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Bonheur

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Bonheur

Poésies de la collection bonheur

    Guillaume Apollinaire

    Guillaume Apollinaire

    @guillaumeApollinaire

    Scène nocturne du 22 avril 1915 Gui chante pour Lou Mon ptit Lou adoré Je voudrais mourir un jour que tu m’aimes Je voudrais être beau pour que tu m’aimes Je voudrais être fort pour que tu m’aimes Je voudrais être jeune jeune pour que tu m’aimes Je voudrais que la guerre recommençât pour que tu m’aimes Je voudrais te prendre pour que tu m’aimes Je voudrais te fesser pour que tu m’aimes Je voudrais te faire mal pour que tu m’aimes Je voudrais que nous soyons seuls dans une chambre d’hôtel à Grasse pour que tu m’aimes Je voudrais que nous soyons seuls dans mon petit bureau près de la terrasse couchés sur le lit de fumerie pour que tu m’aimes Je voudrais que tu sois ma sœur pour t’aimer incestueusement Je voudrais que tu eusses été ma cousine pour qu’on se soit aimés très jeunes Je voudrais que tu sois mon cheval pour te chevaucher longtemps, longtemps Je voudrais que tu sois mon coeur pour te sentir toujours en moi. Je voudrais que tu sois le paradis ou l’enfer selon le lieu où j’aille Je voudrais que tu sois un petit garçon pour être ton précepteur Je voudrais que tu sois la nuit pour nous aimer dans les ténèbres Je voudrais que tu sois ma vie pour être par toi seule Je voudrais que tu sois un obus boche pour me tuer d’un soudain amour Lilith et Proserpine (aux enfers) Nous nous aimons sauvagement dans la nuit noire Victimes de l’ascèse et produits du désespoir Chauves-souris qui ont leurs anglais comme les femmes Le Petit Lou Faut pas parler comm’ ça, on dit coulichonnette Lilith J’ai créé la mer Rouge contre le désir de l’homme Proserpine J’ai fait sortit de son lit le Léthé J’en inonde le monde comme d’un hippomane L’oiseau d’éternité du moutier de Heisterbach Je suis l’éternité Mort belle de la Beauté Je mords la mirabelle de l’Été Flambant Phénix de la Charité Pélican de la prodigalité Aigle cruel de la Vérité Rouge-gorge de la sanglante clarté Corbeau de la sombre bonté Qu’est devenu le moine hébété La prière Abaissement qui élève Le maître fut l’élève Aimer n’être pas aimé Fumée, belle fumée La joie Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Je commande et mande Je nais du mal à Samarcande Mais il ne faut pas que j’attende Le Remords Toutes deux, appelez-moi votre père Et l’Art est notre fils multiforme Je m’ouvre la poitrine, Entrez ! c’est notre demeure il y a une horloge qui sonne les heures La 45e batterie du 38e Les chevaux hennissent Éteignez les lumières Les caissons sont chargés Empêchez les hommes de dormir Entends miauler les tigres volants de la guerre Gui Je pense à toi ma lou et ne pense pas à dormir Le Ptit Lou Je suis dans ton dodo et de loin près de toi Le monde ou bien Les gens du monde Mon ptit Lou je veux te reprendre Oublie tes soldats pour mes fêtes. L’Avenir Lou et Gui et vous Toutou faut que vous voyez tous trois De merveilleux rivages Une ville enchantée comme Cordoue En Andalousie. Les gens simples séduits par votre cœur Et votre fantaisie Vous donneront des fleurs, des cannes à sucre Vous pourrez voir encore plus loin si vous voulez La nature des tropiques Une ville blanche; à vingt minutes de la ville un petit pays sur la mer avec de belles maisons dans des parcs Vous louerez un palais où de toutes les fenêtres Lou touchera les palmes avec ses mains Les chevreaux, les ânes, les mules ravissanres Comme des femmes Et aussi expressives quand au regard seront avec vous Gui L’avenir m’intéresse et mon amour surtout Mais l’art et les artistes futurs ne m’intéressent pas. À Paris, il y aura la Seine Et le regard de mon ptit Lou Chœur des jeunes filles mortes en 1913 Quand les belles furent au bois Chacune tenait une rose Et voilà qu’on revient du bois N’avons plus rien entre les doigts Et les jeunes gens de naguère S’en vont ne se retournent pas Ceux qui nous aimèrent naguère Emportent la rose à la guerre Ô mort mène-nous dans le bois Pour retrouver la rose morte Et le rossignol dans le bois Chante toujours comme autrefois

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    Guillaume Apollinaire

    Guillaume Apollinaire

    @guillaumeApollinaire

    Tourbillon de mouches Un cavalier va dans la plaine La jeune fille pense à lui Et cette flotte à Mytilène Le fil de fer est là qui luit Comme ils cueillaient la rose ardente Leurs yeux tout à coup ont fleuri Et quel soleil la bouche errante A qui la bouche avait souri. Secteur des Hurlus, 18 septembre 1915

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    Guy de Maupassant

    Guy de Maupassant

    @guyDeMaupassant

    Désirs Le rêve pour les uns serait d’avoir des ailes, De monter dans l’espace en poussant de grands cris, De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles, Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris. D’autres voudraient pouvoir écraser des poitrines En refermant dessus leurs deux bras écartés ; Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines, Arrêter d’un seul coup les chevaux emportés. Moi ; ce que j’aimerais, c’est la beauté charnelle : Je voudrais être beau comme les anciens dieux, Et qu’il restât aux coeurs une flamme éternelle Au lointain souvenir de mon corps radieux. Je voudrais que pour moi nulle ne restât sage, Choisir l’une aujourd’hui, prendre l’autre demain ; Car j’aimerais cueillir l’amour sur mon passage, Comme on cueille des fruits en étendant la main. Ils ont, en y mordant, des saveurs différentes ; Ces arômes divers nous les rendent plus doux. J’aimerais promener mes caresses errantes Des fronts en cheveux noirs aux fronts en cheveux roux. J’adorerais surtout les rencontres des rues, Ces ardeurs de la chair que déchaîne un regard, Les conquêtes d’une heure aussitôt disparues, Les baisers échangés au seul gré du hasard. Je voudrais au matin voir s’éveiller la brune Qui vous tient étranglé dans l’étau de ses bras ; Et, le soir, écouter le mot que dit tout bas La blonde dont le front s’argente au clair de lune. Puis, sans un trouble au coeur, sans un regret mordant, Partir d’un pied léger vers une autre chimère. – Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent : On trouverait au fond une saveur amère. Guy de Maupassant, Des vers

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    Guy de Maupassant

    Guy de Maupassant

    @guyDeMaupassant

    Enfant, pourquoi pleurer ? Enfant, pourquoi pleurer, puisque sur ton passage On écarte toujours les ronces du chemin? Une larme fait mal sur un jeune visage, Cueille et tresse les fleurs qu’on jette sous ta main. Chante, petit enfant, toute chose a son heure; Va de ton pied léger, par le sentier fleuri; Tout paraît s’attrister sitôt que l’enfant pleure, Et tout paraît heureux lorsque l’enfant sourit. Comme un rayon joyeux ton rire doit éclore, Et l’oiseau doit chanter sous l’ombre des berceaux, Car le bon Dieu là-haut écoute dès l’aurore Le rire des enfants et le chant des oiseaux.

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    Fantaisie Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Un air très-vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets. Or, chaque fois que je viens à l'entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit : C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre Un coteau vert, que le couchant jaunit, Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ; Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que dans une autre existence peut-être, J'ai déjà vue… et dont je me souviens !

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    Gaieté Petit piqueton de Mareuil, Plus clairet qu’un vin d’Argenteuil, Que ta saveur est souveraine ! Les Romains ne t’ont pas compris Lorsqu’habitant l’ancien Paris Ils te préféraient le Surène. Ta liqueur rose, ô joli vin ! Semble faite du sang divin De quelque nymphe bocagère ; Tu perles au bord désiré D’un verre à côtes, coloré Par les teintes de la fougère. Tu me guéris pendant l’été De la soif qu’un vin plus vanté M’avait laissé depuis la veille ; Ton goût suret, mais doux aussi, Happant mon palais épaissi, Me rafraîchit quand je m’éveille. Eh quoi ! si gai dès le matin, Je foule d’un pied incertain Le sentier où verdit ton pampre !… – Et je n’ai pas de Richelet Pour finir ce docte couplet… Et trouver une rime en ampre.

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    Le relais En voyage, on s’arrête, on descend de voiture ; Puis entre deux maisons on passe à l’aventure, Des chevaux, de la route et des fouets étourdi, L’œil fatigué de voir et le corps engourdi. Et voici tout à coup, silencieuse et verte, Une vallée humide et de lilas couverte, Un ruisseau qui murmure entre les peupliers, – Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    Le temps I Le Temps ne surprend pas le sage ; Mais du Temps le sage se rit, Car lui seul en connaît l’usage ; Des plaisirs que Dieu nous offrit, Il sait embellir l’existence ; Il sait sourire à l’espérance, Quand l’espérance lui sourit. II Le bonheur n’est pas dans la gloire, Dans les fers dorés d’une cour, Dans les transports de la victoire, Mais dans la lyre et dans l’amour. Choisissons une jeune amante, Un luth qui lui plaise et l’enchante ; Aimons et chantons tour à tour ! III  » Illusions ! vaines images ! «  Nous dirons les tristes leçons De ces mortels prétendus sages Sur qui l’âge étend ses glaçons ; «   » Le bonheur n’est point sur la terre, Votre amour n’est qu’une chimère, Votre lyre n’a que des sons ! «  IV Ah ! préférons cette chimère A leur froide moralité ; Fuyons leur voix triste et sévère ; Si le mal est réalité, Et si le bonheur est un songe, Fixons les yeux sur le mensonge, Pour ne pas voir la vérité. V Aimons au printemps de la vie, Afin que d’un noir repentir L’automne ne soit point suivie ; Ne cherchons pas dans l’avenir Le bonheur que Dieu nous dispense ; Quand nous n’aurons plus l’espérance, Nous garderons le souvenir. VI Jouissons de ce temps rapide Qui laisse après lui des remords, Si l’amour, dont l’ardeur nous guide, N’a d’aussi rapides transports : Profitons de l’adolescence, Car la coupe de l’existence Ne pétille que sur ses bords ! (1824)

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    Gérard de Nerval

    Gérard de Nerval

    @gerardDeNerval

    Mélodie irlandaise Le soleil du matin commençait sa carrière, Je vis près du rivage une barque légère Se bercer mollement sur les flots argentés. Je revins quand la nuit descendait sur la rive : La nacelle était là, mais l’onde fugitive Ne baignait plus ses flancs dans le sable arrêtés. Et voilà notre sort ! au matin de la vie Par des rêves d’espoir notre âme poursuivie Se balance un moment sur les flots du bonheur ; Mais, sitôt que le soir étend son voile sombre, L’onde qui nous portait se retire, et dans l’ombre Bientôt nous restons seuls en proie à la douleur. Au déclin de nos jours on dit que notre tête Doit trouver le repos sous un ciel sans tempête ; Mais qu’importe à mes voeux le calme de la nuit ! Rendez-moi le matin, la fraîcheur et les charmes ; Car je préfère encor ses brouillards et ses larmes Aux plus douces lueurs du soleil qui s’enfuit. Oh ! qui n’a désiré voir tout à coup renaître Cet instant dont le charme éveilla dans son être Et des sens inconnus et de nouveaux transports ! Où son âme, semblable à l’écorce embaumée, Qui disperse en brûlant sa vapeur parfumée, Dans les feux de l’amour exhala ses trésors !

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    Henri Michaux

    @henriMichaux

    Bonheur Parfois, tout d'un coup, sans cause visible, s'étend sur moi un grand frisson de bonheur. Venant d'un centre de moi-même si intérieur que je l'ignorais, il met, quoique roulant à une vitesse extrême, il met un temps considérable à se développer jusqu'à mes extrémités. Ce frisson est parfaitement pur. Si longuement qu'il chemine en moi, jamais il ne rencontre d'organe bas, ni d'ailleurs d'aucune sorte, ni ne rencontre non plus idées ni sensations, tant est absolue son intimité. Et Lui et moi sommes parfaitement seuls. Peut-être bien, me parcourant dans toutes mes parties, demande-t-il au passage à celles-ci : « Eh bien? ça va? Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ici? » C'est possible, et qu'il les réconforte à sa façon. Mais je ne suis pas mis au courant. Je voudrais aussi crier mon bonheur, mais quoi dire? cela est si strictement personnel. Bientôt la jouissance est trop forte. Sans que je m'en rende compte, en quelques secondes cela est devenu une souffrance atroce, un assassinat. La paraiysie! me dis-je. Je fais vite quelques mouvements, je m'asperge de beaucoup d'eau, ou plus simplement, je me couche sur le ventre et cela passe.

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    Henri Michaux

    @henriMichaux

    Bonheur bête Quand donc pourrai-je parler de mon bonheur ? Il n'y a dans mon bonheur aucune paille, aucune trace, aucun sable. Il ne se compare pas à mon malheur (autrefois, paraît-il dans le Passé, quand?). Il n'a pas de limite, il n'a pas de..., pas de. Il ne va nulle part. Il n'est pas à l'ancre, il est tellement sûr qu'il me désespère. Il m'enlève tout élan, il ne me laisse ni la vue, ni l'oreille, et plus il... et moins je... Il n'a pas de limites, il n'a pas de..., pas de. Et pourtant ce n'est qu'une petite chose. Mon malheur était beaucoup plus considérable, il avait des propriétés, il avait des souvenirs, des excroissances, du lest. C'était moi. Mais ce bonheur! Probablement, oh oui, avec le temps il se fera une personnalité, mais le temps, il ne l'aura pas. Le malheur va revenir. Son grand essieu ne peut être bien loin. Il approche.

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    Henri Michaux

    @henriMichaux

    Encore un Malheureux Il habitait rue Saint-Sulpice. Mais il s'en alla. « Trop près de la Seine, dit-il, un faux pas est si vite fait »; il s'en alla. Peu de gens réfléchissent comme il y a de l'eau, et profonde et partout. Les torrents des Alpes ne sont pas si profonds, mais ils sont tellement rapides (résultat pareil). L'eau est toujours la plus forte, de quelque manière qu'elle se présente. Et comme il s'en rencontre de tous côtés presque sur toutes les routes... il a beau exister des ponts et des ponts, il suffit d'un qui manque et vous êtes noyé, aussi sûrement noyé qu'avant l'époque des ponts. « Prenez de l'hémostyl, disait le médecin, ça provient du sang. » « Prenez de l'antasthène, disait le médecin, ça provient des nerfs. » « Prenez des balsamiques, disait le médecin, ça provient de la vessie. » Oh ! l'eau, toutes ces eaux par le monde entier!

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    Henri-Frédéric Amiel

    Henri-Frédéric Amiel

    @henriFredericAmiel

    Le bonheur Le bonheur est fait d'énergie, De persévérance et de foi : Si tu veux l'attirer à toi, Sans te lasser, travaille et prie. « Aide toi le ciel t'aidera » Qui du sort par trop se défie Moins qu'un autre le fixera.

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    Honorat de Racan

    @honoratDeRacan

    Stances à Thirsis Thirsis, il faut penser à faire la retraite : La course de nos jours est plus qu'à demi faite. L'âge insensiblement nous conduit à la mort. Nous avons assez vu sur la mer de ce monde Errer au gré des flots notre nef vagabonde ; Il est temps de jouir des délices du port.

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    Hélène Picard

    @helenePicard

    J’aime… J’aime… C’en est assez pour vous connaître, ô villes, Avec vos cris et vos couchants, Pour vous connaître, amère et tiède odeur des îles, Austère bonne odeur des champs. J’aime… Je te défie, ô ciel, d’être plus vaste Que mon regard qui te contient ; Je suis reine en n’ayant que ma tunique chaste Et mes pleurs pour unique bien. Mes bras ont la douceur de la neuve pelouse Après les averses d’été, Et je baisse les yeux tant mon âme est jalouse De s’isoler dans sa beauté. Le rayon du blé mûr s’étend sur ma poitrine ; Et l’ombre des grands arbres bleus, Et les reflets des eaux, du vent, de la colline Se mélangent dans mes cheveux. Il semble que je vais, grave, au-devant d’une arche… Une femme, à la fin du jour, S’est retournée un peu pour voir celle qui marche Enchaînée avec son amour. Le faon m’a regardée en bondissant de joie, J’ai vu ses jeunes flancs frémir, Et le feu, le rubis, le soleil et la soie Flambent autour de mon désir. J’aime… J’en ai le front ceint de quatre couronnes : La première a le poids de l’or, L’autre a l’éclat du soir, l’autre est en fleurs d’automnes Et l’autre est celle de la mort.

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    J

    Jacques Viallebesset

    @jacquesViallebesset

    Je te donne Riche du désert de mon cri Je, scribouilleur sous-saigné Te donne à fleurs de mots La nuit qui postillonne À l’enfant ses étoiles. Je ne veux pas pour toi D’une vie sans histoires Tu as droit au rire Éclaté des bourgeons Tu as droit d’affouage Aux forêts du bonheur Droit à ce goût qui nous vient De plus loin que nos rêves Au goût d’un jour fumé Jusqu’au bout du mégot Au goût de pomme à naître A l’arbre de nos faims. Je te donne la Vie A cueillir mon amour Aux branches basses des poèmes Je voudrais qu’il t’en reste à jamais Une saveur de fruit mûr Comme un soleil fondu Dans la bouche du temps. Il y a tant de promesses Nées aux lèvres des chemins Tant de désirs qui nous attendent Devant la porte des mémoires… Qu’apparaisse enfin ce pays Où l’arbre de l’instant éternel Me cache la forêt des souvenirs En ce premier matin de la vie Je compte nos soleils Au bord du bonheur.

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    J

    Jacques Viallebesset

    @jacquesViallebesset

    Le coeur d’une femme Je ne veux pas pour toi les déchirures des ronces Ni les étangs glauques des illusions ou l’on s’enfonce Efface de ton âme les noirs tourbillons Une étoile flamboie au milieu de ton front Abandonne les cauchemars au fond de leur nuit L’amertume blême de la tristesse est un désert Je veux un ciel clair et des poitrines au cœur chantant Des poumons vibrant comme des arbres en plein vent Je ne veux pas pour toi l’ombre portée de la souffrance Sur le pur visage embué de ton enfance Arraches de toi les barreaux de la cage Le fardeau de douleur est un trop lourd bagage La vie est là qui frémit et palpite dans là sève Chaude vie plus forte que les illusions Une vie jamais vécue voilà ce que je veux Où les oiseaux viennent chanter dans tes cheveux Je ne veux pas pour toi l’étendue du dérisoire Ni les lèvres murées par tant de pierres noires Tu as trop arpenté déjà les labyrinthes du malheur Pour qu’enfin ton cœur soit parsemé de fleurs.

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    Jean Arp

    Jean Arp

    @jeanArp

    Joie noire Les fleurs sont noires de joie le ciel est beau comme une flamme je m’envole pour une journée de fleur voulez-vous volez avec moi voulez-vous une journée d’éclair voulez-vous une fleur comme un ciel voulez-vous des fleurs comme des éclairs voulez-vous un ciel de flamme qui vole au-dessous de moi vous belle journée de fleur qui vole au-dessus de moi vous belle flamme noire de joie.

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    J

    Jean de Bosschère

    @jeanDeBosschere

    Joie grondante Cent années dans le bloc opaque je fus le voisin d'un œil de cheval. L'univers suspendu abolissait nos temps, la parole avait été réduite sur l'enclume de la mort, et n'était plus qu'une spirale de vaste mollusque ; le froid incrustait aux nuages les passages d'oies, la multiplication des soupirs s'était vulcanisée. L'immobilité arrêtait le muscle et ses poulies, essaims d'abeilles pétrifiées en constellations. Immobilité ! Des chargements de musiques écartelées dans l'espace barré aveuglaient les soleils. Et cet œil immortel ouvert, poli comme un cachalot, l'épaule d'un ange ou la rotule d'un monstre. Nous étions cette grande bête traquée, cette poix de grenouilles que vous connaissez. Traquée sur la vague des myriades d'années pendant que pendant les temps que duraient les croissances d'archétypes, pendant les temps que le diamant, l'aîné des cosmogonies s'investissait d'une âme, se confondait au germe de l'unité. C'était en face de l'œil de cheval, c'était aux dégels des univers. Ce fut le péristyle de la mort où cesse la pensée d'homme articulée dans l'expérience de la chair où l'abstrait éclate dans la ceinture des sens comme un fruit ignorant ses ancêtres, une fleur surgie des cieux absolus et qui ne sera plus fécondée. Nous savions que la bête n'était pas arrivée qu'elle était encore dans le ferment des limbes et qu'elle s'éveillerait comme une éruption de sagesse, et l'œil, voisin par les myriades stratifiées, le voisin intègre au doux regard de fer, l'œil verrait enfin l'homme éternel. La bête couvait des éclosions et des débâcles dans les glaciers de sang que nous étions. Et les chargements de musiques, araignées accrochées aux visages des vieux astres, se délieraient enfin des serments de silence, s'ébroueraient comme des combats de cristal, comme des coupes alors se briseraient sur l'or du nouveau soleil. Et dans le remous de la vraie naissance j'abandonne les années et l'œil ouvert car m'accueille comme un parfum d'enfance la joie grondante de la mort.

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    Contre ceux qui ont le goût difficile Quand j’aurais en naissant reçu de Calliope Les dons qu’à ses Amants cette Muse a promis, Je les consacrerais aux mensonges d’Esope : Le mensonge et les vers de tout temps sont amis. Mais je ne me crois pas si chéri du Parnasse Que de savoir orner toutes ces fictions. On peut donner du lustre à leurs inventions ; On le peut, je l’essaie ; un plus savant le fasse. Cependant jusqu’ici d’un langage nouveau J’ai fait parler le Loup et répondre l’Agneau. J’ai passé plus avant : les Arbres et les Plantes Sont devenus chez moi créatures parlantes. Qui ne prendrait ceci pour un enchantement ? « Vraiment, me diront nos Critiques, Vous parlez magnifiquement De cinq ou six contes d’enfant. – Censeurs, en voulez-vous qui soient plus authentiques Et d’un style plus haut ? En voici : « Les Troyens, « Après dix ans de guerre autour de leurs murailles, « Avaient lassé les Grecs, qui par mille moyens, « Par mille assauts, par cent batailles, « N’avaient pu mettre à bout cette fière Cité, « Quand un cheval de bois, par Minerve inventé, « D’un rare et nouvel artifice, « Dans ses énormes flancs reçut le sage Ulysse, « Le vaillant Diomède, Ajax l’impétueux, « Que ce Colosse monstrueux « Avec leurs escadrons devait porter dans Troie, « Livrant à leur fureur ses Dieux mêmes en proie : « Stratagème inouï, qui des fabricateurs « Paya la constance et la peine. «  – C’est assez, me dira quelqu’un de nos Auteurs : La période est longue, il faut reprendre haleine ; Et puis votre Cheval de bois, Vos Héros avec leurs Phalanges, Ce sont des contes plus étranges Qu’un Renard qui cajole un Corbeau sur sa voix : De plus, il vous sied mal d’écrire en si haut style. – Eh bien ! baissons d’un ton. « La jalouse Amarylle « Songeait à son Alcippe, et croyait de ses soins « N’avoir que ses Moutons et son Chien pour témoins. « Tircis, qui l’aperçut, se glisse entre des saules ; « Il entend la bergère adressant ces paroles « Au doux Zéphire, et le priant « De les porter à son Amant. – Je vous arrête à cette rime, Dira mon censeur à l’instant ; Je ne la tiens pas légitime, Ni d’une assez grande vertu : Remettez, pour le mieux, ces deux vers à la fonte. – Maudit censeur, te tairas-tu ? Ne saurais-je achever mon conte ? C’est un dessein très dangereux Que d’entreprendre de te plaire. «  Les délicats sont malheureux : Rien ne saurait les satisfaire.

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    La laitière et le pot au lait Perrette sur sa tête ayant un Pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville. Légère et court vêtue elle allait à grands pas ; Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple, et souliers plats. Notre laitière ainsi troussée Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait, en employait l’argent, Achetait un cent d’oeufs, faisait triple couvée ; La chose allait à bien par son soin diligent. Il m’est, disait-elle, facile, D’élever des poulets autour de ma maison : Le Renard sera bien habile, S’il ne m’en laisse assez pour avoir un cochon. Le porc à s’engraisser coûtera peu de son ; Il était quand je l’eus de grosseur raisonnable : J’aurai le revendant de l’argent bel et bon. Et qui m’empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? Perrette là-dessus saute aussi, transportée. Le lait tombe ; adieu veau, vache, cochon, couvée ; La dame de ces biens, quittant d’un oeil marri Sa fortune ainsi répandue, Va s’excuser à son mari En grand danger d’être battue. Le récit en farce en fut fait ; On l’appela le Pot au lait. Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la Laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous ? Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux : Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes : Tout le bien du monde est à nous, Tous les honneurs, toutes les femmes. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m’écarte, je vais détrôner le Sophi ; On m’élit roi, mon peuple m’aime ; Les diadèmes vont sur ma tête pleuvant : Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même ; Je suis gros Jean comme devant.

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    Jean Godard

    @jeanGodard

    Je me repute heureux, pour avoir emporte Stances Je me répute heureux, pour avoir emporté À la fin ce portrait, où votre grand beauté Revit fécondement par la vive peinture D'un maître très expert, qui dedans son tableau A si bien retracé votre visage beau Qu'il semble entièrement ouvrage de Nature. Qui verrait cette image assise auprès de vous, Bien qu'elle soit sans âme et sans nerfs et sans pouls, À peine saurait-il discerner l'effigie Ou de vous ou bien d'elle, on prendrait toutes deux

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    Jean Racine

    Jean Racine

    @jeanRacine

    A la louange de la charité Les Méchants m’ont vanté leurs mensonges frivoles : Mais je n’aime que les paroles De l’éternelle Vérité. Plein du feu divin qui m’inspire, Je consacre aujourd’hui ma Lyre A la céleste Charité. En vain je parlerais le langage des Anges. En vain, mon Dieu, de tes louanges Je remplirais tout l’Univers : Sans amour, ma gloire n’égale Que la gloire de la cymbale, Qui d’un vain bruit frappe les airs. Que sert à mon esprit de percer les abîmes Des mystères les plus sublimes, Et de lire dans l’avenir ? Sans amour, ma science est vaine, Comme le songe, dont à peine Il reste un léger souvenir. Que me sert que ma Foi transporte les montagnes ? Que dans les arides campagnes Les torrents naissent sous mes pas ; Ou que ranimant la poussière Elle rende aux Morts la lumière, Si l’amour ne l’anime pas ? Oui, mon Dieu, quand mes mains de tout mon héritage Aux pauvres feraient le partage ; Quand même pour le nom Chrétien, Bravant les croix les plus infames Je livrerais mon corps aux flammes, Si je n’aime, je ne suis rien. Que je vois de Vertus qui brillent sur ta trace, Charité, fille de la Grâce ! Avec toi marche la Douceur, Que suit avec un air affable La Patience inséparable De la Paix son aimable soeur. Tel que l’Astre du jour écarte les ténèbres De la Nuit compagnes funèbres, Telle tu chasses d’un coup d’oeil L’Envie aux humains si fatale, Et toute la troupe infernale Des Vices enfants de l’Orgueil. Libre d’ambition, simple, et sans artifice, Autant que tu hais l’Injustice, Autant la Vérité te plait. Que peut la Colère farouche Sur un coeur, que jamais ne touche Le soin de son propre intérêt ? Aux faiblesses d’autrui loin d’être inexorable, Toujours d’un voile favorable Tu t’efforces de les couvrir. Quel triomphe manque à ta gloire ? L’amour sait tout vaincre, tout croire, Tout espérer, et tout souffrir. Un jour Dieu cessera d’inspirer des oracles. Le don des langues, les miracles, La science aura son déclin. L’amour, la charité divine Eternelle en son origine Ne connaîtra jamais de fin. Nos clartés ici bas ne sont qu’énigmes sombres, Mais Dieu sans voiles et sans ombres Nous éclairera dans les cieux. Et ce Soleil inaccessible, Comme à ses yeux je suis visible, Se rendra visible à mes yeux. L’amour sur tous les Dons l’emporte avec justice, De notre céleste édifice La Foi vive est le fondement, La sainte Espérance l’élève, L’ardente Charité l’achève, Et l’assure éternellement, Quand pourrai-je t’offrir, ô Charité suprême, Au sein de la lumière même Le Cantique de mes soupirs ; Et toujours brûlant pour ta gloire, Toujours puiser, et toujours boire Dans la source des vrais plaisirs !

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    J

    Jean-Baptiste Clément

    @jeanBaptisteClement

    Le temps des cerises Quand nous chanterons le temps des cerises, Et gai rossignol et merle moqueur Seront tous en fête ; Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur… Quand nous chanterons le temps des cerises, Sifflera bien mieux le merle moqueur. Mais il est bien court, le temps des cerises, Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant Des pendants d'oreilles ! Cerises d'amour, aux robes pareilles, Tombant sous la feuille en gouttes de sang … Mais il est bien court le temps des cerises, Pendants de corail qu'on cueille en rêvant ! Quand vous en serez au temps des cerises, Si vous avez peur des chagrins d'amour, Évitez les belles. Moi qui ne crains pas les peines cruelles, Je ne vivrai point sans souffrir un jour. Quand vous en serez au temps des cerises, Vous aurez aussi des chagrins d'amour. J'aimerai toujours le temps des cerises ; C'est de ce temps là que je garde au cœur Une plaie ouverte ; Et dame Fortune, en m'étant offerte, Ne pourra jamais fermer ma douleur. J'aimerai toujours le temps des cerises Et le souvenir que je garde au cœur.

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    Jean-Charles Dorge

    @jeanCharlesDorge

    Heureux le bon Rêvez, poussins de l’univers, Aux doux parfums des fleurs champêtres… Rangez vos armes de pervers Tuant le plus beau de votre être ! Pauvres enfants, avez-vous su Jamais combien l’amour transforme Un combat de jiu-jitsu En une danse hors la norme ? Et vous « gros durs », terreurs des rues, Songez un peu que l’avenir Ferme sa porte à votre vue, Car il ne peut que vous punir ! Heureux le bon, celui qui donne, Car il ne vole qu’à l’air pur : On l’aimera pour sa personne Quand le méchant va droit au mur !

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Album Ne prends pas de photos du bonheur un jour, il te rattrapera, courant derrière toi, et par la manche te tirant : hey ! C’est moi, ton bonheur, tu te souviens ? J’ai existé je me souviens ; voulant garder de toi ton image, tu m’as dit : ne prends pas de photos de l’amour il suffit de se souvenir un jour courant derrière toi, te tirant par la manche : hey ! Rappelle-toi l’ami, c’est moi l’amour un jour où je voulais garder l’image de l’amour tu avais raison

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    Jean-Pierre Villebramar

    @jeanPierreVillebramar

    Amandine De toi je connais le regard qu’avait ta mère quand elle te portait Heureux et tendre, et des cernes bleutés Sous les yeux J’ai su qu’elle t’avait conçue A la plénitude des seins, à la rondeur du ventre A la nouvelle lumière de son visage Alors nous t’avons donné un nom : Amandine Pour que tu vives avec nous aussi longtemps que nous-mêmes Plus longtemps certes que ta courte vie Plus longtemps que nous-mêmes les fruits de l’amour étant de toute éternité Nous murmurons ton nom, et nous cachant du monde nous t’appelons afin que nul n’entende N’ayant connu de toi ni ton visage, ni tes yeux, changent ils aussi selon la lumière du jour ? Ne connaissant de toi que le regard que tu donnas à ta mère te portant, heureux et tendre avec des cernes bleutés sous les yeux, Que la rondeur douce de son ventre quand tu t’y blottissais, la plénitude de ses seins dans l’attente de tes lèvres De toi ne connaissant que ton nom, Amandine

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront, Ceux qui aiment l’honneur, chanteront de la gloire, Ceux qui sont près du roi, publieront sa victoire, Ceux qui sont courtisans, leurs faveurs vanteront, Ceux qui aiment les arts, les sciences diront, Ceux qui sont vertueux, pour tels se feront croire, Ceux qui aiment le vin, deviseront de boire, Ceux qui sont de loisir, de fables écriront, Ceux qui sont médisants, se plairont à médire, Ceux qui sont moins fâcheux, diront des mots pour rire, Ceux qui sont plus vaillants, vanteront leur valeur, Ceux qui se plaisent trop, chanteront leur louange, Ceux qui veulent flatter, feront d’un diable un ange : Moi, qui suis malheureux, je plaindrai mon malheur.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Encore que l'on eût heureusement compris Encore que l'on eût heureusement compris Et la doctrine grecque et la romaine ensemble, Si est-ce, Gohory, qu'ici, comme il me semble, On peut apprendre encore, tant soit-on bien appris. Non pour trouver ici de plus doctes écrits Que ceux que le français soigneusement assemble, Mais pour l'air plus subtil, qui doucement nous amble Ce qui est plus terrestre et lourd en nos esprits. Je ne sais quel démon de sa flamme divine Le moins parfait de nous purge, éprouve et affine, Lime le jugement et le rend plus subtil : Mais qui trop y demeure, il envoie en fumée De l'esprit trop purgé la force consumée, Et pour l'émoudre trop lui fait perdre le fil.

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    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre Heureux celui qui peut longtemps suivre la guerre Sans mort, ou sans blessure, ou sans longue prison ! Heureux qui longuement vit hors de sa maison Sans dépendre son bien ou sans vendre sa terre ! Heureux qui peut en cour quelque faveur acquerre Sans crainte de l'envie ou de quelque trahison ! Heureux qui peut longtemps sans danger de poison Jouir d'un chapeau rouge ou des clefs de saint Pierre ! Heureux qui sans péril peut la mer fréquenter ! Heureux qui sans procès le palais peut hanter ! Heureux qui peut sans mal vivre l'âge d'un homme ! Heureux qui sans souci peut garder son trésor, Sa femme sans soupçon, et plus heureux encore Qui a pu sans peler vivre trois ans à Rome !

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