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Amour

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Amour

Poésies de la collection amour

    Jean Lorrain

    Jean Lorrain

    @jeanLorrain

    À quoi rêve l’amour Ils reviennent tous deux dans le chaud crépuscule Par les bois de Clamart. Le mari jeune et fort Travaille au Ministère : alerte et sans effort, Il porte sur son dos mademoiselle Ursule. Mademoiselle Ursule a cinq ans : elle dort. La mère, blonde et mince, en grand chapeau de tulle, Pas trop coûteux, les suit : un vol de libellule Luit dans l’air et le ciel est au loin d’ambre et d’or. L’homme sourit, heureux : la brise est embaumée. La femme, elle, est pensive et rêve d’un camée Si joli, le profil d’un César, mais si cher. Le voisin d’en dessous, le gros qu’on dit si riche, La regarde toujours avec un œil si clair Mais ouiche… un vieux garçon, pas plan, roublard et chiche !

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    Jean Racine

    Jean Racine

    @jeanRacine

    Monologue d’Hermione Où suis-je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore ? Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ? Errante, et sans dessein, je cours dans ce palais. Ah ! Ne puis-je savoir si j'aime ou si je hais ? Le cruel ! De quel œil il m'a congédiée ! Sans pitié, sans douleur au moins étudiée. L'ai-je vu se troubler et me plaindre un moment ? En ai-je pu tirer un seul gémissement ? Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes, Semblait-il seulement qu'il eût part à mes larmes ? Et je le plains encore ! Et, pour comble d'ennui, Mon cœur, mon lâche cœur s'intéresse pour lui Je tremble au seul penser du coup qui le menace, Et, prête à me venger, je lui fais déjà grâce. Non, ne révoquons point l'arrêt de mon courroux : Qu'il périsse ! Aussi bien il ne vit plus pour nous. Le perfide triomphe et se rit de ma rage Il pense voir en pleurs dissiper cet orage ; Il croit que, toujours faible et d'un cœur incertain, Je parerai d'un bras les coups de l'autre main. Il juge encor de moi par mes bontés passées. Mais plutôt le perfide a bien d'autres pensées. Triomphant dans le temple, il ne s'informe pas Si l'on souhaite ailleurs sa vie ou son trépas. Il me laisse, l'ingrat ! Cet embarras funeste. Non, non, encore un coup : laissons agir Oreste. Qu'il meure, puisqu'enfin il a dû le prévoir, Et puisqu'il m'a forcée enfin à le vouloir. A le vouloir ? Hé quoi ! C'est donc moi qui l'ordonne ? Sa mort sera l'effet de l'amour d'Hermione ? Ce prince, dont mon cœur se faisait autrefois Avec tant de plaisir redire les exploits, A qui même en secret je m'étais destinée Avant qu'on eût conclu ce fatal hyménée, Je n'ai donc traversé tant de mers, tant d'États, Que pour venir si loin préparer son trépas, L'assassiner, le perdre ? Ah ! Devant qu'il expire…

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    Jean Richepin

    Jean Richepin

    @jeanRichepin

    La noce féerique La noce sera belle et riche galamment, Sur la route, où l’or fin nous servira d’arène, Aux chevaux pomponnés je lâcherai la rêne, Et notre dais d’azur sera le firmament. Je serai cuirassé de velours, moi l’amant. Vous serez en dentelle et satin, vous la reine. Nous aurons pour parents notre vieille marraine Qui nous donne le grand soleil, son diamant. Et tous les amoureux viendront à la soirée Où chantera la Nuit dans sa robe moirée. Tous viendront, les oiseaux, les fleurs, les papillons. Ils seront deux à deux, et salueront par paire En me disant : — Seigneur, nous nous émerveillons De voir qu’un homme ait pris l’Idéal pour beau-père.

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    Jean-Baptiste Clément

    @jeanBaptisteClement

    Le temps des cerises Quand nous chanterons le temps des cerises, Et gai rossignol et merle moqueur Seront tous en fête ; Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur… Quand nous chanterons le temps des cerises, Sifflera bien mieux le merle moqueur. Mais il est bien court, le temps des cerises, Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant Des pendants d'oreilles ! Cerises d'amour, aux robes pareilles, Tombant sous la feuille en gouttes de sang … Mais il est bien court le temps des cerises, Pendants de corail qu'on cueille en rêvant ! Quand vous en serez au temps des cerises, Si vous avez peur des chagrins d'amour, Évitez les belles. Moi qui ne crains pas les peines cruelles, Je ne vivrai point sans souffrir un jour. Quand vous en serez au temps des cerises, Vous aurez aussi des chagrins d'amour. J'aimerai toujours le temps des cerises ; C'est de ce temps là que je garde au cœur Une plaie ouverte ; Et dame Fortune, en m'étant offerte, Ne pourra jamais fermer ma douleur. J'aimerai toujours le temps des cerises Et le souvenir que je garde au cœur.

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    Jean-Pierre Claris de Florian

    @jeanPierreClarisDeFlorian

    Plaisir d'amour Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, Chagrin d'amour dure toute la vie. J'ai tout quitté pour l'ingrate Sylvie, Elle me quitte et prend un autre amant. Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, Chagrin d'amour dure toute la vie. Tant que cette eau coulera doucement Vers ce ruisseau qui borde la prairie, Je t'aimerai, me répétait Sylvie ; L'eau coule encor, elle a changé pourtant ! Plaisir d'amour ne dure qu'un moment, Chagrin d'amour dure toute la vie.

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    9 décembre Comment te deviner, toi qui t’échappes sans le dire bien au delà du ciel bien au delà des océans, tranquilles de te voir pleurer. J’écris pour toi, et pour toi chante des poèmes que nul ne comprend, et ils disent : c’est beau Comment t’aimer, mezza voce, je vois le soleil dans la nuit, les yeux fermés, et tes yeux gris ouverts sur la beauté du monde et sa misère ; t’aimer, et je suis libre, merveilleusement libre ; prends-moi dans tes bras et jouons ! T’aimer. Seul Dieu le sait, et nous, ainsi lui devenant semblables. Le soleil joue avec la nuit. Nous deux. Elle avec lui, lui avec elle, et ce poème, que j’écris pour toi tes yeux gris, ouverts sur la beauté du monde, et sa misère

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Album Ne prends pas de photos du bonheur un jour, il te rattrapera, courant derrière toi, et par la manche te tirant : hey ! C’est moi, ton bonheur, tu te souviens ? J’ai existé je me souviens ; voulant garder de toi ton image, tu m’as dit : ne prends pas de photos de l’amour il suffit de se souvenir un jour courant derrière toi, te tirant par la manche : hey ! Rappelle-toi l’ami, c’est moi l’amour un jour où je voulais garder l’image de l’amour tu avais raison

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Danseuse nue « la journée sera belle, je la vois se filtrer dans tes yeux où elle a commencé, plus trouble, par être si belle » André Breton ce matin, te regardant dormir danseuse nue triangle noir en haut de cuisses toutes blanches bras et jambes jetés aux quatre coins ce matin où s’ouvriront bientôt tes yeux : la journée sera belle et l’océan clément sur les galets ce matin te regardant dormir danseuse nue ce matin où se lève le vent de mer, et où ce soir la brise enveloppant nos corps et les berçant comme elle fera un jour nous emmenant tous deux au delà de la mort les fleuves y seront de lait et les lions cesseront de chasser selon le testament ce matin te regardant dormir danseuse nue triangle noir en haut de cuisses toutes blanches et tout à l’heure ton regard beauté de ton regard, insoutenable triangle noir et la beauté insoutenable de tes yeux

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Dune blanche « Je ne vis que pour me détacher et aborder le voyage cosmique de la mort » Myriam Montoya * Si je m’en vais, ne passe pas sous le grand chêne près du pont de bois si seule Si je m’en vais, ne pousse pas la porte de l’église, quand monte la marée elle effaça nos noms tant de fois point ne les trouveras sous le sable Ne vas pas sur la place de San Sebastian ni à Huesca pour les fêtes de San Lorenzo Sur la carte de notre Espagne à nous, trop de noms de lieux où toi et moi nous aimâmes d’amour Traverse la forêt, monte la dune regarde l’océan et je serai là où tu es dans les oyats là-haut, sur la dune blanche Villebramar, 2020

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    En otro mundo Mes mots, ces bateaux ivres. À M… «que parle seulement celui qui est nu» Mario Campaña (Équateur) Dans un autre Monde, ceux qui s’aiment sans jamais le dire, passeraient ensemble le fleuve sans couleur d’un Devenir où l’Un est l’Autre, et l’autre, l’un Dans un autre Monde, ceux qui s’aiment, plus jamais n’auraient besoin de dire le mot « aimer ». Dans un autre Monde, il y aurait des haltes sous les chênes, pour ne pas se dire juste regarder les yeux, l’insondable couleur des yeux de l’Autre Dans un autre Monde, personne ne saurait ni qui est l’Un ou l’Une ni que veut dire « l’Autre » Dans un autre Monde, les jours ne sauraient pas choisir entre l’aube et l’aurore ni si le ciel serait ou gris ou rose ou mauve, ni même s’il y aurait ailleurs des arcs-en-ciels dans un autre Monde où ceux qui s’aiment sans jamais le dire passeraient ensemble le fleuve

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Fleuve bleu « l’acte poétique, comme l’acte de chair, tant qu’il dure, défend toute échappée sur la misère du monde » André Breton un jour, le téléphone sonne dans le vide et c’est le cœur qui serre si fort qu’il a aimé je vous souhaite d’avoir immensément aimé je vous souhaite d’avoir vu les ciels de feu et les orages sur le Fleuve Bleu de les avoir vécus intensément je vous souhaite d’avoir vécu immensément je vous souhaite de voir un ciel d’étoiles dans la nuit un soir où on se dit : l’amie ne répond plus et le ciel d’août brûle de larmes je vous souhaite de vous souvenir la longue terre et les couleurs des digues à Wuhan, où coule le Chang Jiang. Bouddha sourit Fleuve Bleu, Haut Aragon, Mali, Bandiagara, tant de falaises dans le monde où jamais tu n’iras. Je vous souhaite d’avoir vécu immensément intensément pour que serre le cœur si fort oui, qu’il vous serre encore très fort, très fort trop fort

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Grand crohot Ne pleure pas, tes bras s’enroulent sur le dos de la mer  au soleil couchant enlacés sur la plage, lui et elle par la baïne baignés elle et lui le courant doucement portait vers le large, lui et elle et la côte s’éloignait quand on les a retrouvés lui et elle leurs corps tendrement mêlés si fort si fort enlacés lui et elle elle et lui elle et lui lui et elle

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Hiver Manrique, ami très cher des têtes de mort, que sont devenus tous ces vers sinon rien que des mots ni plus ni moins« ) María Mercedes Carranza Otro Camino « Pour une fois, dis-moi quelque chose de vrai » Il ressemble à un ours. Ou à un chat. Elle et lui dans un hôtel du bord de mer, l’hiver. Elle et lui, et l’amertume de l’amour. Il la regarde, ne sachant quoi dire. Quelque chose de vrai. Qu’y a-t-il de vrai ? Il ne sait pas ; c’est à cause du vent du Nord. Il ressemble à un ours, ou à un chat. Est vrai, le vent du Nord. Vraie, l’écume des vagues. Vrai, le ressac. Vrais, vrais encore, les souvenirs d’autres hivers. « Dis-moi quelque chose de vrai ». Il ne sait pas. Il ressemble à un ours. Ou à un chat.

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Improvisation Écrire pour son simple plaisir, écrire sans penser au regard, au regard des autres, écrire comme coule un ruisseau, et comme lui se laisser descendre vers la mer écrire pour moi aussi longtemps qu’il y aura une douleur dans le monde une femme à aimer et maintenant seulement une femme à regarder statue de sel mais ni regrets ni larme écrire sans se demander comment sera demain ni si mes vers font quatre ou six ou douze pieds sur ou sous terre écrire comme une improvisation comme faisait Glen Gould de Jean Sébastien Bach écrire comme sur son piano Yamaha avec ses doigts d’ours, écrire avec mes doigts de vivant, et lui, jouer encore avec ses doigts de musicien mort dire à la page blanche, lui dire quoi ? rien de bien grave, page, page blanche c’est seulement un ruisseau qui coule, une âme en perdition sur les routes de la voie lactée écrire enfin en pensant à toi et comme j’ai aimé combien combien et follement je t’ai aimée avec l’espoir fou de rentrer dans ton corps corps et âme rentrer rentrer pour plus jamais n’en ressortir écrire alors que courent les minutes de la nuit, écrire et ce ruisseau, personne ne le voit couler vers la mer, comme personne ne m’a vu t’aimer dans tous les ports du monde dans les pays où jamais nous ne fûmes sinon en rêve sinon en rêve sinon en rêve vaisseau fantôme port fantôme poème fantôme t’aimer comme coule un ruisseau et comme lui descendre vers la mer la mer comme un poème improvisé improvisé.

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Je ne sais pas Parfois je crois que les corps mouillés se sont frôlés parfois je vois seulement tomber la neige sur le visage de métal de Pouchkine » María Mercedes Carranza à M… je ne sais pas si je fus ton dernier amour ou ton premier si me voyant vient le chagrin que tu auras m’ayant quitté je ne sais pas si tu es heureuse d’avoir été heureuse si le ciel de Séville était bleu Oued El Kébir ! s’il est bien nécessaire d’écrire sur cela quand on sait bien qu’on ne sait pas je ne sais pas si tu aimeras ce poème, ou bien « Un Jour » qui disait le bonheur des premiers, ou d’autres vers que j’aime dire à ton oreille à voix très basse je ne sais pas pourquoi ce soir pensant à toi si fortement si tendrement j’ai tant envie d’écrire écrire écrire écrire encore pensant à toi je ne sais pas

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    La barque de Maiakovski « Les coqs pleurent, qui a dit que les coqs chantaient ? » Gabriel Okoundji j’écris sur le silence de la mer sur le sable noir, les coqs pleurent j’écris, sous la dictée des dieux, qu’après l’amour la barque de Maiakovski se brise. J’écris les oubliés avant moi d’autres et après moi, après vienne la nuit, le sable est noir et les coqs pleurent après l’amour, qui a dit que les coqs chantaient ? L’amour la mort comme avant moi tant d’autres les oubliés et tant d’autres après dans le silence de la mer, les sables noirs dormez amants, après l’amour, l’amour se brise *** j’écris sur le silence de la mer et les coqs pleurent qui a dit que les coqs chantaient ? dormez amants, après l’amour coule la vie en fin se brise la barque de Maiakovski note de lecture : « la barque de l’amour s’est brisée contre la vie courante » Vladimir Maiakovski

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Le parapluie bleu « Pleure, ciel d’aquitaine, pleure mon ciel, toutes tes larmes l’une après l’une, en route vers la mer » J’ai pris mon parapluie bleu parce qu’il pleuvait Parcouru la longue route qui mène jusqu’à ta maison parce que je t’aimais Attendu près de l’endroit où nous nous rencontrons parce que j’espérais et j’ai regardé le ciel le ciel était très gris et parcouru de lourds nuages, et il pleuvait toujours, toujours, il y avait sous le parapluie bleu une place pour deux tu es venue parce que tu m’aimais « notre bonheur ensemble au bout, l’autre versant de la mer nous partis, qui pleurera devant la porte ? »

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    L’amour fou « J’entends pleurer les coqs de la nuit » d’après Gabriel Okoundji j’entends pleurer les coqs de la nuit ils disent les espoirs et les parjures ; j’écoute avec suspicion leurs phrases simples. L’eau serait l’eau, la rivière, rivière, et les étoiles, étoiles ; mais l’étoile est soleil l’amour, fou je cherche à déchiffrer un regard derrière des paupières closes l’amour sera-t-il amour ? ou sommeil ? de sa fourrure brune, j’attends tous les bonheurs du monde : si l’amour était autre ? reste à trouver cet autre je vis avec tristesse le triomphe des mieux-disants ; applaudissez-les, camarades ! comme ils parlent bien, les habiles ! me voyant seul en route vers la route sans retour, je me retourne, et vois le monde tel qu’on le décrit là-bas, chez les diseurs de hauts de foires : l’eau serait l’eau, la rivière, rivière, l’étoile, étoile l’amour, fou j’entends pleurer les coqs de la nuit ; ils disent : « ce sont les femmes qu’il a aimées, qui l’ont aimé, celles-ci des années, celles-là un jour. Comme il fait noir ! » (André Breton). Comme il fait noir !

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Nacera «Mais dehors les femmes portent toujours l’amande amère et fermée de leurs sexes incrustés entre le duvet velouté de la mort et le feutre flamboyant de l’extase » Rachid Boudjedra comme si nous nous aimions C’est un jeu la nuit est couleur de fauve tu es belle si belle que j’en oublie j’en oublie les hommes riches qui ce soir ou bien demain, ou plus tard tu me dis comment tu leur fais l’amour mais si ce soir le faisons : pas comme eux ! comme si nous nous aimions c’est un jeu j’ai très peur de ce jeu le voyage n’a qu’un temps tant qu’il dure regarde le ciel est rouge et les ombres qui auront un goût amer tout à l’heure demain ayant disparu personne ne nous saura, Nacera tous les deux à la dérive comme si nous nous aimions

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Onze Mai « l’acte poétique, comme l’acte de chair, tant qu’il dure, défend toute échappée sur la misère du monde » André Breton Deux mois. Deux mois de ciels, deux mois de nuits, ciels gris de désespoir, de longue peine, peine de toi Parfois un moment de ciel bleu, et nous nous rejoignions, nous cachant, et nous deux, pour un temps, si court, si court, et puis six mots sur un écran de téléphone Deux mois. Deux mois passés. Je pose enfin ma tête, ferme les yeux. Bonheur enfin, poser ma tête sur ton épaule. Venu le temps de l’amour vrai, paisible, amour serein. Effacé, le malheur du monde. Amie, merci à toi, d’exister.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront, Ceux qui aiment l’honneur, chanteront de la gloire, Ceux qui sont près du roi, publieront sa victoire, Ceux qui sont courtisans, leurs faveurs vanteront, Ceux qui aiment les arts, les sciences diront, Ceux qui sont vertueux, pour tels se feront croire, Ceux qui aiment le vin, deviseront de boire, Ceux qui sont de loisir, de fables écriront, Ceux qui sont médisants, se plairont à médire, Ceux qui sont moins fâcheux, diront des mots pour rire, Ceux qui sont plus vaillants, vanteront leur valeur, Ceux qui se plaisent trop, chanteront leur louange, Ceux qui veulent flatter, feront d’un diable un ange : Moi, qui suis malheureux, je plaindrai mon malheur.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Villanelle En ce mois délicieux, Qu’amour toute chose incite, Un chacun à qui mieux mieux La douceur’ du temps imite, Mais une rigueur dépite Me fait pleurer mon malheur. Belle et franche Marguerite Pour vous j’ai cette douleur. Dedans votre oeil gracieux Toute douceur est écrite, Mais la douceur de vos yeux En amertume est confite, Souvent la couleuvre habite Dessous une belle fleur. Belle et franche Marguerite, Pour vous j’ai cette douleur. Or, puis que je deviens vieux, Et que rien ne me profite, Désespéré d’avoir mieux, Je m’en irai rendre ermite, Pour mieux pleurer mon malheur. Belle et franche Marguerite, Pour vous j’ai cette douleur. Mais si la faveur des Dieux Au bois vous avait conduite, Ou, d’espérer d’avoir mieux, Je m’en irai rendre ermite, Peut être que ma poursuite Vous ferait changer couleur. Belle et franche Marguerite Pour vous j’ai cette douleur.

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    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Le vent d’autrefois Il est minuit et demi Le vinyle tourne Toujours Ce vent d’autrefois Café, et encore du café Ses yeux diamants Inconscients Ne se cachent jamais L’encre des idées A peine séchée Et tout est repris Tout est réécrit à nouveau Le rythme de la basse Coule à travers son corps Comme du chocolat fondant Dans la bouche veloutée De celle qu’il aime

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    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Pétales bleus de la rose de l’aube Pétales bleus de la rose de l’aube acceptez les agissements de ma plume. Si je cours si tôt, ce n’est pas pour vous remuer. Apollon me tire de vos cotés, mais ne me donne guère de leçons. Quand j’aurai fini, nous irons ensemble sur les collines, au-dessus de la mer où le vent d’automne caressera nos visages baignés de lumière. C’est là-bas, pièce par pièce que nous regarderons ce puzzle. Et quand les bateaux quitteront le port, nous partirons, nous aussi, par le chemin de la falaise que nous connaissons si bien. Mais maintenant, ma fleur, patience, dormez…

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Arabesques de malheur Nous nous aimions comme deux fous ; On s’est quittés sans en parler. (Un spleen me tenait exilé Et ce spleen me venait de tout.) Que ferons-nous, moi, de mon âme, Elle de sa tendre jeunesse ! Ô vieillissante pécheresse, Oh ! que tu vas me rendre infâme ! Des ans vont passer là-dessus ; On durcira chacun pour soi ; Et plus d’une fois, je m’y vois, On ragera :  » Si j’avais su ! « …. Oh ! comme on fait claquer les portes, Dans ce Grand Hôtel d’anonymes ! Touristes, couples légitimes, Ma Destinée est demi-morte !…. – Ses yeux disaient :  » Comprenez-vous !  » Comment ne comprenez-vous pas ! «  Et nul n’a pu le premier pas ; On s’est séparés d’un air fou. Si on ne tombe pas d’un même Ensemble à genoux, c’est factice, C’est du toc. Voilà la justice Selon moi, voilà comment j’aime.

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Complainte sur certains ennuis Un couchant des Cosmogonies ! Ah ! que la Vie est quotidienne…. Et, du plus vrai qu’on se souvienne, Comme on fut piètre et sans génie…. On voudrait s’avouer des choses, Dont on s’étonnerait en route, Qui feraient une fois pour toutes ! Qu’on s’entendrait à travers poses. On voudrait saigner le Silence, Secouer l’exil des causeries ; Et non ! ces dames sont aigries Par des questions de préséance. Elles boudent là, l’air capable. Et, sous le ciel, plus d’un s’explique, Par quel gâchis suresthétique Ces êtres-là sont adorables. Justement, une nous appelle, Pour l’aider à chercher sa bague, Perdue (où dans ce terrain vague ?) Un souvenir d’AMOUR, dit-elle ! Ces êtres-là sont adorables !

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    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Figurez-vous un peu Oh ! qu’une, d’Elle-même, un beau soir, sût venir, Ne voyant que boire à Mes Lèvres ! où mourir…. Je m’enlève rien que d’y penser ! Quel baptême De gloire intrinsèque, attirer un  » je vous aime  » ! (L’attirer à travers la société, de loin, Comme l’aimant la foudre; un ‘, deux ! ni plus, ni moins. Je t’aime ! comprend-on ? Pour moi tu n’es pas comme Les autres ; jusqu’ici c’était des messieurs, l’Homme…. Ta bouche me fait baisser les yeux ! et ton port Me transporte ! (et je m’en découvre des trésors….) Et c’est ma destinée incurable et dernière D’épier un battement à moi de tes paupières ! Oh ! je ne songe pas au reste ! J’attendrai, Dans la simplicité de ma vie faite exprès ….. Te dirai-je au moins que depuis des nuits je pleure, Et que mes parents ont bien peur que je n’en meure?… Je pleure dans des coins ; je n’ai plus goût à rien ; Oh ! j’ai tant pleuré, dimanche, en mon paroissien ! Tu me demandes pourquoi Toi ? et non un autre…. Je ne sais ; mais c’est bien Toi, et point un autre ! J’en suis sûre comme du vide de mon cœur, Et…. comme de votre air mortellement moqueur… – Ainsi, elle viendrait, évadée, demi-morte, Se rouler sur le paillasson qu’est à ma porte ! Ainsi, elle viendrait à Moi ! les Yeux bien fous ! Et elle me suivrait avec cet air partout !

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    Jérôme Matin

    @jeromeMatin

    Petit singe rouge Quand le soleil se cachera derrière l’horizon, Au paroxysme de la furie barbare, Quand les bombes feront trembler les murs de ma maison, Océan d’altruisme, Tu seras mon rempart. Quand la mort embaumera les ruelles de la ville Comme les brumes qui glissent aux matins silencieux, Quand je perdrai l’innocence à l’heure du couvre-feu Toi et moi nous voyagerons immobiles. Quand je foulerai ma terre de sang Maculée, Quand je tairai le nom de ma maîtresse Egorgée, Le soir, dans mon lit, ton front sur ma joue, Tes bras frêles protègeront mon cou. Nous nous laisserons happer par les mâchoires du temps, Dévorer par la saison des linceuls volants. Deux fleurs tropicales dans un désert boréal, Nous pousserons l’ataraxie jusqu’au degré transcendantal. Quand les pages de mon recueil viendront à s’achever Je n’aurai pour toi que tendres pensées. Mes forces, mon souffle et mon allant consacrés À combattre les démons qui hanteront mon passé. Quand sous d’autres latitudes je me ferai ambassade Étouffant mon désarroi par un éclat de façade, Je songerai à ton sourire figé dans ma mémoire Comme l’empreinte de la lune au coeur d’une nuit noire. Petit singe rouge aux câlins magiques, Tant de larmes tu essuieras… Tant de rire tu partageras… Aussi vrai que tu ne me mentiras jamais, Tu seras le gardien de mes rêves et secrets. Comme la promesse d’un retour je te laisserai derrière moi Et ma mère pourra me voir et me sentir à travers toi. À l’amour que tu me porteras, À son reflet dans mes yeux, À mon doudou, À mon sauveur, À mon ami le plus précieux.

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Amants Une robe écarlate sur les mots draps de soie Le lit est une brise où s’unissent mer et murmures Flux et reflux musique de chambre oubli des morsures du monde de son obsédant venin Le sommeil recouvre les corps nus pour voiler la noble impudeur

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    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    À ma femme Quand ton esprit ravagé reverdira et que ton regard troublé par l’égarement retrouvera le chemin de l’oasis d’antan Quand les voix qui te hantent se tairont à jamais et que le monde exilé sera de nouveau ton familier Quand le temps d’aimer frappera à notre porte après sa longue absence les transes et ta démence Je te reconnaîtrai enfin Ô ma noyée d’aujourd’hui sauvée par la grâce de demain et sans dire un seul mot congédierai mon chagrin

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