L'ouvrage retrace la carrière artistique de Jannis Kounellis (Le Pirée, 1936) à travers plus de cent clichés qui reprennent ses installations les plus réussies des années 1950 à aujourd'hui. Ces oeuvres ont été réalisées dans le cadre des plus importants musées et galeries et, à partir de 1986, elles ont également été installées dans des espaces publics, comme des usines en friche ou des églises. Elles expriment toutes les tensions et l'aliénation de notre société contemporaine à travers le panachage de différentes techniques artistiques : une peinture se caractérisant par un geste vigoureux et continu, le collage et l'installation, en utilisant parfois des éléments architecturaux du site comme les portes ou les fenêtres, ou en créant des formes archétypales symboliques, comme le labyrinthe. Louvrage s'accompagne d'un essai de Lorànd Hegyi et d'un texte de Bruno Corà.

Jannis Kounellis

Le volume souligne quelques nouveaux aspects de l'oeuvre riche et articulée d'Enrico Castellani et Günther Uecker en mettant l'accent sur l'innovation permanente de leur méthodologie et de leur narration dans les décennies qui ont suivi les années légendaires du révolutionnaire Groupe Zéro. Il s'agit d'un engagement éthique fort, qui marque leur pratique artistique et qui relie leur position au grand héritage de l'esprit de l'avant-garde ; mais qui représente également la source de leur métamorphose artistique. Aucun des deux artistes ne s'en tient à un quelconque système rigoureux, limité ou formaliste ; aucun des deux artistes i accepte le formalisme qui porte si souvent le masque de la radicalité ou de la conséquence. Ils aspirent à un art complexe, empathique et évocateur qui véhicule et distribue des messages actuels pour notre époque.

Enrico Castellani - Günther Uecker

Hermann Nitsch - An Attempt at the Total Work of Art

Jaume Plensa

Jean-Jacques Lebel - Peintures, collages, assemblages, 1955-2012

L'exposition de Bertrand Lavier propose une installation 
inédite. Composition en quatre couleurs, détail. 225 m2 de 
moquette. Un dessin et quatre couleurs, jaune, bleu, noir, 
orange. Un motif familier. Difficile à identifier lorsqu'on 
déambule autour de la pièce. La moquette est posée à 40 cm 
du sol, sur un socle, et notre vision en est parcellaire, 
affleurante. Bertrand Lavier poursuit son travail de 
"déviation". Recadrer un motif, transformer sa matière, en 
modifier les couleurs : le terrain de basket devient un tableau 
abstrait monumental, ou bien une sculpture plate, un objet non 
identifié dans tous les cas, qui s'élève ainsi à la catégorie de 
l'oeuvre d'art. Son oeuvre se consacre chaque fois à introduire 
un dysfonctionnement dans notre perception de la réalité : des 
objets ready-made sont recouverts de peinture ou empilés, sont 
retournés, à l'envers. Le regardeur doute de ce qui lui est offert 
à contempler. Quel mécanisme du regard doit-il déclencher : 
contemplation esthétique ? Regard auto-réflexif sur les 
caractéristiques de l'oeuvre d'art ? Pensée critique sur l'art 
contemporain, sur l'art conceptuel, sur les ready-made ? 
Regard amusé sur le jeu des catégories et sur l'impact de 
l'image, de l'objet de consommation, sur le loisir et la culture ? 
Peu importe finalement, l'oeuvre de Bertrand Lavier déclenche 
une multitude de pistes, toutes à explorer, elle constitue un 
stimulus à la pensée et au regard.

Bertrand Lavier

Le monde est en transition. Ses habitants luttent pour laisser leur empreinte sur la manière dont ils vivront à l'avenir. C'est une lutte, aucun doute. Bien que le travail de Toguo mette l'accent sur les souffrances en Afrique, il fait écho aux souffrances universelles, d'où qu'elles viennent. Son oeuvre, à l'instar de son créateur, est transcendante. Car en certains endroits, être présent, respirer relève de la lutte. Brian Keith Jackson

Barthélémy Toguo - Talking to the Moon

C'est d'une importante collaboration entre l'IAC - FRAC Rhône-Alpes et le Musée d'art moderne de Saint-Etienne que sont issues leurs collections de photographies. A l'origine, Jean-François Chevrier, historien de l'art et de la photographie, fut, en 1985, chargé par le FRAC Rhône-Alpes de constituer un fonds d'œuvres représentatives de l'histoire de la photographie, ce qui conduisit, perspective inattendue pour un FRAC, à intégrer à ce fonds les premières générations de photographes. Le dépôt de ce fonds au Musée d'art moderne favorisa des partis pris communs et la constitution de deux collections parallèles et complémentaires entendues comme des traversées historiques des problématiques de la photographie. Cette longue collaboration devait nécessairement déboucher sur une double exposition d'envergure destinée à mettre en valeur auprès du public ce très riche patrimoine. Ce livre augmenté d'un cd-rom contenant l'inventaire des collections constitue donc à la fois la mémoire des expositions et le catalogue des collections.

La photographie en dialogues - Les collections IAC, Frac Rhône-Alpes, Musée d'art moderne de Saint-Etienne, édition bilingue français-anglais

L'univers de Kimsooja, artiste née Taegu en Corée en 1957, 
connue pour ses performances filmées et projections multi-
écrans, est caractérisé par une modestie de moyen, un 
effacement de l'artiste, au profit d'une évidence et d'une 
simplicité s'incarnant formellement dans des flux et des lignes. 
Dans toutes ses vidéos, Kimsooja est filmée de dos. Parfois 
elle disparaît même complètement, laissant aux éléments 
naturels le soin d'évoquer l'immobile et le mouvant (Farth, 
Air, Wuer, Fire). Sur les écrans de ses vidéos, l'artiste est le 
point de fixation du regard au milieu d'une vie qui s'écoule 
tout autour. Les gens la dépassent, l'ignorent, la croisent, 
poursuivent, pendant qu'elle reste et demeure. Elle incarne à la 
fois un total détachement vis-à-vis du monde concret qui 
l'entoure et une espèce de force têtue la poussant à s'accrocher, 
à faire partie de ce monde, quoi qu'il en soit. La Femme 
aiguille des vidéos de A Needle Wornan est aussi celle qui 
rassemble les morceaux épars d'une réalité pour retisser les 
liens entre eux. Elle, toujours identique, intègre les mondes 
concrets de Cuba, du Népal, de Rio de Janeiro, du Tchad, du 
Yemen et de Jérusalem. Elle devient la ligne les reliant, à la 
recherche du plus petit dénominateur commun : l'Humanité. 
La poésie et la méditation demeurent les instruments qui 
permettent à Kimsooja d'évoquer sans cynisme ni colère le 
monde telle qu'elle l'éprouve, à la fois totalement étranger et 
violent d'un côté, profondément humain de l'autre.

Kimsooja

Roselyne Titaud est photographe, elle réside à Berlin depuis 2010. Son oeuvre est empreinte d'une insatiable curiosité pour les reconfigurations du monde que la modernité n'a pas banni de nos habitudes. L'assemblage intentionnel d'objets disposés à dessein reste une tradition dans nos us et coutumes. Le recours à la photographie est une solution pour tenter d'en comprendre les raisons. Avec ses images, Roselyne Titaud dispose d'un alphabet dans lequel elle puise au gré des histoires qu'elle compose. Un fil conducteur virevolte avec fluidité entre des temporalités et des lieux distincts. Au-delà de l'esthétisation, Titaud réussit à faire "exister" ses appropriations de scénographies et à leur donner sens.

Livres