Titre : Absence, absence, absence, Ô cruelle divorce
Auteur : Christophle de Beaujeu
Absence, absence, absence, ô cruelle divorce,
Pitié des affligez, maison d'obscurité,
Qui ruine tout le monde, et dont l'authorité,
Fait de nouveaux enfers, congnoissant bien sa force :
Pourquoy, helas pourquoy, ô misérable amorce,
De mes soudainetez, as-tu précipité
Mon cœur sur tous les cœurs, amoureux esventé,
Indomptable et hautain, et qui n'a que l'escorce :
Las au moins si j'avois pour augure l'estoille,
La déesse suante avecques ce gris voille,
Tout fraischement rompu des machines de bois :
Ou que les vents plus forts sur la mer agitée,
M'apportassent le nom, ou le son de la voix
De
Madame, j'aurois ma fortune tentée.