Titre : Des mains
Auteur : Jacques Gourvennec
Des mains comme des ombres
Ces ombres que l'on porte aux bout de l'invisible
Des mains comme une issue
Comme un possible lien
Comme un attachement
Des mains raccommodant nos lèvres d’impossible
A recoudre le temps derrière les ossements.
Des mains, comme des phrases et les mots que l’on pense
Ces mots que l’on suppose au creux d'un sentiment
Des mains comme une rime, aux paroles qui dansent
Des mains, comme des voiles, un bateau sous le vent
Des mains comme des voix, ces voix comme des cris
Des mains rongées des peurs, d’autres mains qui nous mentent
Et qui miment les larmes aux promesses de nuit
Ces mains comme la mer dans nos vagues d’ennui
Des mains pour nous vêtir d'amour que l'on proclame
Des mains comme un poème aux portes de secours
Des mains comme un regret dans les yeux d’une femme
Qui aime ou vous condamne à force de détours
Des mains comme l’on donne en silence son âme
Que l’autre n’entend pas…
Que l’autre ne sait pas.
Des mains pour se laver, des sentences infâmes
Des mains comme une fronde, en place des discours
Des mains que l’on réclame,, qu'on saigne et que l'on coupe
Qu'un juge s'entribune
Au nom d'une autre cour