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Créativité

131 poésies en cours de vérification
Créativité

Poésies de la collection créativité

    K

    Kieran Wall

    @kieranWall

    Attente Le fond de l’air est d’un cristal purgatorien ; De temps à autre un alexandrin se détache, Se pose sur la feuille comme un petit rien ; Rien de petit dans cette atmosphère bravache. L’astre parade sa chromie estropiée, D’épais nuages mascaradant lentement Les étoiles en acumina d’effacement ; Malicieux tons aux saveurs polycopiées. Les gouttes, sur le banc sur lequel je te rêve, S’écrasent en leur mélancolique tempo, La pensée en proie aux manques archétypaux… Et le printemps ne pense pas prévoir de trêve Dans ses railleries empreintes d’humidité Etalant devant moi son don d’ubiquité.

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    S

    Serge Langlet

    @sergeLanglet

    Il était une fois… Il était une fois… Il était une fois, surgis d’un rêve étrange, Trois êtres, écoutant le murmure du vent, Cherchant à expliquer les vestiges du temps, Qui gisent sous ce ciel à la lumière Orange ! Ce monde après tout, qu’importe s’il existe, Rêves ou réalité, là n’est pas la question, À toute Œuvre conçue, il y a une raison, Elle seule est perçue par l’âme de l’artiste.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    À une artiste Puisque les plus heureux ont des douleurs sans nombre, Puisque le sol est froid, puisque les cieux sont lourds, Puisque l’homme ici-bas promène son cœur sombre Parmi les vains regrets et les courtes amours, Que faire de la vie ? Ô notre âme immortelle, Où jeter tes désirs et tes élans secrets ? Tu voudrais posséder, mais ici tout chancelle ; Tu veux aimer toujours, mais la tombe est si près ! Le meilleur est encore en quelque étude austère De s’enfermer, ainsi qu’en un monde enchanté, Et dans l’art bien aimé de contempler sur terre, Sous un de ses aspects, l’éternelle beauté. Artiste au front serein, vous l’avez su comprendre, Vous qu’entre tous les arts le plus doux captiva, Qui l’entourez de foi, de culte, d’amour tendre, Lorsque la foi, le culte et l’amour, tout s’en va. Ah ! tandis que pour nous, qui tombons de faiblesse Et manquons de flambeau dans l’ombre de nos jours, Chaque pas à sa ronce où notre pied se blesse, Dans votre frais sentier marchez, marchez toujours. Marchez ! pour que le ciel vous aime et vous sourie, Pour y songer vous-même avec un saint plaisir, Et tromper, le cœur plein de votre idolâtrie, L’éternelle douleur et l’immense désir.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    Daphné À Éva Callimaki-Catargi Lorsque le dieu du jour, plein d’amoureuse audace, Dédaignant tout à coup l’Olympe et ses plaisirs, Sans char, la lyre en main, s’élançait sur la trace De la nymphe de ses désirs, Celle-ci, jusqu’au bout insensible et rétive, Le laissa s’égarer en des sentiers ingrats ; Puis, quand il la saisit, la jeune fugitive Se change en laurier dans ses bras. Un sort pareil attend ici-bas le génie : En l’Idéal qui fuit l’artiste a mis sa foi. Heureux qui voit de loin, dans l’arène infinie, Courir son rêve devant soi ! Car il faut, d’un élan qu’aucun refus n’arrête, Poursuivre aussi Daphné, quand ce serait en vain, Pour sentir à son tour s’agiter sur sa tête Les rameaux du laurier divin.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    La lyre d’Orphée Quand Orphée autrefois, frappé par les Bacchantes, Près de l’Hèbre tomba, sur les vagues sanglantes On vit longtemps encor sa lyre surnager. Le fleuve au loin chantait sous le fardeau léger. Le gai zéphyr s’émut; ses ailes amoureuses Baisaient les cordes d’or, et les vagues heureuses Comme pour l’arréter, d’un effort doux et vain S’empressaient à l’entour de l’instrument divin. Les récifs, les flots, le sable à son passage S’est revêtu de fleurs, et cet âpre rivage Voit soudain, pour toujours délivré des autans. Au toucher de la lyre accourir le Printemps. Ah! que nous sommes loin de ces temps de merveilles ! Les ondes, les rochers, les vents n’ont plus d’oreilles, Les cœurs même, les cœurs refusent de s’ouvrir. Et la lyre en passant ne fait plus rien fleurir.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    L’hyménée et l’amour Sur le seuil des enfers Eurydice éplorée S’évaporait légère, et cette ombre adorée A son époux en vain dans un suprême effort Avait tendu les bras. Vers la nuit éternelle, Par delà les flots noirs le Destin la rappelle ; Déjà la barque triste a gagné l’autre bord. Tout entier aux regrets de sa perte fatale, Orphée erra longtemps sur la rive infernale. Sa voix du nom chéri remplit ces lieux déserts. Il repoussait du chant la douceur et les charmes; Mais, sans qu’il la touchât, sa lyre sous ses larmes Rendait un son plaintif qui mourait dans les airs. Enfin, las d’y gémir, il quitta ce rivage Témoin de son malheur. Dans la Thrace sauvage Il s’arrête, et là, seul, secouant la torpeur Où le désespoir sombre endormait son génie, Il laissa s’épancher sa tristesse infinie En de navrants accords arrachés à son cœur. Ce fut le premier chant de la douleur humaine Que ce cri d’un époux et que sa plainte vaine ; La parole et la lyre étaient des dons récents. Alors la poésie émue et colorée Voltigeait sans effort sur la lèvre inspirée Dans la grâce et l’ampleur de ses jeunes accents. Des sons harmonieux telle fut la puissance Qu’elle adoucit bientôt cette amère souffrance; Un sanglot moins profond sort de ce sein brisé. La Muse d’un sourire a calmé le poëte ; Il sent, tandis qu’il chante, une vertu secrète Descendre lentement dans son cœur apaisé. Et tout à coup sa voix qu’attendrissent encore Les larmes qu’il versa, prend un accent sonore. Son chant devient plus pur ; grave et mélodieux, Il célèbre à la fois dans son élan lyrique L’Hyménée et l’Amour, ce beau couple pudique Qui marche heureux et fîer sous le regard des Dieux. Il les peint dans leur force et dans la confiance De leurs vœux éternels. Sur le Temps qui s’avance Ils ont leurs yeux fixés que nul pleur n’a ternis. Leur présence autour d’eux répand un charme austère ; Mais ces enfants du ciel descendus sur la terre Ne sont vraiment divins que quand ils sont unis. Oui, si quelque erreur triste un moment les sépare, Dans leurs sentiers divers bientôt chacun s’égare. Leur pied mal affermi trébuche à tout moment. La Pudeur se détourne et les Grâces décentes, Qui les suivaient, formant des danses innocentes. Ont à l’instant senti rougir leur front charmant. Eux seuls en l’enchantant font à l’homme éphémère Oublier ses destins. Leur main douce et légère Le soutient dans la vie et le guide au tombeau. Si les temps sont mauvais et si l’horizon semble S’assombrir devant eux, ils l’éclairent ensemble, Appuyés l’un sur l’autre et n’ayant qu’un flambeau. Pour mieux entendre Orphée, au sein de la nature Tout se taisait ; les vents arrêtaient leur murmure. Même les habitants de l’Olympe éthéré Oubliaient le nectar; devant leur coupe vide Ils écoutaient charmés, et d’une oreille avide, Monter vers eux la voix du mortel inspiré. Ces deux divinités que chantait l’hymne antique N’ont rien perdu pour nous de leur beauté pudique ; Leur front est toujours jeune et serein. Dans leurs yeux L’immortelle douceur de leur âme respire. Calme et pur, le bonheur fleurit sous leur sourire ; Un parfum sur leurs pas trahit encor les Dieux. Bien des siècles ont fui depuis l’heure lointaine Où la Thrace entendit ce chant ; sur l’âme humaine Plus d’un souffle a passé; mais l’homme sent toujours Battre le même cœur au fond de sa poitrine. Gardons-nous d’y flétrir la fleur chaste et divine De l’amour dans l’hymen éclose aux anciens jours. L’âge est triste ; il pressent quelque prochaine crise. Déjà plus d’un lien se relâche ou se brise. On se trouble, on attend. Vers un but ignoré Lorsque l’orage est là qui bientôt nous emporte, Ah ! pressons, s’il se peut, d’une étreinte plus forte Un cœur contre le nôtre, et dans un nœud sacré.

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    M

    Marc de Papillon de Lasphrise

    @marcDePapillonDeLasphrise

    La façon de ce sonnet est de l'invention de l'auteur S'esbahit-on de ma gentille humeur, Humeur qui est maintenant à la danse, Danse où l'on void la gaye esjouyssance, Esjouyssance ou se baigne mon cœur ? Cœur admiré de ma dame aime-honneur, Honneur que j'ay par ma brave defence, Defence esclair de la belle vaillance, Vaillance object, que Mars receut faveur : Faveur de Cypre, aggreable déesse, Déesse amour, support de ma jeunesse, Jeunesse aimée en despit des jaloux. Jaloux maudicts, ayez donques la rage, La rage habite en vostre sot mesnage, Mesnage tel que brebis entre loups.

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    Marcel Proust

    Marcel Proust

    @marcelProust

    Antoine Watteau Crépuscule grimant les arbres et les faces, Avec son manteau bleu, sous son masque incertain; Poussière de baisers autour des bouches lasses… Le vague devient tendre, et le tout près, lointain. La mascarade, autre lointain mélancolique, Fait le geste d’aimer plus faux, triste et charmant. Caprice de poète – ou prudence d’amant, L’amour ayant besoin d être orné savamment – Voici barques, goûters, silences et musique.

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    Marcel Proust

    Marcel Proust

    @marcelProust

    Anton Van Dyck Douce fierté des coeurs, grâce noble des choses, Qui brillent dans les yeux, les velours et les bois ; Beau langage élevé du maintien et des poses Héréditaire orgueil des femmes et des rois ! Tu triomphes, Van Dyck, prince des gestes calmes, Dans tous les êtres beaux qui vont bientôt mourir, Dans toute belle main qui sait encor s’ouvrir… Sans s’en douter, qu’importe, elle te tend les palmes ! Halte de cavaliers sous les pins, près des flots Calmes comme eux, comme eux bien proches des sanglots ; Enfants royaux déjà magnifiques et graves, Vêtements résignés, chapeaux à plumes braves, Et bijoux en qui pleure, onde à travers les flammes, L’amertume des pleurs dont sont pleines les âmes, Trop hautaines pour les laisser monter aux yeux ; Et toi par-dessus tous, promeneur précieux En chemise bleu pâle, une main à la hanche, Dans l’autre un fruit feuillu détaché de la branche, Je rêve sans comprendre à ton geste et tes yeux : Debout mais reposé dans cet obscur asile Duc de Richmond, ô jeune sage ! – ou charmant fou ? – Je te reviens toujours… -. Un saphir à ton cou A des feux aussi doux que ton regard tranquille.

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    Marcel Proust

    Marcel Proust

    @marcelProust

    Chopin Chopin, mer de soupirs, de larmes, de sanglots Q’un vol de papillons sans se poser traverse Jouant sur la tristesse ou dansant sur les flots. Reve, aime, souffre, crie, apaise, charme ou berce, Toujours tu fais courir entre chaque douleur L’oubli vertigineux et doux de ton caprice Comme les papillons volent de fleur en fleur; De ton chagrin alors ta joie est la complice: L’ardeur du tourbillon accroit la soif des pleurs. De la lune et des eaux pale et doux camarade, Prince du desespoir ou grand seigneur trahi, Tu t’exaltes encore, plus beau d’etre pali, Du soleil inondant ta chambre de malade Qui pleure a lui sourire et souffre de le voir… Sourire du regret et larmes de l’Espoir!

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    Marcel Proust

    Marcel Proust

    @marcelProust

    Schumann Du vieux jardin dont l’amitié t’a bien reçu, Entends garçons et nids qui sifflent dans les haies, Amoureux las de tant d’étapes et de plaies, Schumann, soldat songeur que la guerre a déçu. La brise heureuse imprègne, où passent des colombes, De l’odeur du jasmin l’ombre du grand noyer, L’enfant lit l’avenir aux flammes du foyer, Le nuage ou le vent parle à ton cœur des tombes. Jadis tes pleurs coulaient aux cris du carnaval Ou mêlaient leur douceur à l’amère victoire Dont l’élan fou frémit encor dans ta mémoire; Tu peux pleurer sans fin: Elle est à ton rival. Vers Cologne le Rhin roule ses eaux sacrées. Ah! que gaiement les jours de fête sur ses bords Vous chantiez! – Mais brisé de chagrin, tu t’endors… Il pleut des pleurs dans des ténèbres éclairées. Rêve où la morte vit, où l’ingrate a ta foi, Tes espoirs sont en fleurs et son crime est en poudre… Puis éclair déchirant du réveil, où la foudre Te frappe de nouveau pour la première fois. Coule, embaume, défile aux tambours ou sois belle! Schumann, ô confident des âmes et des fleurs, Entre tes quais joyeux fleuve saint des douleurs, Jardin pensif, affectueux, frais et fidéle, Où se baisent les lys, la lune et l’hirondelle, Armée en marche, enfant qui rêve, femme en pleurs!

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    M

    Michel Ménaché

    @michelMenache

    Danser l’absence Dansant sous vide aux ailes du silence elle ouvre l’espace à l’ouïe du mystère * Spéléologue de l’être la danseuse s’insinue ange égaré dans les profondeurs de l’absence * Danseuse solitaire Elle repeuple l’espace nu d’un temple désert vidé de ses divinités * Ouvrir le bal dans la chambre vide le corps s’anime en archipel de signes * Danseuse poids plume elle marche sur des œufs le doute métaphysique est en ligne * Solitude de funambule entre naître et mourir la longueur de la corde se jauge au pouls de l’arpenteur * « La joie est la meilleure solution » disait-elle Huit mille œillets dans la Cour d’Honneur Nelken poème toujours à vif du sang de Pina

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    M

    Michelle Grenier

    @michelleGrenier

    Gavroche du crayon A Cabu Il est mort, le rieur, les doigts pleins d’encre Gavroche du crayon, espiègle diablotin Qui croquait la bêtise de sa plume épicée. Son regard, lampion contre l’obscurantisme S’est éteint ce matin. Ravivons la lumière Nulle voix ne va jamais se taire Face à la barbarie encagoulée. Debout les vivants ! Aucune peur ne musellera nos paroles : Sans bâillon ni camisole, Par un cri accordé à nos gorges éraillées D’une seule et même voix clamons : Le rire vole plus haut que les plombs ! Rions, rions de l’ignorance crasse Des fanatismes de tout poil. Poètes, affûtons nos crayons Osons être plus audacieux en créant Ce rien et ce tout qui se nourrit d’âme Et qui fait vivre intensément.

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    M

    Mohammed Bennis

    @mohammedBennis

    L'amour est invention Sous le pin des symboles l'amour étrange parle Prends de ces feuilles ce qui éblouirait l'aimée et jette-le dans l'eau de la parole Poésie coupant les mains Froideur se jouant de la présence Aveu compris de nous deux seuls Salut que tu laisses suspendu entre deux passants Propos sur le sang d'une couleur dans une toile non encore peinte À Casablanca, un ami m'a raconté avoir été entraîné dans le dédale d'une soirée. Une femme silencieuse entre toutes les présentes le surprit par un amour non déclaré dont il ne savait d'où provenaient les douleurs. Il la salua, les yeux rivés sur l'eau douce de ses seins. Peu convaincue, elle choisit de se taire alors que les planches du désert la sculptaient. Puis elle l'agressa devant l'assistance au point qu'il en fut perturbé et que des nuages de solitude se bousculèrent entre tripes et paupières. Bénie sois-tu. ô langue du grand amour !

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    N

    Nadia Ben Slima

    @nadiaBenSlima

    Du jour ou de la nuit La nuit n’est plus pénible. Enveloppée dans les nuages elle se remet du jour et de la tristesse dans son sillage, les orages blessent se défient les oiseaux volages sombres et volubiles. Pourtant c’est bien là que l’on rêve c’est dans cet air, que se jouent les meilleures trêves qui apaisent et qui intègrent. Les éclaircies ne se voient guères mais il est sûr qu’elle sourit. Dans le jour se cache la belle nuit.

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    N

    Nadia Ben Slima

    @nadiaBenSlima

    Émergence Les idées se bousculent se rassemblent et se fuient les trajectoires se délient Dans une grammaire aléatoire le maillage se détend les pensées se rattrapent se libèrent d’une mouvance illusoire Détruire et se régénérer ailleurs ou ici même selon un algorithme d’une latence bien éclairée Attendre l’évidence, l’instinct ou l’intuition

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    L’accent circonflexe Nous voilà bien perplexes, Plus d’accents circonflexes! Adopter d’abrégés réflexes? L’orthographe orthodoxe, Aspire à d’autres paradoxes, Délicate réforme hétérodoxe! Langue vivante bien implexe, Chapeau frivole à l’air convexe, Nouvelle mode, sans complexes. Symbole accusé d’être prolixe, Céleste cil tel un gracile affixe, Le transcrit émeut, se mue et se fixe.

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Écrire un peu Écrire un peu, Un peu tous les jours, Se rassasier de mots, Ressasser des maux. Écrire encore, Encore et toujours, Pour peindre la réalité, Pour travestir la vérité. Écrire souvent, Souvent sur l’amour, Essayer d’en apprendre, Sans bien y comprendre. Écrire beaucoup, Beaucoup de calembours, De rimes et vers embrochés, Poète aux bords ébréchés. Écrire, écrire sans fin, Laisser s’échapper les jours, Le temps qui s’évade, ce grand sorcier, Sympathique marabout, sordide artificier.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    À côté À côté La nuit plus longue et la route plus blanche. Lampes je suis plus près de vous que la lumière. Un papillon l’oiseau d’habitude Roue brisée de ma fatigue De bonne humeur place Signal vide et signal À l’éventail d’horloge. À CÔTÉ Soleil tremblant Signal vide et signal à l’éventail d’horloge Aux caresses unies d’une main sur le ciel Aux oiseaux entr’ouvrant le livre des aveugles Et d’une aile après l’autre entre cette heure et l’autre Dessinant l’horizon faisant tourner les ombres Qui limitent le monde quand j’ai les yeux baissés.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Giorgio de Chirico Un mur dénonce un autre mur Et l’ombre me défend de mon ombre peureuse. Ô tour de mon amour autour de mon amour, Tous les murs filaient blanc autour de mon silence. Toi, que défendais-tu? Ciel insensible et pur Tremblant tu m’abritais. La lumière en relief Sur le ciel qui n’est plus le miroir du soleil, Les étoiles de jour parmi les feuilles vertes, Le souvenir de ceux qui parlaient sans savoir, Maîtres de ma faiblesse et je suis à leur place Avec des yeux d’amour et des mains trop fidèles Pour dépeupler un monde dont je suis absent.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    L’ombre aux soupirs Sommeil léger, petite hélice, Petite, tiède, cœur à l’air. L’amour de prestidigitateur, Ciel lourd des mains, éclairs des veines, Courant dans la rue sans couleurs, Pris dans sa traîne de pavés, Il lâche le dernier oiseau De son auréole d’hier— Dans chaque puits, un seul serpent. Autant rêver d’ouvrir les portes de la mer.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    L’unique Elle avait dans la tranquillité de son corps Une petite boule de neige couleur d’œil Elle avait sur les épaules Une tache de silence une tache de rose Couvercle de son auréole Ses mains et des arcs souples et chanteurs Brisaient la lumière Elle chantait les minutes sans s’endormir.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Art poétique De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l’Impair Plus vague et plus soluble dans l’air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. Il faut aussi que tu n’ailles point Choisir tes mots sans quelque méprise : Rien de plus cher que la chanson grise Où l’Indécis au Précis se joint. C’est des beaux yeux derrière des voiles, C’est le grand jour tremblant de midi, C’est, par un ciel d’automne attiédi, Le bleu fouillis des claires étoiles ! Car nous voulons la Nuance encor, Pas la Couleur, rien que la nuance ! Oh ! la nuance seule fiance Le rêve au rêve et la flûte au cor ! Fuis du plus loin la Pointe assassine, L’Esprit cruel et le Rire impur, Qui font pleurer les yeux de l’Azur, Et tout cet ail de basse cuisine ! Prends l’éloquence et tords-lui son cou ! Tu feras bien, en train d’énergie, De rendre un peu la Rime assagie. Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ? Ô qui dira les torts de la Rime ? Quel enfant sourd ou quel nègre fou Nous a forgé ce bijou d’un sou Qui sonne creux et faux sous la lime ? De la musique encore et toujours ! Que ton vers soit la chose envolée Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée Vers d’autres cieux à d’autres amours. Que ton vers soit la bonne aventure Éparse au vent crispé du matin Qui va fleurant la menthe et le thym… Et tout le reste est littérature.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Kaléidoscope À Germain Nouveau. Dans une rue, au coeur d’une ville de rêve Ce sera comme quand on a déjà vécu : Un instant à la fois très vague et très aigu… Ô ce soleil parmi la brume qui se lève ! Ô ce cri sur la mer, cette voix dans les bois ! Ce sera comme quand on ignore des causes ; Un lent réveil après bien des métempsycoses : Les choses seront plus les mêmes qu’autrefois Dans cette rue, au coeur de la ville magique Où des orgues moudront des gigues dans les soirs, Où les cafés auront des chats sur les dressoirs Et que traverseront des bandes de musique. Ce sera si fatal qu’on en croira mourir : Des larmes ruisselant douces le long des joues, Des rires sanglotés dans le fracas des roues, Des invocations à la mort de venir, Des mots anciens comme un bouquet de fleurs fanées ! Les bruits aigres des bals publics arriveront, Et des veuves avec du cuivre après leur front, Paysannes, fendront la foule des traînées Qui flânent là, causant avec d’affreux moutards Et des vieux sans sourcils que la dartre enfarine, Cependant qu’à deux pas, dans des senteurs d’urine, Quelque fête publique enverra des pétards. Ce sera comme quand on rêve et qu’on s’éveille, Et que l’on se rendort et que l’on rêve encor De la même féerie et du même décor, L’été, dans l’herbe, au bruit moiré d’un vol d’abeille.

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    René Char

    René Char

    @reneChar

    Les inventeurs Ils sont venus, les forestiers de l'autre versant, les inconnus de nous, les rebelles à nos usages. Ils sont venus nombreux. Leur troupe est apparue à la ligne de partage des cèdres Et du champ de la vieille moisson désormais irrigué et vert. La longue marche les avait échauffés. Leur casquette cassait sur leurs yeux et leur pied fourbu se posait dans le vague. Ils nous ont aperçus et se sont arrêtés. Visiblement ils ne présumaient pas nous trouver là, Sur des terres faciles et des sillons bien clos. Tout à fait insouciants d'une audience. Nous avons levé le front et les avons encouragés. Le plus disert s'est approché, puis un second tout aussi déraciné et lent. Nous sommes venus, dirent-ils, vous prévenir de l'arrivée prochaine de l'ouragan, de votre implacable adversaire. Pas plus que vous, nous ne le connaissons Autrement que par des relations et des confidences d'ancêtres. Mais pourquoi sommes-nous heureux incompréhensi-blement devant vous et soudain pareils à des enfants? Nous avons dit merci et les avons congédiés. Mais auparavant ils ont bu, et leurs mains tremblaient, et leurs yeux riaient sur les bords. Hommes d'arbres et de cognée, capables de tenir tête à quelque terreur, mais inaptes à conduire l'eau, à aligner des bâtisses, à les enduire de couleurs plaisantes. Ils ignoreraient le jardin d'hiver et l'économie de la joie. Certes, nous aurions pu les convaincre et les conquérir. Car l'angoisse de l'ouragan est émouvante. Oui, l'ouragan allait bientôt venir: Mais cela valait-il la peine que l'on en parlât et qu'on dérangeât l'avenir? Là où nous sommes, il n'y a pas de crainte urgente.

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    R

    Renee Vivien

    @reneeVivien

    Inspiration L’esprit souffle… Et le vent emporte les paroles Qui vacillent ainsi que les musiques folles. Inexplicable autant que l’amour et la foi, Ô l’Inspiration ! reviens bientôt vers moi ! Reviens comme le vent qui chante et se lamente, Reviens comme une haleine implacable ou démente ! Reviens comme le vent qui m’inspira l’amour, Et je t’accueillerai, dans l’instant du retour, Avec l’emportement et l’angoisse démente Qu’inspire le retour d’une infidèle amante !

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    R

    Robert Tirvaudey

    @robertTirvaudey

    Épaisseur Nous sommes de la même épaisseur L’eau, l’air et la vapeur Pareils adossés à la même hauteur Du sommet à la courbe opale Semblable à un paysage pâle On sombre dans le creux dédale Aussi les êtres peuvent-ils vivre Dans l’ivresse qui les enivre Enfermés dans un même livre Tout s’écrit à l’infini Le point final est indéfini Que seule l’épaisseur redéfinit

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    S

    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    Le cinéma Pour un vieux Monsieur qui ne comprend pas le cinéma Trou d’ombre. Grotte obscure, où l’on sent, vaguement, Bouger des êtres. La pâleur de l’écran nu Comme une baie ouverte, au fond, sur l’inconnu… Musique en sourdine, tiédeur, chuchotements, Odeur de mandarine, De sucre d’orge et d’amandes grillées. Attente, carillon d’un timbre qui s’obstine, Petite danse de lueurs éparpillées. …………………………………… Puis, coup de soleil brusque. Le mystère De ce carré de neige s’animant. Floraisons de jardins, pics, fleuves, coins charmants, Coins tragiques, villes, forêts, la vaste terre… La vaste terre, et le ciel vaste, et la magie De visages parlant des yeux, des lèvres, Sans la voix. Gestes précis, calme, énergie Ou nerfs qui cèdent, Fièvres, Bonheurs et désespoirs. Des paroles, pourquoi ? Un sourire, une larme, Un battement de cils… L’émotion n’est pas dans le vacarme. Une ligne, des points… voici le fil Du roman triste ou gai qui se déroule. Aimes-tu voir les hommes s’agiter ? Assis, tu regardes la foule. Aimes-tu le désert ? Tu le parcours, l’été, Sous un torrent de feu, sans autre peine Que de laisser pour toi marcher les sables… Plaines, Montagnes, mers, te livrent leurs secrets, Et le pôle est si près Que Nanouk l’Esquimau l’accueille en frère ; Et la jungle est si près Que tu t’en vas avec le chasseur de panthères… Ô beaux voyages que jamais tu ne ferais ! Tous les héros, tu les connais, Ceux de l’Histoire et ceux de la légende ; Tous les contes des Mille et une nuits, – Les contes d’autrefois, ceux d’aujourd’hui – Et les temples, et les palais, Et les vieux bourgs où les clairs de lune descendent… Tu les connais… Tu les connais, toi, prisonnier, Peut-être, de murs gris, de choses grises, toi Dont la vie est grise ou pire… Vois, des fleurs s’ouvrent, des oiseaux t’invitent, vois : Aux vergers d’Aladin s’emplissent des paniers… Cueille des rêves, toi qui fus un prisonnier ! Ainsi qu’une arche de porphyre, La muraille s’écarte… Évade-toi ! Il pleut, ou le vent souffle sur le toit, Ou c’est juillet qui brûle, ou dans la rue, C’est trop dimanche avec trop de gens qui bavardent, Viens dans ce petit coin merveilleux et regarde… Ici, l’heure vécue, Même terrible – tous les drames sont possibles ! – N’est qu’à demi terrible, Et te voilà, comme les tout-petits, Riant, toi qui pleurais… Tu ris, Toi, vieux, comme les écoliers que rien n’étonne. Charlie est là… Charlie ! Et Keaton, et Fatty, Et pour ce bon rire, conquis Sur toi-même, c’est le meilleur d’eux-mêmes Qu’ils te donnent. Art muet, soit… N’ajoute rien. Tu l’aimes, Tu l’aimeras, quoi que tu dises, l’art vivant Qui t’offre son visage neuf et son langage, Ses ralentis, ses raccourcis, tous ses mirages, Tous ses décors mouvants… Près de ces gens qui, dans l’ombre, s’effacent, Viens seulement t’asseoir, veux-tu, sans parti pris ? De la nuit d’une salle étroite, aux longs murs gris, Regarde ce miracle : un film qui passe…

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    S

    Susy Desrosiers

    @susyDesrosiers

    Langueur J’ai épuisé ma plume jusqu’au bout de moi jusqu’à plus rien la gorge pleine de roches ma voix s’étrangle mes mains deviennent muettes je m’égare dans mes silences *** j’erre dans des ailleurs habite des espaces qui ne m’appartiennent pas j’incarne des chairs inconnues respire une autre vie me perds dans de nouveaux visages je meurs une fois de plus

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    S

    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Concert ou charivari ? Sursaut de parchemins dans la nuit Enflammée Charme des prismes qui nous agglutinent dans l’aberration cruelle d’un monde Dépouillé Coupablement présents dans le rythme les mots nous effleurent un poing dans notre âme noyée Viduité d’un instant meublé de notes Sélection des composantes connexes Art

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