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Jean-Pierre Villebramar

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Poésies

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Le déserteur à celles et ceux qui ont connu, et aimé les longues plages désertes de notre Nouvelle Aquitaine à Boris Vian « tout le monde le savait, sauf les morts » Albert Camus J’ai allumé la télé pour connaître l’heure de ma mort ils savaient pas, alors, ils ont créé un Comité Scientifique d’Experts d’Éthique de Solidarité Patriotique et ils m’ont dit : ne vous inquiétez pas on va délibérer J’ai fermé la télé parce que le ciel était très bleu, les mimosas en fleurs et j’ai pris mon auto, contourné les barrages de flics, et je suis arrivé à la mer. L’océan était calme, doux le sable, blonde la dune, et le soleil brillait comme jamais ; les femmes auraient été très belles, s’il y en avait eu J’ai regardé la mer me suis assis au bord de la baïne et attendu. Puis, la marée montante. À la maison, une lettre, du Comité d’Experts Scientifique Éthique Patriotique

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    Le parapluie bleu « Pleure, ciel d’aquitaine, pleure mon ciel, toutes tes larmes l’une après l’une, en route vers la mer » J’ai pris mon parapluie bleu parce qu’il pleuvait Parcouru la longue route qui mène jusqu’à ta maison parce que je t’aimais Attendu près de l’endroit où nous nous rencontrons parce que j’espérais et j’ai regardé le ciel le ciel était très gris et parcouru de lourds nuages, et il pleuvait toujours, toujours, il y avait sous le parapluie bleu une place pour deux tu es venue parce que tu m’aimais « notre bonheur ensemble au bout, l’autre versant de la mer nous partis, qui pleurera devant la porte ? »

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    Les dieux ont soif J’ai embauché deux gars de la chambre 24 ils prient pour nous jour et nuit, nous obtiendrons sûrement le pardon nous pouvons continuer à boire (Ioan Es.Pop (Bucarest, 1958), Sans Issue, Anthologie poétique) Chaque jour ajoute de l’amour à l’amour du bonheur au bonheur des enfants aux enfants les dieux regardent Chaque jour ajoute du crime au crime du malheur au malheur les dieux regardent Chaque jour ajoute du sang au sang du sang au sang du sang au sang les dieux ont soif

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    Les enfants de Nöel A Saint-Mariens, passent les trains de Bordeaux à la Rochelle de La Rochelle à Bordeaux. Il lui offrit un collier de diamants et de perles puis tendrement l’embrassa. Dans la chambrette à l’étage tous deux gaiement sont montés : leurs jours heureux qui passaient. Deux gendarmes ont frappé ainsi frappe le destin, deux minutes, juste deux, pour prendre veste et chapeau. Puis un coup de revolver, deux orphelins, une veuve, et le malheur avec eux Quand le garçon est monté dans la chambrette, à l’étage, sur le lit gisait le Père ; à la main son revolver de 14. Ils ont fermé la maison, mis dans le train quelques meubles dans le train de Saint-Mariens, de La Rochelle à Bordeaux dans le train de Saint-Mariens, les deux garçons et leur mère, et Noel un peu plus loin pour être porté en terre de La Rochelle à Bordeaux , les deux garçons et leur mère dans le train de Saint-Mariens pour porter Noel en terre… Noel, Noel, un enfant nous est né, Alleluia! chantez le Divin Enfant les deux garçons et leur mère ont porté Noel en Terre!

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    Les merveilleux nuages ouvrant la porte, mon frère t’a trouvé, étendu, les bras en croix à dire vrai, je ne sais plus si mon frère m’a dit ou si tu étais couché sur le côté, attendant qu’on vienne te chercher, Papa ça n’a pas d’importance. Mais c’était toi. Le même. Plus tout à fait, pourtant, Papa Après, je suis allé te voir deux ou trois jours, je ne sais plus, si c’était deux, si c’était trois Papa la suite, je ne m’en souviens pas très bien ça n’a pas d’importance c’était toi. Plus tout à fait le même. Mais toi. (Je me souviens de flammes.) M’en revenant, je me suis arrêté sur les bords de l’étang de Thau l’eau était calme et lisse s’y reflétaient de merveilleux nuages étendus comme toi, bras en croix comme dans le poème les nuages, les merveilleux nuages, Papa

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    Les temps nouveaux Amis, j’ai de bonnes nouvelles pour vous : les choses s’améliorent. Les Cubains peuvent enfin se rendre à Miami, et inversement Les relations entre le Capital et le Travail se normalisent. À La Havane, la prostitution, enfin, se réactive. Amis, je suis optimiste pour le futur. Les défilés reprennent entre République et Bastille certes, les vieux PC sont démodés mais en contrepartie à La Havane, les prostituées s’activent. Amis, j’avais un rêve qui s’est révélé une illusion de rêve, une chimère, mais Dieu merci, ils ont tué le Che : à La Havane, la prostitution s’active. Amis, je vous annonce un brillant futur les choses s’améliorent il est enfin possible de concilier le rêve et la réalité le rêve aux poètes, et la réalité aux autres. Et parfois les deux, pour les deux. Même il paraît qu’on peut dans une même vie passer pour un poète, et être un autre. Amis, fêtons les Temps Nouveaux et réjouissons nous : le Monde s’améliore. Les Cubains peuvent enfin aller à Miami. Et la prostitution reprend son cours, à La Havane.

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    Les yeux de chat « Le chat rêve et ronronne dans la lutherie brune » André Breton La pièce est presque nue, des murs très blancs deux fauteuils en rotin, une table basse, un meuble bas également, des livres. Sur la tranche de l’un, le mot : RÊVES en lettres majuscules. Elle m’attend sans rien dire, m’observe, la tête légèrement penchée, comme ferait un chat. J’aime ses yeux, parfois verts, parfois gris, et ce visage. Nous parlons de tout et de rien ; puis je pose ma main. Un silence. Au fond de la pièce, une porte ; je l’ouvre. Elle me suit, sans dire mot Bientôt, elle sera nue.

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    Lettres d’Aquitaine « la journée sera belle ; je la vois filtrer dans tes yeux où elle a commencé, plus trouble, par être si belle » André Breton Montée de l’aube ; la journée sera belle, dit André Breton plages désertes, luxuriance des mimosas, que dorment les amants dans les dunes le jour se lève, il faut tenter de vivre, disait quelqu’un de mon Occitanie. D’écrire aussi à toi, à ceux qui m’aiment à ceux ; et celles Je demande à un ami très cher de traduire 9 poèmes en espagnol que j’enverrai à Stefano, le priant de faire de même en italien… et si naissaient, dans des langues extra-terrestres un poème, peut-être deux ? Vivre, écrire, Exister… …le temps des vagues ; elles déferlent, puis se brisent I had a dream… la journée fut si belle… me revient l’évidence de l’absurde

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    L’amour fou « J’entends pleurer les coqs de la nuit » d’après Gabriel Okoundji j’entends pleurer les coqs de la nuit ils disent les espoirs et les parjures ; j’écoute avec suspicion leurs phrases simples. L’eau serait l’eau, la rivière, rivière, et les étoiles, étoiles ; mais l’étoile est soleil l’amour, fou je cherche à déchiffrer un regard derrière des paupières closes l’amour sera-t-il amour ? ou sommeil ? de sa fourrure brune, j’attends tous les bonheurs du monde : si l’amour était autre ? reste à trouver cet autre je vis avec tristesse le triomphe des mieux-disants ; applaudissez-les, camarades ! comme ils parlent bien, les habiles ! me voyant seul en route vers la route sans retour, je me retourne, et vois le monde tel qu’on le décrit là-bas, chez les diseurs de hauts de foires : l’eau serait l’eau, la rivière, rivière, l’étoile, étoile l’amour, fou j’entends pleurer les coqs de la nuit ; ils disent : « ce sont les femmes qu’il a aimées, qui l’ont aimé, celles-ci des années, celles-là un jour. Comme il fait noir ! » (André Breton). Comme il fait noir !

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    L’étranger Nous sommes tous des étrangers Les pensionnaires sont tranquilles le ciel bleu, le vent léger le couloir donne sur la ville mais la porte : condamnée ! C’est toujours ainsi qu’ ILS commencent porte close, puis : le silence ILS ont condamné la porte la porte par où tu entrais ma métisse, mon étrangère, mon amoureuse, ma si légère… mais la porte : condamnée ! Les pensionnaires sont tranquilles le ciel bleu, le vent léger le couloir donne sur la ville mais la porte : condamnée ! Ce n’était qu’une porte ouverte après quoi ce sera, en vrac : après 22 heures,Dvorjak faites l’amour mais pas la guerre, Sade, Villon, Apollinaire, et les blacks ! Sade, Villon, Apollinaire et les blacks ! Les pensionnaires sont tranquilles le ciel bleu, le vent léger le couloir donne sur la ville mais plus de livres : brûlés ! De la porte ILS ont fait un feu Auto da fe, autodafé, on commence toujours par là brûler les livres ! et le silence. Marquis de Sade, histoire d’O, l’Esprit des Lois une pincée : Sartre, Beauvoir, Camus, et l’Étranger ! C’est toujours ainsi qu’ ILS commencent Brûler des livres, les juifs après, puis on observe : le silence ! Les pensionnaires sont tranquilles le ciel bleu, le vent léger le couloir donne sur la ville mais la porte : condamnée ! Brûler des livres, les juifs après, Ensuite viendront les arabes , avec les blacks, en vrac ! ILS ont enfoncé la porte tiré dehors les étrangers Sénégalais, Maliens, Arabes ne pas faire peur, observer ! on finira plus grand plus tard : Après ! Les pensionnaires sont tranquilles le ciel bleu, le vent léger le couloir donne sur la ville mais la porte : condamnée !

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    Miroir d’hiver «Et il ventait devant ma porte» miroir d’hiver vie, gagnée ? Amies et amis perdus quand il ventait devant ma porte* les jours de ciel et de blancheur les soirs quand soufflait en tempête le vent grondait l’orage et la neige la neige la neige les lendemains à l’infini de ciels de fin du monde miroir d’hiver vie gagnée ? Amies et amis à qui tu as fait mal qui t’ont fait mal quand soufflait en tempête le vent tombait la neige vos vies comme miroir brisé. Prends ce miroir. Prends ce miroir et jette-le, que ses éclats soient ton soleil. «oh vent d’hiver ne convient pas que vous raconte comment je me suis mis à honte» Villebramar, 2017

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    Monde chien Si l’ Monde est chien c’est pas d’ ma faute j’y suis pour rien si l’ Monde est chien ça fait des tonn’s d’années qu’ça dure c’est pas d’ ma faute si l’ Monde est chien y en a qui pleur’nt d’aut’s qui s’indignent c’est pas normal si l’ Monde est chien moi j’dis : ok c’est quoi ‘vous faîtes pour changer l’ Monde s’il est pas bien ? Y’en a qui cherchent des p’tites bébêtes qui trouv’ ceci, qui cherch’ cela d’aut’ font péter la planèt’ c’est pas com ça qu’on avans’ra moi chaque fois qu’je peux, j’me tire à la campagne, c’est plus calmos si l’ Monde est chien, les ceuss d’la ville qu’i s’débrouillent à ronger leur os avec moi j’emmène plein d’livres des Kant, des Pascal, mêm’ Karl Marx j’le montre pas, ya plein d’ bouseux c’est sûr qu’y z’aimeraient pas çax

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    Nacera «Mais dehors les femmes portent toujours l’amande amère et fermée de leurs sexes incrustés entre le duvet velouté de la mort et le feutre flamboyant de l’extase » Rachid Boudjedra comme si nous nous aimions C’est un jeu la nuit est couleur de fauve tu es belle si belle que j’en oublie j’en oublie les hommes riches qui ce soir ou bien demain, ou plus tard tu me dis comment tu leur fais l’amour mais si ce soir le faisons : pas comme eux ! comme si nous nous aimions c’est un jeu j’ai très peur de ce jeu le voyage n’a qu’un temps tant qu’il dure regarde le ciel est rouge et les ombres qui auront un goût amer tout à l’heure demain ayant disparu personne ne nous saura, Nacera tous les deux à la dérive comme si nous nous aimions

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    Noroît Un jour d’avant printemps, par vent d’ouest ou Noroît ? Tu m’as montré un gros nuage noir qui venait vite et tu m’as dit : il va pleuvoir très fort alors poussâmes une porte de côté et entrâmes il y avait huit ou dix rangs de bancs de bois sur notre droite, un Christ, cloué sur une croix des flammes tremblantes, qui priaient pour nous, probablement un grand silence sous les voûtes ce jour d’avant printemps, par fort Noroît Assis et seuls, nous tenant par la main un grand silence, et le grain la pluie a commencé à battre les vitraux il faisait bon, sous nos parkas presque chaud j’ai pensé que tu étais heureuse Nous avons attendu longtemps, que le grain cesse ce jour- d’avant printemps, par Noroît ayant poussé la porte de l’Église Blanche et des flammes tremblantes qui priaient

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    Nouveau monde Elles étaient trois Caravelles quittaient Cadix au couchant droit devant. Ils étaient quatre jeunes gens le portant. Arrivés à l’Océan doucement l’ont mis à terre sans l’éveiller, doucement doucement. Étrange, étrange navire Amiral en route vers le Ponant. Elles étaient trois Caravelles ils étaient quatre jeunes gens sur l’épaule le portant Nouveau Monde droit devant. Pour Vie Nouvelle revivre droit devant. Nouveau Monde droit devant ! A crié le Commandant.

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    Océane « lo único que existe es lo que nombro: un cuerpo y otro y el aire de verano. Cuando no sople más, quedará a vista la tierra y el mundo tal cual es. Sin caricias. la seule chose qui existe est ce que je nomme : un corps et un autre et l’air de l’été. Quand il cessera de souffler, on ne verra que la terre et le monde tel qu’il est. Sans tendresse. » Tatiana Oroño Amie, guéris-moi du siècle. Bombes sur Hanoï. Dien Bien Phu.* Amie, guéris-moi du temps des plages de l’été cinquante-quatre, dis-moi que jamais tu n’entendis parler de Stalingrad, d’Okinawa, d’Omaha Beach ni des massacres de Canton. Des blanches ruelles de la bataille d’Alger. Du crime ineffaçable, Hiroshima mon amour. Ni du mystère sauvage des Illuminés de Dieu. Guéris-moi des Noces de Sang. Vois comme l’océan est paisible, léger le vol des mouettes, et doux le sable blond où nous dormons. Amie, guéris-moi des blessures du corps, donne-moi le miel de ton ventre, le profond de ta forêt. Montre-moi le regard d’un garçon aux boucles brunes, dis-lui combien vaste est le monde, hardies les Caravelles. Amour, guéris-moi du monde. Donne-moi le miel de ton ventre, le profond de ta forêt. Villebramar, 2017

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    Oiseau de nuit A M… San Sebastian «le chat rêve et ronronne dans la lutherie brune ; il scrute le fond de l’ébène» André Breton, Femme et oiseau Ta main, oiseau de nuit, immobile entre deux collines de toi, j’apprends une géographie singulière du plaisir Dans ton sommeil, oiseau de nuit il y a une vallée qui s’écarte sombre et humide sombre et humide sombre et humide, oiseau de nuit, immobile entre deux collines oiseau de nuit apprends-moi à poser ma main là où tes veines sont plus bleues ta peau plus douce où nous veillons, oiseau de nuit où la vallée s’écarte une fontaine attend ma soif apprends-moi à aimer ma soif main, oiseau de nuit collines, oiseau de nuit plaisir, oiseau de nuit sommeil, oiseau de nuit une vallée s’écarte ma main où sont tes veines bleues

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    Onze Mai « l’acte poétique, comme l’acte de chair, tant qu’il dure, défend toute échappée sur la misère du monde » André Breton Deux mois. Deux mois de ciels, deux mois de nuits, ciels gris de désespoir, de longue peine, peine de toi Parfois un moment de ciel bleu, et nous nous rejoignions, nous cachant, et nous deux, pour un temps, si court, si court, et puis six mots sur un écran de téléphone Deux mois. Deux mois passés. Je pose enfin ma tête, ferme les yeux. Bonheur enfin, poser ma tête sur ton épaule. Venu le temps de l’amour vrai, paisible, amour serein. Effacé, le malheur du monde. Amie, merci à toi, d’exister.

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    Pacifique Nord De toutes ces lignes écrites, de toutes ces lignes disparues, seul est resté un mot : Hiroshima ! Hiroshima ne s’efface pas de la page blanche Hiroshima reste une tache monstrueuse sur la page blanche Hiroshima impunie, qui oserait envoyer un Président Vainqueur devant le Tribunal ? De La Haye ? « Votre dossier n’est pas recevable…. » « mais Monsieur le Juge…. » « Votre dossier n’est pas recevable, Monsieur le Plaignant » « mais Monsieur le Juge…. » vous n’avez pas rempli le Certificat de Défaite.» Peine perdue. Toutes ces lignes écrites, toutes ces lignes ces vies effacées, effacées effacées instantanément, détruites à faible rayonnement alpha bêta gamma Hiroshima alpha et oméga de la barbarie ; alpha et oméga du cynisme quand défile le Président Vainqueur sous les Vivats des Vivants. Sous l’absolu silence. Sous le silence absolu des morts. Vivat ! Vivat ! Hiroshima ! Il a sauvé la Démocratie. Prenant mon sac, je ferme ma maison portes et fenêtres closes absolument et pars très loin, où ne m’attend aucun Tribunal International, là où jamais ne rencontrerai le Président Vainqueur, sous les vivats, Hiroshima. Marchant vers l’Ouest, à travers la grande prairie et les belts, je marche je marche vers les Montagnes Rocheuses. Je ne me tourne pas vers l’Est pour ne pas voir, ne pas voir les lueurs violettes de Los Alamos, je me cache dans ma tanière pour hiberner. Peine perdue. Au plus profond de la nuit d’hiver brûle la flamme. Hiroshima, Hiroshima, qui effacera ton ombre ? Qui osera l’effacer ? Qui osera, qui osera, Hiroshima ? Ton ombre immense qui s’étire bras en croix depuis la grande prairie depuis les belts sur la vallée de la Mort, sur les rives du lac Salé étendue même sur les lumières de Salt Lake City mais Hosanna Hiroshima voici les hautes cimes des Rockies je les gravis, hourra hourra Hiroshima voici au delà des crêtes l’Océan l’océan immense immense immense devenu immensément l’Océan devenu enfin, mais tard, mais bien trop tard Hiroshima devenu tard, mais bien trop tard enfin enfin Hiroshima Pacifique.

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    Plan Orsec Il y a une grande fureur ce soir sur les montagnes, et les ermites ont fort à faire Il y a un grand sabbat, Dieu même ne sait plus comment tout ça va finir Un grand Sabbat ! Les Baobabs , A ce point du récit, auraient été bien utiles, pour la rime premièrement, mais aussi accessoirement, mais, …. Les Baobabs , C’est en Afrique, alors ……… on se demande où les ermites vont bien pouvoir trouver des arbres pour calmer tout ça ! Il y aura de grands éclairs et des grincements de Dents des Géants, et les petits vieux de l’hospice, il va falloir les Déménager Les ménager Nager ! …. la Mer, (par bonheur !) La Mer s’est endormie, alors, Peut être qu’on va tout de même les sauver, les petits vieux de l’Hospice !

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    Plaza de Mayo « yo he visto no los jardines sino los huesos florecer bajo la luna roja » J’ai vu non les jardins mais les os fleurir sous la lune rouge Place de Mai tournent les mères il n’y a ni assassins, ni preuves, ni témoins dans le ciel clair la lune les maisons blanches, aux volets clos, ferment les yeux silence et la vie continue sa ronde Place de mai dorment les disparus, leurs femmes ont trouvé des maris, il leur est né des enfants blonds, sous les cyprès la terre brune comme une cicatrice dans les jardins de l’Ambassade, Son Excellence cueille des roses rouges demain défileront les mères Son Excellence leur a donné ses roses et sur la place des enfants blonds agitent des drapeaux maisons blanches, volets clos silence sous les cyprès la terre brune comme une cicatrice « J’ai vu non les jardins mais les os fleurir sous la lune rouge » Note de lecture : en référence aux «Mères de la Place de Mai» (Argentine, 1976/1983). citations de Víctor Rodríguez Núñez

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    Pont du diable « Alep Est n’existera plus dans quelques mois » Le représentant des Nations Unies. Je ne sais pas qui tient les orgues barbares de la nuit, cette nuit où les fils de Satan attendent de poser la dernière pierre, Déjà se pressent les damnés de la Vingt-Cinquième heure. Billevesées dit l’esprit fort. Qui peut savoir ? Le pont du diable, son arche inachevée Le pont d’Avignon et ses danseurs de volcans Que les créatures de dieu se comptent ! Déjà se pressent les damnés de la Vingt-Cinquième heure. Il y a des pleurs et des grincements de dents. Qui tient les orgues barbares de la nuit, cette nuit ? Nos chercheurs ont inventé de nouvelles armes passent dans le ciel des vaisseaux porteurs de mort les pierres, les pierres même d’Alep en tremblent. Ce n’est pas de la vingt-cinquième heure qu’il s’agit mais de la deux-mille ou trois-mille ou dix-millième heure pour les damnés de la terre. Oui, nos chercheurs inventent de nouvelles armes. Grâces leur soient rendues, il n’y a plus un seul pont du diable debout. Qui tient les orgues barbares de la nuit, cette nuit ? Il pleut sur Alep des langues de feu sur les créatures de dieu, les damnés de la terre, les danseurs de volcans du pont d’Avignon. Non, il ne reste plus de pierre. Sur les pierres. Que chantent, chantent, et résonnent les orgues barbares de la nuit. Cette nuit.

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    Prière Jean de la Croix mon père qui es aux cieux que ta volonté soit faite que se lève le soleil à travers la brume, qu’il joue entre les trembles, éclate en langues de feux et nous émerveillant de lui, nous oublierons les soupirs de nos malades, et leur angoisse, sentant venir leur mort mon père qui es aux cieux j’ai déchiffré ton nom sur la pierre des temples entrevu ton visage à travers les lianes contemplé ton éternité sur les jungles, les creux de nos vallons, les courbes de nos rivières laissé le dormeur du Val veiller que ta volonté soit faite que meurent les prisonniers comme des chiens, tremblent de froid les désespérés oublient les enfants de sourire mon père qui es aux cieux je te rends grâces par les bonheurs que j’eus en grand nombre, les sourires de mes amis figés en leur jeunesse les caresses données et reçues, les abandons, les plénitudes de mes nuits les plénitudes de mes jours par les nuits sans amour, les rues sans joie, les attentes sans espoir mon père qui es aux cieux, que me revienne la paix du cœur aux matins de neige quand les sommets les plus hauts étaient à portée de gant quand nous cassions la glace des torrents pour boire quand nous baignions nos pieds sous les crêtes de monts perdus quand les vautours nous disaient les chemins du Sud que les vivants chantent ta gloire : les entendant, mes morts sauront : se taire mon père qui es aux cieux des enfants meurent sur les routes que ta volonté soit faite

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    Prière à notre Seigneur Jésus Christ Seulette étais, seulette suis depuis qu’ai perdu mon ami. Seule ; et en moi pourtant une jeune vie, notre enfant. Toutes mes larmes j’ai versé toutes mes armes déposé pour en moi cette vie garder cet enfant de nous, notre enfant. Seigneur, à deux mains j’implore sois-nous clément, seule et pleurant ma joie d’amante. Maintenant en moi une vie, un enfant. J’ai versé tant et tant de larmes à tes pieds dépose les armes Seigneur, je t’implore et prie pour en moi cette jeune vie.

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    Rue des écoles « Monsieur mon Passé, laisse-moi passer… » monsieur mon passé je t’écris en lettres minuscules léger dans la lumière du matin tendre comme nous fûmes je te souris, tu es si jeune sages dans les allées du Luxembourg elle-et-lui, il y a toujours des elle-et-lui, au Luxembourg dans la montée rue Sainte Geneviève je t’écris au présent monsieur mon passé au présent, en lettres minuscules viens avec mois, promenons-nous au Luxembourg nous avons tant à partager de souvenirs, et celui-ci, d’une après-midi d’août, dans sa mansarde rue des Écoles

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    Sigrid Le jour des morts, (un deux novembre), des oiseaux, s’envolant par bandes, des oiseaux nous criaient très fort, par le travers des passes Nord : « Liebe verboten ! Jour des Morts ! Kinder ! Dort Liebe wird nicht erlaubt ! » NOUS DEUX : dans un blockhaus en ruines. L’HORIZON : gris. Puis , la baïne. EUX (les oiseaux ) : criant très fort :  » Liebe verboten ! Jour des Morts ! EUX : c’étaient des oiseaux bilingues. NOUS MAINTENANT : (Présentations : important ! prêtez attention !) Elle, c’est Sigrid, Christine, Klitz née à Berlin, en cinquante huit, de mère polonaise. Lui : Villebramar, Pierre, Jean, de Sigrid, Christine, l’amant de nationalité française. Eux : migrateurs, simples passants, en quelque sorte, figurants ! payés pour nous crier très fort : « Liebe verboten ! Jour des Morts ! » Origine : tous pays du Nord, Finlande, Allemagne, Suède, etc…. bref : figurants ! Rien d’autre. OR , …………………………. Tout le matin des coups de mer, coups de tabac, tempête, puis vers trois heures de l’après midi, comme tu as crié, ma Sigrid ! crié si fort, que les oiseaux s’envolèrent d’un coup très haut. ………………………….. Un grand silence sur la mer. L’Océan : plat. Vögel, nicht mehr ! Dans un blockhaus d’une autre guerre, Christine Sigrid, avec Pierre Christine Sigrid contre Jean la pluie grise, autour, l’océan… ça sert à ça, Christine et Pierre, les blockhaus des dernières guerres heureusement ! heureusement ! pour les Sigrid et pour les Jean ! LE JOUR DES MORTS. UN DEUX NOVEMBRE. DES VOLS D’OIES S’ELEVANT PAR BANDES. DE CINQUANTE, PEUT ETRE CENT. PRES DE CHRISTINE. PRES DE JEAN.

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    Solstice d’hiver « l’espoir, ce perce-neige… » Villebramar je me souviens c’était le solstice d’hiver, et la mer était haute, et sombre la lumière je me souviens des vagues s’enroulant sur la jetée, et des oiseaux de nuit de longs cheveux de varechs noirs, d’écumes grises et de l’horizon rouge je me souviens des couleurs de la nuit. Dans une brasserie de front de mer, au plus intime de la grande salle, ayant trouvé refuge, et heureux, je me souviens, et c’est le solstice d’hiver. Viennent alors sur nous de grands nuages, depuis les golfes cantabriques, la mer se met à crépiter je prends dans mes mains ton visage, et je te dis : « tu es heureuse » tu souris.

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    Jean-Pierre Villebramar

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    Sur la route d’Elizondo A M… « queda la palabra « Yo » para esa, por triste, por su atroz soledad, decreto la peor de las penas : vivir conmigo hasta el final » « Reste le « Je ».Pour ce mot-là, pour sa tristesse, pour son atroce solitude, je décrète la pire des peines : il vivra avec moi jusqu’à la fin » María Mercedes Carranza je t’ai demandé de me suivre sur la route d’Elizondo aux croisements étaient des noms que nous ne comprenions pas sinon par la langue du coeur j’ai voulu t’apprendre la langue du coeur je t’ai dit que plus jamais ne serions tristes sur la route d’Elizondo suivant les sentiers de fougères rouges et les cols descendaient vers un pays autrefois nôtre cheminant vers l’Est, nous avons croisé des pèlerins aux pieds nus ; dans leur regard, d’autres mondes je t’ai dit qu’existaient d’autres mondes j’ai espéré pour nous un pays de silence sur la route d’Elizondo les vautours étaient ce silence tournant dans un ciel de lumière je t’ai dit que le soleil ne se couchait jamais sur la route d’Elizondo qu’ici s’arrêtait le monde, cessaient de déclamer les messagers de mort ici s’écoutait le silence de dieu ; sous les hêtres d’anciennes neiges parfois nous perdant par jeu sur la route d’Elizondo je t’ai demandé de rester pousser une porte sur laquelle jamais il n’y eut de clé seulement un loquet lever le loquet, pousser la porte, poser le sac sur le bat-flanc et s’étendre et la chanson si monotone de la pluie sur la route d’Elizondo un feu de bois pour écarter la mort. J’ai voulu t’épargner la tristesse de la nuit que nos jours se lèvent sur d’autres ciels bleus d’autres sentiers d’autres cols vers des pays étranges sur la route d’Elizondo «escribo en la oscuridad, entre cosas sin forma, como el humo que no vuelve… … palabras que no tienen destino y que es muy probable que nadie lea igual que una carta devuelta. Así escribo» « j’écris dans l’obscurité, parmi des choses sans forme, comme la fumée qui ne revient pas… …des mots sans destination et que très probablement personne ne lira. Comme une lettre renvoyée. Ainsi j’écris » María Mercedes Carranza

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    Jean-Pierre Villebramar

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    Terre promise J’écoute le chant du monde la guitare de Atahualpa la chanson de Joan Baez ou de Harry Belafonte que personne n’entend plus et Ay Carmela par Alarcón sur You Tube J’ignore le tumulte du monde inlassablement intarissablement renouvelé monde esclave, monde d’esclaves laisse-moi descendre à contre-courant la vie je te rejoindrai plus tard après crimes, toujours, violences, toujours, monstres de fers, monstres de feux incendies tes villes brûlent à Tokyo, Dresde, Coventry à Stalingrad, à Varsovie Dusseldorf, « La Vallée Heureuse » * tes villes brûlent. Demain, d’autres Varsovie… J’ouvre les portes les portes des prisons des Cordillères mines de plomb, d’étain, d’argent et d’or d’argent et d’or. Poisons mortels, et le poison mortel du pire des ors, non le blanc, mais le noir. Non le blanc. Mais le noir. Je vis. Je sens et pense et vis à contre-courant puisque dieu le veut et pourquoi moi peu importe puisque dieu le veut. J’efface d’un trait de poème, la mémoire de mon siècle criminel Mon siècle criminel succédant à d’autres ceux de Pizarre et de Cortés des amérindiens dans les mines des siècles d’or, des guerres saintes. Voici venu le temps des assassins et « los caidos »* ils ne sont pas tous tombés sous les bombes mais sous les coups ou seulement de faim et d’épuisement Mon siècle. Mon siècle criminel, libérateur des camps. J’efface j’efface de ma mémoire mon siècle libérateur ses débarquements libérateurs libérateurs de la vie de jeunes de vingt ans tombant sur des plages que dieu créait pour d’autres usages et destins enfin la Terre Promise la Terre, promise aux seuls élus. Hiroshima, mon amour ! Mais intactes, Intacte l’arrogance des puissants. Intacte leur ruse, Hiroshima, mon amour ! Hiroshima, mon amour ! Enfin, te voilà, Hiroshima mon amour mon amour mon amour Renaissant de tes cendres. Intacte. Tu as le prénom d’une déesse de volcans. *** Je me libère d’un trait de poème du poids de la mémoire de la mémoire des hommes depuis le premier crime, depuis la première douleur la première douleur de l’enfantement je suis l’innocence du jardin d’éden la solitude des chemins de crêtes je suis le silence *** Comme il s’éloigne, ce sourire sourire de notre première rencontre premier soupir première larme premier enfant notre premier enfant, jamais né les roses de juillet autour du puits et nous deux passants parmi les passants d’un jardin de roses. *** J’entends J’entends j’entends toujours j’entends sans que jamais n’oublie ton premier soupir J’aime j’aime toujours sans que jamais ne me chagrine ce moment d’hier où nous étions sur un chemin de sable notre amour de sable qui jamais ne garde de traces mais nous leur souvenir sur le sable de la nuit. *** J’oublie le chant du monde. Ignore le tumulte du monde. Accepte enfin que s’éloignent ton premier soupir, ta première larme. Garde dans ma mémoire la trace, seulement la trace de nos premiers pas sur le sable *** Soupir éloigné, larme éloignée, sable : éternel trace : indélébile. Villebramar, 2016 *notes de lecture : « La Vallée heureuse » : titre d’un roman de Jules Roy décrivant les bombardements de la Ruhr.

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    Jean-Pierre Villebramar

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    Une enfance Il porte avec lui sa colère de dix ans, l’emmène dans les couloirs lui cogne la tête contre les murs mais la colère relève la tête et le regarde alors il frappe encore et encore contre les murs sa colère jusqu’à ce qu’elle s’effondre fatiguée se taise enfin ferme les yeux et cesse de le regarder alors il arrête de frapper de frapper sa colère de frapper la tête de sa colère contre les murs fatiguée sa colère arrête de le regarder droit dans les yeux. J’ai vu, et les autres aussi cette colère de dix ans qui s’est arrêtée soudain dans les couloirs tous nous passions sans seulement esquisser un sourire ç’aurait été bien un sourire un simple sourire pour que cesse de le regarder sa colère dans les couloirs de l’Assistance publique comme on disait autrefois mais aujourd’hui il n’y a plus d’assistance ni publique ni privée les éducateurs regardent ils savent qu’il n’y a rien à faire rien rien à faire contre une colère de dix ans qui a recouvert les murs du Foyer recouvré les murs des couloirs envahi le Foyer jusqu’aux plafonds jusqu’aux couloirs elle s’est arrêtée à la porte la porte de la Liberté qui est aussi celle de l’enfer. Il est seul, il a dix ans, et il cogne sa tête contre les murs cogne cogne cogne sa tête jusqu’à ce que la colère arrête arrête de le regarder droit dans les yeux sa colère et lui seuls exactement seuls se regardant bien droit se taisent enfin ferment les yeux et cessent de se regarder

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