Titre : Crêve-Coeur...
Auteur : Maurice Oreste
Une coupe vide m’est offerte
Le jour de mon anniversaire
Le venin amer et mortel
Me transperce le coeur;
Emu jusqu’aux larmes,
J’emprunte la route du calvaire
Ma joie refermée comme un éventail,
Cache mes émotions discrètes.
Hier encore elle couvrait de fleurs,
Ses petits mots doux, charmants
Ne faisaient point la cour
Aux amours mensongères;
Mais hélas elle a disparu.
Des souvenirs! Rien qu’une photo,
Une photo ne fait point le bonheur,
Une photo ne sourit pas,
Ne soulage pas un crêve-coeur.
Sans un baiser final
Ou des adieux fatals…
Pas même une lettre d’adieu
Avec des larmes aux yeux!
Elle est partie hélas…
Sans clairon ni tambour
Mais dans mon âme meurtrie
La flamme ne s’éteint pas.
Sa photo devant moi, muette
Ne fait point le récit
Des années de bonheur cueillies
A l’embouchure de “Latirolli”
Ou sur les pierres de “ Bassin Joseph”
A la tombée de la nuit…
Ni conter les aventures amoureuses
A l’embouchure de la “Rivière des Barres”
Sous un ciel de midi
Où l’on se mange cru!
Quelle fringale d’amour…
J’ai perdu le parfum des jasmins
Mêlé aux goûts des baisers succulents
Qui brûlaient nos lèvres
Aucours de nos rencontres nocturnes,
Et la senteur de nos corps
Sur nos couches de paille sèche
Après nos intrigues amoureuses
Dans des campagnes avoisinantes.
L’as-tu vue, rivière
Calme mon angoisse…
Et toi montagne, essuie mes larmes…
Mais jusques à quand,
Coeur endolori…
Cesseras-tu de gémir?
Il pleut dans mon coeur,
Mais la flamme se rallume
Je crie sans cesse son nom
Aux quatre coins de la terre
Mais enfin elle reste sourde
A mes cris angoissants…
C’en est fait hélas!
Mon coeur est abattu
J’accepte malgré moi
Ce cadeau d’anniversaire.