, des années crépusculaires. Le trompettiste Chet Baker n'avait pas eu que de fins esthètes pour admirateurs. Ses plus belles oeuvres, on les appréciait volontiers pour de mauvaises raisons plutôt que pour de bonnes. Et il le savait. Il n'avait jamais été dupe de rien. Il en savait presque trop sur son compte. Le narrateur Ce roman ne prétend pas rassembler les témoignages véridiques de l'entourage de Chet, excepté ceux, inédits, de Riccardo del Fra et de Jean-Louis Chautemps. Les propos prêtés, par exemple, à Vera, la mère, la confidente -, aux musiciens amis ou ennemis, et, bien sûr, à Chet lui-même, sont de pures spéculations. Le lieutenant Daniel Bernard Levin ou l'ignoble paparazzi Prezzolini, comme le poète "beat" Steve Parmighetti sont, eux, entièrement issus de l'imagination du romancier. C'est ainsi qu'Alain Gerber entend restituer, au plus près, par le biais de la fiction, ce que fut vraiment Chet Baker ; et il "peut bien tordre le cou aux légendes souvent forgées par les musiciens eux-mêmes, la réalité du jazz est bien plus belle sous sa plume ".
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