Titre : Le corps disperse
Auteur : Alain Bosquet
Le jazz s'enfonce comme un clou jusqu'aux
vertèbres.
Gardez ce sein, si vous le trouvez beau.
Pourquoi, après l'orage, les trottoirs se couvrent-ils de fleurs qui hurlent ?
Voulez-vous quelques
muqueuses
plus fraîches que la soie ?
Le disque en s'arrêtant inflige aux garçons verts et aux fillettes bleues un supplice inhumain.
Ce soir, au cinéma toutes les lunes sont enceintes.
Vous aimez
cène aisselle où l'on peut, comme dans un grand
port, faire escale et dormir ?
Celui qui s'articule, se prive de frissons.
Le rock and roll permet
de se dissoudre au fond de soi, alcool, naufrage, caresse nue.
Si ce bas-ventre vous amuse, empruntez-le jusqu'à demain, poupée gonflable.