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Jean-Pierre Villebramar

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Poésies

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    Jean-Pierre Villebramar

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    Fenêtre sur cour Le jour se lève j’entends les cris je ne m’habitue pas aux cris. Le jour se lève. Toi aussi, pour aller voir ce fils que tu as porté celui qui crie depuis sa fenêtre sur cour Le jour se lève. Par le poste de garde, une à une, chaque mère passe, à la main ce qu’il est permis d’apporter au fils, celui qui crie depuis sa fenêtre sur cour

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    9 décembre Comment te deviner, toi qui t’échappes sans le dire bien au delà du ciel bien au delà des océans, tranquilles de te voir pleurer. J’écris pour toi, et pour toi chante des poèmes que nul ne comprend, et ils disent : c’est beau Comment t’aimer, mezza voce, je vois le soleil dans la nuit, les yeux fermés, et tes yeux gris ouverts sur la beauté du monde et sa misère ; t’aimer, et je suis libre, merveilleusement libre ; prends-moi dans tes bras et jouons ! T’aimer. Seul Dieu le sait, et nous, ainsi lui devenant semblables. Le soleil joue avec la nuit. Nous deux. Elle avec lui, lui avec elle, et ce poème, que j’écris pour toi tes yeux gris, ouverts sur la beauté du monde, et sa misère

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    Abeille Abeille, ma semblable, mon amie comme toi j’ai buté sur une vitre de lumière Abeille, ma semblable, mon amie abeille, rentre dans ton repos d’abeille, que seule, de toi, demeure la ruche

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    Album Ne prends pas de photos du bonheur un jour, il te rattrapera, courant derrière toi, et par la manche te tirant : hey ! C’est moi, ton bonheur, tu te souviens ? J’ai existé je me souviens ; voulant garder de toi ton image, tu m’as dit : ne prends pas de photos de l’amour il suffit de se souvenir un jour courant derrière toi, te tirant par la manche : hey ! Rappelle-toi l’ami, c’est moi l’amour un jour où je voulais garder l’image de l’amour tu avais raison

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    Amandine De toi je connais le regard qu’avait ta mère quand elle te portait Heureux et tendre, et des cernes bleutés Sous les yeux J’ai su qu’elle t’avait conçue A la plénitude des seins, à la rondeur du ventre A la nouvelle lumière de son visage Alors nous t’avons donné un nom : Amandine Pour que tu vives avec nous aussi longtemps que nous-mêmes Plus longtemps certes que ta courte vie Plus longtemps que nous-mêmes les fruits de l’amour étant de toute éternité Nous murmurons ton nom, et nous cachant du monde nous t’appelons afin que nul n’entende N’ayant connu de toi ni ton visage, ni tes yeux, changent ils aussi selon la lumière du jour ? Ne connaissant de toi que le regard que tu donnas à ta mère te portant, heureux et tendre avec des cernes bleutés sous les yeux, Que la rondeur douce de son ventre quand tu t’y blottissais, la plénitude de ses seins dans l’attente de tes lèvres De toi ne connaissant que ton nom, Amandine

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    Arc en ciel Poème andernosien « et un arbre avec un nom bizarre, un arbre comme tous les arbres, a grandi en moi, n’importe où » Hilde Domin Mit leichtem Gepäck ce soir, ma machine à tisser les songes se dérobe devant la tragédie cosmique de la vie ; à ma toile se prennent les petits, les sans-grade, les humbles ils crient : où est ton arc-en-ciel? et je rêve que dieu existe ce soir me vient l’envie d’écarter d’un revers de la main des poèmes d’espoir que personne ne lira ne lyra mais les humbles me crient: Villebramar! Villebramar! que fais-tu de ton soleil? Alors me relevant je pose le métier sur la table et j’attends, les humbles, toujours m’interpellant : où est ton arc-en ciel? Ce soir, à ma toile se prennent les petits, les sans-grade, les humbles, et je rêve que dieu existe

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    Autrefois « Ô toi neige, tombe tombe abondamment tombe… Rendras-tu ainsi moins sombre l’habit de notre esclavage » Issa Hassan Al-Yasiri autrefois il était facile de reconnaître les envahisseurs à leurs casquettes couleur de terre leurs vêtements, de même autrefois nous savions qui suivre il suffisait ayant réglé la haute pendule d’écouter le Journal à treize heures très précises nous reconnaissions nos chefs, nos Rois, même nos Présidents à leurs voix fortes ils disaient ce qui est bon pour nous et qu’il est juste de donner sa vie pour cela autrefois il était facile de classer nos frères en rouges et en blancs même en noirs, alors les dimanches avaient des airs de fêtes autrefois, j’ai douze ans, ma voisine de classe des tresses une bouche pulpeuse je lui cache mes intentions les plus profondes, qu’elle sait il y a des oiseaux dans le ciel, blancs et noirs eux aussi sur le chemin, des charrettes tirées par des bœufs c’est alors que j’ai appris les Pensées de Pascal l’Esprit des Lois et autres vérités inavouables autrefois il y a un ruisseau qui coule son eau est claire, près de moi, une jeune femme, qui sourit « Ô silence… Tire la mer par la main et supplie-la de s’asseoir près de moi » Issa Hassan Al-Yasiri

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    Brave new world Dis-moi le Monde de demain un monde où les robots aimeront d’amour, pendant que murmure la ville de ses rues ensoleillées de néons de néants. Les robots aimeront. Et nous ? Dis-moi les amours de demain entre hommes et machines femelles, les paradis artificiels pour oublier le Temps où l’Amour se faisait à deux. Cependant murmure et resplendit la ville de ses rues ensoleillées de ses néons. De ses néants. Dis-moi les levers matinaux quand le métro se réveille, s’endorment les premiers voyageurs à la station de Clichy-sous-Bois et la ville murmure encore, murmure encore et resplendit de ses néons de ses néants. Quel monde me prépares-tu ce matin, quel monde, quels jours quelles nuits à venir pour les amants d’un soir, les aventures sans retour dis-moi Brave New World ! Si demain aimerons encore et si la ville qui ce soir murmure toujours resplendira de ses néons, de ses néants, jour après jour. Dis-moi, qui es-tu Brave New World, j’ai cherché dans google bilingue et j’ai su l’ordinateur m’ayant répondu d’un sourire : brave new world, le meilleur des mondes cependant, cependant, toutes les rues de ma ville murmurent et resplendissent de leurs néons de leurs néants Brave New World, Le Meilleur des Mondes

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    Catalunya Dans ma vallée, on entre par une route étroite et dangereuse ni questionnaire, ni douanier ceux qui passent savent qu’il y a danger ils passent Dans ma vallée, les chemins montent vers des cortals, en 39, des gens avec des noms pas de chez nous posaient leur sac quand ils en avaient un dans ma vallée, il y a des clandestins et des passeurs, les gens ne sont ni saints, ni des héros, seulement des paysans têtus, restés de la dernière guerre ; il se dit qu’un guerrillero avec un fusil-mitrailleur a ralenti une colonne de soldats venus de l’étranger elle a fini par arriver au village, et l’a brûlé mais il n’y avait personne dans les rues, ni dans les maisons, pour y brûler avec, et ils sont revenus Dans ma vallée, il n’y a pas de savants en physique des particules, le temps coule comme bon lui semble, les humains naissent, aiment et se détestent, puis meurent sans y faire d’histoires les vivants savent : « c’est le champ d’Untel », (ou d’une telle), il avait mauvais caractère et un fusil de chasse calibre 12, avec du petit plomb sur le feu, la cuisine du soir un verre de café sur la table pour celui qui montait les voir, et des histoires de voisins, ça faisait rire des fois, pas gentiment dans ma vallée, on entre par une gorge étroite et dangereuse il n’y a pas de panneau « danger » ceux qui montent savent qu’il y a danger ils passent

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    Celle qui ne disait rien « nous avons pleuré l’un dans l’autre tous les instants éphémères de l’union » Forough Farrokhzad tous ceux qui L’ont connu sont là ils disent : c’est bien triste mais Elle ne dit rien tous ceux qui L’ont aimé sont là entonnent des prières au Père au Fils au Saint Esprit aussi tous ceux qui L’ont aimé. Mais Elle ne prie pas au moment de dire au revoir ont versé une larme une larme ont versé : Elle ne pleure pas *** dans le jardin, chantez oiseaux soufflez vents atlantiques à son amant, qu’a-t-elle dit que lui a dit son amante ? Seule regarde en mon jardin les merveilleux nuages bientôt ami me reverras comme aux premières fois. Seule regarde en son jardin les merveilleux nuages à son ami, qu’a-t-elle dit celle qui n’a rien dit ?

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    Chant du coq «Attention ! le nègre est devenu de plus en plus fort aussi fort que le grand diable» Gabriel Okoundji La poésie se lit les yeux clos S’écoute dans le silence du sommeil Se vit dans les battements de ton coeur. Elle s’écrit sur les murs de cavernes anciennes, témoignage de l’angoisse des premiers temps. S’enroule sur la crête de très hautes vagues, retombe à l’approche des brisants. La poésie s’écrit. La poésie s’écrit sur le sable. La poésie est le sable même, la poésie est Nous. N’en restera que la plage, en fin. La poésie ne s’écrit pas. Entre les pages de l’herbier, une fleur a perdu le souffle, et les pétales, leur couleur. Ainsi est le poème. Non, la poésie ne s’écrit pas. Tenez sa main si le pouvez, mais n’espérez rien. Ne dites mot. Car les esprits de la poésie et ceux de la forêt sont les mêmes : ils disparaissent au premier chant du coq.

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    Cheval Fou « ¡corazón con siete puñales ! ¡Ya es tarde ! Vete por el camino de los ayes. » « cœur avec sept poignards ! Comme il est tard ! Va-t-en sur la route des cris. » FG Lorca Sais-tu, Cheval Fou, où nous mènes là-bas, loin là-bas ? Je vois trois destriers là-bas trois destriers noirs, loin là-bas loin, loin, là- bas. Je ne veux de ton eau, fontaine là-bas, loin là-bas boire de ton eau fontaine. Tard, trop tard, que de peines pauvres de vous, loin là-bas là-bas, loin là-bas. Trois destriers noirs, là-bas.

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    Citadelle de la douleur « ma douleur, comme un peu de soleil dans l’eau froide » Paul Eluard, Capitale de la douleur à M… Citadelle de ma douleur, ma Citadelle, je me suis approché de toi en agitant de loin les bras, mes bras de bonheur pour embrasser mes mains de joie pour caresser mes larmes pour te voir à travers le miroir d’Alice Citadelle de ma douleur, je te connais, tu me connus, où sont les gardes ? Appelle-les, dis-leur : « Gardes, Il est revenu ». Mais nul, nul au donjon, personne à la poterne et toi derrière les hauts murs, seule, devant la grande cheminée telle étais-tu déjà, attendant des portes que je sus ouvrir, ma Citadelle… Sous les hauts murs passent les pèlerins, en route vers Saint Jacques de Compostelle, et il fait froid et il fait gris et le brouillard, oh ce brouillard, ma Citadelle Me suis assis sous tes hauts murs, et attendu, froid le brouillard, ô oui, si froid, ma Citadelle

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    Comme toujours dans la vraie vie Certains soirs, en poésie, il y a des poèmes qui ne parlent plus fatigués par une trop longue journée de travail on a envie de leur dire : allez ailleurs raconter vos histoires de désespoir ou d’amour fou ou de n’importe quoi c’est pareil, allez ailleurs je suis fatigué. Certains soirs dans la vie il y a des hommes qui ne parlent plus. Parfois en poésie, on n’a plus envie ni d’amour ni d’espoir juste de fermer les yeux et dormir. Arrive alors, en poésie qu’ouvrant au hasard une page explosent quatre vers comme un volcan, un sourd-muet en pleurerait retrouvant la parole un désespéré sa joie de vivre. Il arrive que dans la vie, parfois, des hommes explosent. Il est vrai que toujours, en poésie rire rêver pleurer : un seul et même mot. Comme toujours. Dans la vraie vie.

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    Conte de mille et une nuits Il y aura un jour venues d’ailleurs, des voix que je ne connais pas autour d’un lit qui n’est pas le mien un bruit d’outils autour d’une boîte à ma mesure exacte un jour, suivi de mille et une nuits

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    Croix blanche Comment écrire quand on n’écrit plus exister quand on n’existe plus aimer quand on ne sait plus il y a dans l’air d’automne des couleurs qui me font mal j’ai demandé aux gens heureux aux enfants aux chats aux chiens les étendant à d’autres mammifères (marins compris) les gens heureux n’écrivent pas resté : le chat m’a regardé de ses yeux verts et ironique immobile puis de sa patte, sur le sable a écrit « comment écrire, quand on n’écrit plus ? » dans le pré vert où coule la rivière il y a une croix blanche

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    Danseuse nue « la journée sera belle, je la vois se filtrer dans tes yeux où elle a commencé, plus trouble, par être si belle » André Breton ce matin, te regardant dormir danseuse nue triangle noir en haut de cuisses toutes blanches bras et jambes jetés aux quatre coins ce matin où s’ouvriront bientôt tes yeux : la journée sera belle et l’océan clément sur les galets ce matin te regardant dormir danseuse nue ce matin où se lève le vent de mer, et où ce soir la brise enveloppant nos corps et les berçant comme elle fera un jour nous emmenant tous deux au delà de la mort les fleuves y seront de lait et les lions cesseront de chasser selon le testament ce matin te regardant dormir danseuse nue triangle noir en haut de cuisses toutes blanches et tout à l’heure ton regard beauté de ton regard, insoutenable triangle noir et la beauté insoutenable de tes yeux

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    Deux frères A ceux du valle de los caídos et à bien d’autres deux frères en champ clos le premier sur un cheval blanc le second sur un cheval noir deux frères le premier sur un cheval blanc dieu lui a dit : « aimez-vous », et il crie : « aimez-Le, ou il vous en cuira » l’autre en un destrier noir couleur de nuit couleur de mort chevauche avec lui l’innombrable armée des misérables, il crie justice brandissant une épée Liberté ! ou la mort deux frères le monde est leur champ clos le champ du monde et de ses vastes plaines, jusqu’aux lointaines capitales loin loin sur l’horizon de l’Est, lorsque se lève le matin un soleil rouge deux frères pour un dernier requiem dieu a dit « aimez-vous » et ils crient « dejad me en este campo, llorando. Laissez-moi dans ce champ, que je pleure » Federico García Lorca Note de lecture : le Valle de los Caídos : basilique souterraine près de Madrid

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    Dune blanche « Je ne vis que pour me détacher et aborder le voyage cosmique de la mort » Myriam Montoya * Si je m’en vais, ne passe pas sous le grand chêne près du pont de bois si seule Si je m’en vais, ne pousse pas la porte de l’église, quand monte la marée elle effaça nos noms tant de fois point ne les trouveras sous le sable Ne vas pas sur la place de San Sebastian ni à Huesca pour les fêtes de San Lorenzo Sur la carte de notre Espagne à nous, trop de noms de lieux où toi et moi nous aimâmes d’amour Traverse la forêt, monte la dune regarde l’océan et je serai là où tu es dans les oyats là-haut, sur la dune blanche Villebramar, 2020

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    En otro mundo Mes mots, ces bateaux ivres. À M… «que parle seulement celui qui est nu» Mario Campaña (Équateur) Dans un autre Monde, ceux qui s’aiment sans jamais le dire, passeraient ensemble le fleuve sans couleur d’un Devenir où l’Un est l’Autre, et l’autre, l’un Dans un autre Monde, ceux qui s’aiment, plus jamais n’auraient besoin de dire le mot « aimer ». Dans un autre Monde, il y aurait des haltes sous les chênes, pour ne pas se dire juste regarder les yeux, l’insondable couleur des yeux de l’Autre Dans un autre Monde, personne ne saurait ni qui est l’Un ou l’Une ni que veut dire « l’Autre » Dans un autre Monde, les jours ne sauraient pas choisir entre l’aube et l’aurore ni si le ciel serait ou gris ou rose ou mauve, ni même s’il y aurait ailleurs des arcs-en-ciels dans un autre Monde où ceux qui s’aiment sans jamais le dire passeraient ensemble le fleuve

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    Estuaires A celle qui m’a dit : « tu mourras seul » « ese pájaro come a grandes picotazos el silencio luego alzará el vuelo cet oiseau mange à grands coups de bec le silence puis il se mettra à voler » Victor Rodriguez Nuñez, Cuba la scène représente un humain présumé poète un public présumé public un monde présumé monde « je me confesse à toi, mon public qui attendais de la poésie apaisement et rêve ma poésie est violence et plongée dans les ténèbres de la vie car la vie est d’abord ténèbres d’abord angoisse d’abord peur de vivre je me confesse à toi, mon public qui aspirais à l’apaisement des mots ma poésie est l’inquiétude de l’aube quand les oiseaux dorment encore, mais disparu l’éclat de la lune et le soleil nous a abandonnés sans au-revoir. À toi mon public, qui croyais à l’amour ma poésie cherchait l’amour ma poésie cherchait le sourire et l’abandon dans la folie d’être deux mais ma compagne a dit : tu mourras seul devant la grande barrière des montagnes et depuis me serre à la gorge l’angoisse de la mort. Je me confesse à toi, mon public, qui attends la joie ma poésie est le contraire de la joie ma poésie est jouissance éphémère soupirs volés dans la pénombre d’une nuit d’été ma poésie est silence. À toi, mon public, qui attendais la Sagesse, ma poésie est folie errance sur les fleuves de la nuit en quête d’insaisissables estuaires » la scène était un humain présumé poète la scène était un public présumé public la scène était un monde présumé monde

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    Federica Montseny A mon frère à Ada Colau, Maire de Barcelone «mi mirada, flor de rechazo» mon regard, fleur de refus Myriam Montoya Sur son cheval, un paysan Rouge sur son cheval blanc galope en route en route vers le front d’Aragon. *** Où sont nos amis, Federica ? Où sont les camarades, les soldats, les militants, les ouvriers-soldats de la CNT* ? J’entends les avions de la Légion Condor. Leurs bombes tombent sur le port, les écoles, les hôpitaux de fortune. Ne cherchons plus nos pauvres morts, la Lune tendrement porte en terre leurs os blanchis par les années dans les Grands Cimetières* de Georges Bernanos. Barcelone s’est endormie. La paix est revenue. Aux Pyrénées les cols sont bleus de ciels d’été moi j’ai des bleus des bleus à l’âme. Tant d’oubliés, tant d’humiliés tant de morts et tant de blessés les mécréants à l’Église baissaient la tête. Federica, à Barcelone, les filles et les femmes de la Catalogne et d’Espagne laissent flotter au vent leurs cheveux, leurs robes légères. Elles ont les enfants qu’elles veulent, quand elles le veulent. Pour elles j’ai livré combat. Elles disposent de leur corps qu’elles donnent à qui les aime et comme bon leur semble et font l’amour au soleil de minuit sur la plage elles nous ressemblent à nous, les militantes, les damnées de la CNT La graine que tu as semée à Barcelone a pris racine le ciel enfin devenu bleu et la démocratie, tranquille. À la frontière, laissez passer les clandestins… *** Sur son cheval, un paysan Rouge sur son cheval blanc galope en route en route vers le front d’Aragon. « La blessure de l’homme est partout blessure humaine peut-on cerner, peut-on circonscrire la douleur ? » Gabriel Mwènè Okoundji « Comme une soif d’être homme, encore. » Villebramar, 2016

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    Fleuve bleu « l’acte poétique, comme l’acte de chair, tant qu’il dure, défend toute échappée sur la misère du monde » André Breton un jour, le téléphone sonne dans le vide et c’est le cœur qui serre si fort qu’il a aimé je vous souhaite d’avoir immensément aimé je vous souhaite d’avoir vu les ciels de feu et les orages sur le Fleuve Bleu de les avoir vécus intensément je vous souhaite d’avoir vécu immensément je vous souhaite de voir un ciel d’étoiles dans la nuit un soir où on se dit : l’amie ne répond plus et le ciel d’août brûle de larmes je vous souhaite de vous souvenir la longue terre et les couleurs des digues à Wuhan, où coule le Chang Jiang. Bouddha sourit Fleuve Bleu, Haut Aragon, Mali, Bandiagara, tant de falaises dans le monde où jamais tu n’iras. Je vous souhaite d’avoir vécu immensément intensément pour que serre le cœur si fort oui, qu’il vous serre encore très fort, très fort trop fort

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    Grand crohot Ne pleure pas, tes bras s’enroulent sur le dos de la mer  au soleil couchant enlacés sur la plage, lui et elle par la baïne baignés elle et lui le courant doucement portait vers le large, lui et elle et la côte s’éloignait quand on les a retrouvés lui et elle leurs corps tendrement mêlés si fort si fort enlacés lui et elle elle et lui elle et lui lui et elle

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    Haute lande J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages! Charles Baudelaire Dans la Haute Lande je suis le cours d’un ruisseau, les traces de chevreuils et de sangliers me disent le chemin. Eau jaune. Écume blanche. Ciels bleus ciels gris, nuages, pluies et soleils et nous. Dans la lande, les ruisseaux ignorent le monde, ils suivent la pente de dunes anciennes. Que ne suis-je ruisseau moi-même descendant les dunes, laissant dans le sable des traces que bientôt brouilleront les passages de chevreuils. *** Dans la Haute Lande je suis le cours d’un ruisseau, descendant les dunes, laissant dans le sable des traces mon aimée et moi, nous donnant la main

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    Hiroshima mon amour À la Maison d’Arrêt de G… courent des rats en semi-liberté partout où peut courir un rat en semi-liberté. Hiroshima, mon Amour À la Maison d’Arrêt de G… des femmes de détenus viennent avec de grands paniers et des enfants à l’heure du parloir, femmes, ou sœurs, ou mères il est rare que viennent les pères mais ça existe aussi des pères à la Maison d’Arrêt de G…, venus voir leur enfant, Hiroshima, mon Amour. *** À la Maison d’Arrêt de G… je t’ai accompagnée, un grand panier de linge pour ton fils, à l’heure du parloir, Tu m’as parlé de lui. De ton fils, jour après jour de ta croix, jour après jour du long chemin de croix jour après jour du long et lent cheminement : Gardiens, fouille. Fouille, parloir. Gardiens, regards. Chemin faisant ton fils est tombé trois fois, Hiroshima, mon Amour. *** Autour de la Maison d’Arrêt de G… parfois on entend des cris de bêtes. *** Ce ne sont pas des rats, Hiroshima mon Amour C’est ton enfant, Hiroshima mon Amour « notre absence actuelle d’amour, nous la comblerons avec les étoiles d’innombrables nuits » Maiakovski

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    Hiver Manrique, ami très cher des têtes de mort, que sont devenus tous ces vers sinon rien que des mots ni plus ni moins« ) María Mercedes Carranza Otro Camino « Pour une fois, dis-moi quelque chose de vrai » Il ressemble à un ours. Ou à un chat. Elle et lui dans un hôtel du bord de mer, l’hiver. Elle et lui, et l’amertume de l’amour. Il la regarde, ne sachant quoi dire. Quelque chose de vrai. Qu’y a-t-il de vrai ? Il ne sait pas ; c’est à cause du vent du Nord. Il ressemble à un ours, ou à un chat. Est vrai, le vent du Nord. Vraie, l’écume des vagues. Vrai, le ressac. Vrais, vrais encore, les souvenirs d’autres hivers. « Dis-moi quelque chose de vrai ». Il ne sait pas. Il ressemble à un ours. Ou à un chat.

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    Improvisation Écrire pour son simple plaisir, écrire sans penser au regard, au regard des autres, écrire comme coule un ruisseau, et comme lui se laisser descendre vers la mer écrire pour moi aussi longtemps qu’il y aura une douleur dans le monde une femme à aimer et maintenant seulement une femme à regarder statue de sel mais ni regrets ni larme écrire sans se demander comment sera demain ni si mes vers font quatre ou six ou douze pieds sur ou sous terre écrire comme une improvisation comme faisait Glen Gould de Jean Sébastien Bach écrire comme sur son piano Yamaha avec ses doigts d’ours, écrire avec mes doigts de vivant, et lui, jouer encore avec ses doigts de musicien mort dire à la page blanche, lui dire quoi ? rien de bien grave, page, page blanche c’est seulement un ruisseau qui coule, une âme en perdition sur les routes de la voie lactée écrire enfin en pensant à toi et comme j’ai aimé combien combien et follement je t’ai aimée avec l’espoir fou de rentrer dans ton corps corps et âme rentrer rentrer pour plus jamais n’en ressortir écrire alors que courent les minutes de la nuit, écrire et ce ruisseau, personne ne le voit couler vers la mer, comme personne ne m’a vu t’aimer dans tous les ports du monde dans les pays où jamais nous ne fûmes sinon en rêve sinon en rêve sinon en rêve vaisseau fantôme port fantôme poème fantôme t’aimer comme coule un ruisseau et comme lui descendre vers la mer la mer comme un poème improvisé improvisé.

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    Je ne sais pas Parfois je crois que les corps mouillés se sont frôlés parfois je vois seulement tomber la neige sur le visage de métal de Pouchkine » María Mercedes Carranza à M… je ne sais pas si je fus ton dernier amour ou ton premier si me voyant vient le chagrin que tu auras m’ayant quitté je ne sais pas si tu es heureuse d’avoir été heureuse si le ciel de Séville était bleu Oued El Kébir ! s’il est bien nécessaire d’écrire sur cela quand on sait bien qu’on ne sait pas je ne sais pas si tu aimeras ce poème, ou bien « Un Jour » qui disait le bonheur des premiers, ou d’autres vers que j’aime dire à ton oreille à voix très basse je ne sais pas pourquoi ce soir pensant à toi si fortement si tendrement j’ai tant envie d’écrire écrire écrire écrire encore pensant à toi je ne sais pas

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    La barque de Maiakovski « Les coqs pleurent, qui a dit que les coqs chantaient ? » Gabriel Okoundji j’écris sur le silence de la mer sur le sable noir, les coqs pleurent j’écris, sous la dictée des dieux, qu’après l’amour la barque de Maiakovski se brise. J’écris les oubliés avant moi d’autres et après moi, après vienne la nuit, le sable est noir et les coqs pleurent après l’amour, qui a dit que les coqs chantaient ? L’amour la mort comme avant moi tant d’autres les oubliés et tant d’autres après dans le silence de la mer, les sables noirs dormez amants, après l’amour, l’amour se brise *** j’écris sur le silence de la mer et les coqs pleurent qui a dit que les coqs chantaient ? dormez amants, après l’amour coule la vie en fin se brise la barque de Maiakovski note de lecture : « la barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante » Vladimir Maiakovski

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