Titre : Adresse au corps
Auteur : Salah Bousrif
Air
et une paume de roseau
Qui a arraché la racine d'un corps
épanoui dans 'accalmie du vent
et embrumé mes yeux
à l'eau des nuages ?
Quoi, a dit le commensal
la lune se lève
et je n'ai dans la paume que de l'eau
et un nuage invisible ?
Je me suis un peu rapproché de la lumière
mes larmes ont un peu coulé
Le commensal a dit :
Ta glèbe est un nuage
arrache donc l'eau de la terre
et arrose les plaines
La terre est ainsi
un chiffon de crépuscule
La mer est ainsi
du sel détrempé
et un lustre de poussière