Abolition de la conscience en civilisation marchande, règne de la valeur
L'enseignement public dans la Révolution française - Commentaire philosophique
Publié par L'Harmattan, le 15 mai 2015
254 pages
Résumé
Le présent essai n'est pas un travail d'historien ; il s'agit de lire, dans les projets avancés lors de la Révolution française, les données d'un problème actuel et grave. Cependant, il devrait être d'évidence qu'écrire à propos de la Révolution française requiert de la connaître, par une étude directe, une analyse fondée sur les écrits du temps ; et non pas d'émettre une opinion fondée sur, des opinions. La Révolution, à travers les disputes de ses législateurs, a porté très haut la question de l'instruction et de l'éducation des citoyens. La fin misérable de ce moment fondateur a abouti à une institution vouée à satisfaire l'individualisme, celui dont Tocqueville a signalé le péril, après que Benjamin Constant en eut fait la pierre de touche de la liberté des Modernes. L'empire et la Monarchie de Juillet n'ont fait que légitimer l'abandon du grand projet révolutionnaire. C'est de ce projet et des objections qui lui ont été faites qu'il est question ici. J'examine particulièrement les projets de Gilbert Romme et de Michel Lepeletier ; mais plusieurs sont intervenus ; des meilleurs, parmi lesquels Condorcet, Lavoisier, Joseph-Marie Lequinio, aux pires, j'ai cité Lakanal, Daunou, Sieyès. Il n'est pas question ici d'une critique de l'Education nationale ; pas même d'une proposition de réforme de l'enseignement. Mon propos est autre ; non pas intemporel, ce qui entrerait dans la cohue de l'abstraction lyrique, ou autres généralités sur le bien et le mal, l'homme et son oeuvre, la liberté des Modernes et autres banalités. Pour comprendre, il faut exercer notre attention, opérer en interrogeant notre temps aussi, pour surmonter l'aveuglement sur nous-mêmes, qui nous autorise à nous penser sans préjugés, tandis qu'à l'opposé, nous sommes, dans notre paresse intranquille, bien moins conscients de ce que nous voulons, que ne le furent nos prédécesseurs dans la tourmente.
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