Titre : Que reste t-il...
Auteur : Christian Castillo
Que reste-t-il après l’amour…
Quand la vie se met sur pause
Le temps de prendre la prose
Une page blanche et des stylos
Un cendrier plein de mégots
Que reste-t-il à écrire…
Quand on est le seul à lire
Ses poèmes en solitaire
Ses bouteilles à la mer en vers
Que reste-t-il après l’amour…
Un ennui inéluctable
Des journées interminables
Le temps qu’on voudrait assassin
Tant de matins sans lendemain
Que reste-t-il à attendre…
Dans la froideur d’une chambre
Quand on voudrait se descendre
Ne plus jamais se méprendre
Que reste-t-il après l’amour…
Quand on a perdu l’appétit
Une assiette qui refroidit
Le bruit de la télévision
Pour renoncer aux émotions
Que reste-t-il à dénouer…
Quand on ne peut plus respirer
Sans prendre un quart de comprimé
Quand on est pieds et poings liés
Que reste-t-il après l’amour…
Quand le regard dans le vide
N’entrevoit que le suicide
Quand le brouillard est dans les yeux
Comme un ciel de pluie orageux
Que reste-t-il à espérer…
Quand le message est avorté
Quand on appuie sur raccrocher
Les gens qui passent à côté
Sont des rendez-vous annulés
Que reste-t-il après l’amour…
Quand on ne peut pas oublier
Quand on fait tout pour essayer
Quand on est seul accompagné
Quand on commence à s’isoler
Que reste-t-il à entrevoir…
Entre un bonjour, un au-revoir
Un regard que j’indiffère
Un regard qui m’indiffère
Que reste-t-il de notre amour…
Des confidences sur l’oreiller
Des mots d’amour que tu disais
Sais-tu au moins que j’y croyais
Que reste-t-il à effacer…
Je ne pourrais pas m’endeuiller
Je ne sais pas ne plus aimer
Et quand je dis « ça va aller »
Je le prétends pour t’épargner
Que reste-t-il de notre amour…
Du jour où tu t’es retourné
Du premier baiser échangé
La statue de la liberté
A fait de moi ton prisonnier
Que reste-t-il de cet instant…
On ne le perd pas comme un gant
Et si le froid s’empare de nous
“I can’t take my eyes off you”
Que reste-t-il de notre amour…
D’une seconde à l’aéroport
Des tampons sur un passeport
Il n’y a pas de barrage
De piste d’atterrissage
Quand je revois ton visage
Que reste-t-il des voyages…
De cette nuit sur la plage
De ces nouveaux territoires
Qui déchirent ma mémoire
Que reste-t-il de notre amour…
Des lieux qui nous étaient communs
Ce sont mes paradis défunts
La symphonie des lumières
L’Australie et sa barrière
Que reste-t-il de ce bonheur…
De ton goût et de ton odeur
Il en faut peu pour être heureux
Il en faut tant pour être deux
Que reste-t-il de notre amour…
Du sourire que tu m’offrais
La première chose que je voyais
Dans les quatre coins du monde
Sur la même longueur d’onde
Que reste-t-il de l’émotion…
Des jours où nous nous retrouvions
Des mots que nous nous écrivions
Ces mails étaient nos traits d’union
Que reste-t-il de notre amour…
De dix-huit mois d’impatience
Ce pari de faire alliance
Ce Paris sous le même toit
Ma vie se résumait à toi
Que reste-t-il de la maison…
La joie de ton installation
De tout ce temps que nous passions
Unis dans la même passion
Que reste-t-il de notre amour…
On voulait offrir notre vie
Au soleil de Californie
Les promesses ont mis les voiles
Que reste-t-il des étoiles…
Dans le ciel de Yosemite
Dieu que le temps passe vite
Comme ma main sur tes lèvres
Comme une impression, un rêve
Comme un impossible retour
Que reste-t-il de notre amour…