Titre : La franchise
Auteur : François Creteau
Faut-il tout dire, tout se dire
Par l’ouverture d’une besace
Là où se sont cachés; à ma belle face
Des mots inaudibles mais tenaces
De les dire, c’est un retournement
De les dire, c’est la soupe à la grimace
Ne pas les dire, c’est un piège inefficace
Ne pas les dire, c’est le soupçon efficace
La franchise à ce prix qui trompe
Mais peut-elle ; un jour se défausser
Car elle doit être, cette honnêteté
Qui opère, avec délicatesse mesurée
Elle ne doit pas frauder, sa vraie nature
S’asseoir sur la bonne moralité
Se déverser sur l’honorabilité
Pour prendre pied, sur la tranquillité
Ne pas dire c’est, prescrire le faux
Dans l’espoir, de se dédouaner
Dire toute la faute, ce doit d’être l’accepter
En jurant, de ne plus recommencer
Si l’on ne dit, notre conscience crie
Persécutée par tous les vils remords
Si l’on dit : Elle se met en batterie à tord
Pour connaître étranglée; enfin son sort
On se prend la tête, entre les mains
Quand enfin tout est dit, c’est alors dit et tout dit
Tracasserie du sort, réservée à la franchise du dit
Mais doit-on encore se demande si elle a tout dit.
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