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217 poésies en cours de vérification
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Poésies de la collection animaux

    J

    Jules Breton

    @julesBreton

    Nocturne À Gabriel Marc La nuit se mêle encore à de vagues pâleurs ; L’étoile naît, jetant son reflet qui se brouille Dans la mare dormante où croupit la grenouille. Les champs, les bois n’ont plus ni formes ni couleurs. Leurs calices fermés, s’assoupissent les fleurs. Entrevue à travers le brouillard qui la mouille, La faucille du ciel fond sa corne et se rouille. La brume égraine en bas les perles de ses pleurs. Les constellations sont à peine éveillées, Et les oiseaux, blottis sous les noires feuillées, Goûtent, le bec sous l’aile, un paisible repos. Et dans ce grand sommeil de l’être et de la terre, Longtemps chante, rêveuse et douce, des crapauds Mélancoliquement la flûte solitaire.

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    J

    Jules Delavigne

    @julesDelavigne

    Mouton Les images passent et repassent Dans sa tête, de mouton Normal Images de couloirs sinueux d’une enfance sacrée Bordel Les cheminées tombent une par une Les poutres en acier se déforment Tout est insufflé dans une spirale descendante sans fin Il a lu tout ce qu’il fallait lire Il a étudié les meilleurs Il a dansé, chanté Pleuré L’heure de se réveiller arrive Le soleil se lève, tout comme son indifférence Et, comme d’habitude, il part brouter dans son champ Avec les autres moutons parfaits

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    Jules Supervielle

    Jules Supervielle

    @julesSupervielle

    Aux Oiseaux Paroares, rolliers, calandres, ramphocèles, Vives flammes, oiseaux arrachés au soleil, Dispersez, dispersez, dispersez le cruel Sommeil qui va saisir mes mentales prunelles! Fringilles, est-ce vous, euphones, est-ce vous, Qui viendrez émouvoir de rémiges lumières Cette torpeur qui veut se croire coutumière Et qui renonce au jour n'en sachant plus le goût? Libre, je veux enfin dépasser l'heure étale, Voir le ciel délirer sous une effusion D'hirondelles criant mille autres horizons, Vivre, enfin rassuré, ma douceur cérébrale. S'il le faut, pour briser des tristesses durcies, Je hélerai, du seuil des secrètes forêts, Un vol haché de verts et rouges perroquets Qui feront éclater mon âme en éclaircies.

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Alliés Faites vos bonds étonnants mes mots mes dauphins dans l’indigo de l’inconscient Apprenez-moi le langage mystérieux de votre transparence à nager dans l’origine antidote de mon errance A califourchon sur vos dos métissés permettez qu’au cours de ce beau voyage je trace des signes pour vous dessins familiers sur ma feuille mon métier à tisser Faites la beauté coutumière mes mots mes dauphins avant de repartir au large et laisser le poète à sa marge

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Fatalité La nuit l’océan des larmes dans le désert la mort en hiver le condamné et le néant déchirent nos masques de fête Surgissent nos faces de bêtes traquées dans une forêt au goût amer Chasse à courre où nos âmes sont le gibier et les chiens de la solitude rendus furieux par la promesse d’une curée

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    K

    Kamal Zerdoumi

    @kamalZerdoumi

    Mon frère Tu es la créature la plus étrange mon frère tantôt ange tantôt surgi des enfers Tu déploies tes ailes dans ta prison cette Terre pour ne voler qu’un instant au-dessus des roses ou des émanations du soufre Tu es la créature la plus admirable mon frère prodigue de ta bonté Dans ta chair s’incarne toute chair meurtrie et tu es de toutes les patries Tu es la créature la plus vulnérable mon frère mélange de nouveau-né témoin des origines et de mortel voué à la charogne avec ce cœur qui malgré tout cogne étoilé dans ta poitrine

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    K

    Kieran Wall

    @kieranWall

    La plume Dans une flaque boueuse Une plume gît En cette danse noueuse Dont son masque vit. Et l’air est épris De sa mine langoureuse Fondu de mépris Dans la froideur douloureuse. Le voile hagard de la lune Déchire la nuit Et couvre de sa fortune La plume qui luit. Une plume gît Dans une flaque boueuse Dont le masque vit En une danse noueuse. La bise remue la laque Des tons un peu gris Des ridelles dans la flaque D’eau un peu aigrie. La patte d’un chat Vient déranger importune La plume en pacha Dans l’océan de fortune. Hors d’une flaque bouseuse Une plume luit Après la valse joueuse D’un chat dans la nuit.

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    L'abeille Quand l'abeille, au printemps, confiante et charmée, Sort de la ruche et prend son vol au sein des airs, Tout l'invite et lui rit sur sa route embaumée. L'églantier berce au vent ses boutons entr'ouverts ; La clochette des prés incline avec tendresse Sous le regard du jour son front pâle et léger. L'abeille cède émue au désir qui la presse ; Elle aperçoit un lis et descend s'y plonger. Une fleur est pour elle une mer de délices. Dans son enchantement, du fond de cent calices Elle sort trébuchant sous une poudre d'or. Son fardeau l'alourdit, mais elle vole encor. Une rose est là-bas qui s'ouvre et la convie ; Sur ce sein parfumé tandis qu'elle s'oublie, Le soleil s'est voilé. Poussé par l'aquilon, Un orage prochain menace le vallon. Le tonnerre a grondé. Mais dans sa quête ardente L'abeille n'entend rien, ne voit rien, l'imprudente ! Sur les buissons en fleur l'eau fond de toute part ; Pour regagner la ruche il est déjà trop tard. La rose si fragile, et que l'ouragan brise, Referme pour toujours son calice odorant ; La rose est une tombe, et l'abeille surprise Dans un dernier parfum s'enivre en expirant. Qui dira les destins dont sa mort est l'image ? Ah ! combien parmi nous d'artistes inconnus, Partis dans leur espoir par un jour sans nuage, Des champs qu'ils parcouraient ne sont pas revenus ! Une ivresse sacrée aveuglait leur courage ; Au gré de leurs désirs, sans craindre les autans, Ils butinaient au loin sur la foi du printemps. Quel retour glorieux l'avenir leur apprête ! À ces mille trésors épars sur leur chemin L'amour divin de l'art les guide et les arrête : Tout est fleur aujourd'hui, tout sera miel demain. Ils revenaient déjà vers la ruche immortelle ; Un vent du ciel soufflait, prêt à les soulever. Au milieu des parfums la Mort brise leur aile ; Chargés comme l'abeille, ils périssent comme elle Sur le butin doré qu'ils n'ont pas pu sauver.

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    M

    Marc Alyn

    @marcAlyn

    Ce qu’il y a dans l’oeil du chat Si vous saviez ce qu’il y a Dans l’oeil sans fond d’un petit chat, Qu’il soit jaune, vert ou lilas Vrai, vous n’en reviendrez pas! On y voit des oiseaux de lune, Des palais de laine et de lait, Le Sphinx émergeant de ses lunes, Et des ballets ultra-violets. Sur des bassins d’une eau sans rides S’épanouit la fleur de lotus Tandis qu’une main transluscide Peint des soleils sur papyrus. Tout l’univers est reflété Dans cette goutte de lumière Qui ouvre sur l’éternité Ainsi qu’un hublot sur la mer.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Cigale « De l'ardente cigale J'eus le destin, Sa récolte frugale Fut mon festin. Mouillant mon seigle à peine D'un peu de lait, J'ai glané graine à graine Mon chapelet. « J'ai chanté comme j'aime Rire et douleurs ; L'oiseau des bois lui-même Chante des pleurs ; Et la sonore flamme, Symbole errant, Prouve bien que toute âme Brûle en pleurant. « Puisque Amour vit de charmes Et de souci, J'ai donc vécu de larmes, De joie aussi, À présent, que m'importe ! Faite à souffrir, Devant, pour être morte, Si peu mourir. » La chanteuse penchée Cherchait encor De la moisson fauchée Quelque épi d'or, Quand l'autre moissonneuse, Forte en tous lieux, Emporta la glaneuse Chanter aux cieux.

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    M

    Marie Krysinska

    @marieKrysinska

    Le hibou À Maurice Rollinat Il agonise, l’oiseau crucifié, l’oiseau crucifié sur la porte. Ses ailes ouvertes sont clouées, et de ses blessures, de grandes perles de sang tombent lentement comme des larmes. Il agonise, l’oiseau crucifié! Un paysan à l’oeil gai l’a pris ce matin, tout effaré de soleil cruel, et l’a cloué sur la porte. Il agonise, l’oiseau crucifié. Et maintenant, sur une flûte de bois, il joue, le paysan à l’oeil gai. Il joue assis sous la porte, sous la grande porte, où, les ailes ouvertes, agonise l’oiseau crucifié. Le soleil se couche, majestueux et mélancolique, – comme un martyr dans sa pourpre funèbre; Et la flûte chante le soleil qui se couche, majestueux et mélancolique. Les grands arbres balancent leurs têtes chevelues, chuchotant d’obscures paroles; Et la flûte chante les grands arbres qui balancent leurs têtes chevelues. La terre semble conter ses douleurs au ciel, qui la console avec une bleue et douce lumière, la douce lumière du crépuscule; Il lui porte d’un pays meilleur, sans ténèbres mortelles et sans soleils cruels, d’un pays bleu et doux comme la bleue et douce lumière du crépuscule; Et la flûte sanglote d’angoisse vers le ciel, – qui lui parle d’un pays meilleur. Et l’oiseau crucifié entend ce chant, Et oubliant sa torture et son agonie, Agrandissant ses blessures, – ses saignantes blessures, – Il se penche pour mieux entendre. * * Ainsi es-tu crucifié, ô mon cœur! Et malgré les clous féroces qui te déchirent, Agrandissant tes blessures, tes saignantes blessures, Tu t’élances vers l’Idéal, A la fois ton bourreau et ton consolateur. Le soleil se couche majestueux et mélancolique. Sur la grande porte, les ailes ouvertes, agonise l’oiseau crucifié. Marie Krysinska, Rythmes pittoresques

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    M

    Maurice Rollinat

    @mauriceRollinat

    La biche La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux : Son petit faon délicieux À disparu dans la nuit brune. Pour raconter son infortune À la forêt de ses aïeux, La biche brame au clair de lune Et pleure à se fondre les yeux. Mais aucune réponse, aucune, À ses longs appels anxieux ! Et, le cou tendu vers les cieux, Folle d’amour et de rancune, La biche brame au clair de lune.

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    M

    Maurice Rollinat

    @mauriceRollinat

    La bonne chienne Les deux petits jouaient au fond du grand pacage ; La nuit les a surpris, une nuit d'un tel noir Qu'ils se tiennent tous deux par la main sans se voir : L'opaque obscurité les enclôt dans sa cage. Que faire ? les brebis qui paissaient en bon nombre, Les chèvres, les cochons, la vache, la jument, Sont égarés ou bien muets pour le moment, Ils ne trahissent plus leur présence dans l'ombre. Puis, la vague rumeur des mauvaises tempêtes Sourdement fait gronder l'écho. Mais la bonne chienne Margot A rassemblé toutes les têtes Du grand troupeau... si bien que, derrière les bêtes, Chacun des deux petits lui tenant une oreille, Tous les trois, à pas d'escargot, Ils regagnent enfin, là-haut, Le vieux seuil où la maman veille.

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    M

    Max Elskamp

    @maxElskamp

    L’oiseau Mais lors voici qu’un oiseau chante, Dans une pauvre cage en bois, Mais lors voici qu’un oiseau chante Sur une ville et tous ses toits, Et qu’il dit qu’on le voit le monde Et sur la mer la pluie tomber, Et des voiles s’en aller rondes, Sur l’eau si loin qu’on peut aller. Puis voix dans l’air plus haut montée, Alors voici que l’oiseau dit Que tout l’hiver s’en est allé Et qu’on voit l’herbe qui verdit, Et sur les chemins la poussière Déjà, et les bêtes aussi, Et toits fumant dans la lumière Que l’on dirait qu’il est midi, Et puis encore sa voix montée, Que l’air est d’or et resplendit, Et puis le bleu du ciel touché Qu’il est ouvert le paradis.

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    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    Cheval Baïart Cheval Baïart est un cheval en flamme. Quand Aymon prend le Roi des Sarrazins, Cheval aussi prend cheval par les crins En lui mordant le cou comme une femme. Deux grands châteaux édifiés par génies Génies et fées dansant sur la clairière, En cet abri nonente fois surpris Et par vaillance et vertus seigneuriales, Ou par effet promis du Saint Esprit. Voici mon ost et notre gent guerrière ! Dans la forêt écoulent les prières Les quatre Aymon par l'empereur vaincus. Le père lié au noble Charlemagne Contre ses fils soulève les campagnes. Le monde entier couvre la France entière. Duchesse mère de chagrin tombe et meurt. Vieux duc époux courbé jusqu'à la mort. De tout le sang Aymon fait pénitence Comme ouvrier maçon de cathédrale. Cheval Baïart en roc de gémonie Fut métamorphosé auprès du Rhin Là où Aymon jeté pour félonie S'illumina en gloire comme saint. Pour tant de coups s'ouvre le ciel de havres Car le noyer personne ne pourra Oiseaux, poissons, évêque et troupes d'anges Jusqu'au château porte haut le cadavre Dessus les flots qui chantent ses louanges.

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    N

    Nashmia Noormohamed

    @nashmiaNoormohamed

    Le monarque miel aimé Le papillon, après sa mue, prend son envol avec légèreté, fend les airs avec grâce, il embrasse chaque fleur, chaque beauté de mère Nature. Tout en nous enchantant de son délicat toucher, il se laisse admirer, ne se lasse de charmer et discrètement fait campagne. Le pot de miel, lui, suffit par sa présence, son parfum, sa texture et son nectar doré, il aiguise notre appétit, titille notre désir, il nous appelle à la dégustation. Laissez le pot ouvert, et voilà qu’arrivent une nuée de courtisanes, voilà que s’y invitent les bons vivants. Des deux, qui es-tu ? Qui voudrais-tu être le temps de cette brève histoire? Le papillon qui voudrait tout butiner ou le pot de miel qui n’objecte à aucune avance?

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    Les corbeaux Les noirs corbeaux au noir plumage, Que chassa le vent automnal, Revenus de leur long voyage, Croassent dans le ciel vernal. Les taillis, les buissons moroses Attendent leurs joyeux oiseaux : Mais, au lieu des gais virtuoses, Arrivent premiers les corbeaux. Pour charmer le bois qui s’ennuie, Ces dilettantes sans rival, Ce soir, par la neige et la pluie, Donneront un grand festival. Les rêveurs, dont l’extase est brève, Attendent des vols d’oiseaux d’or ; Mais, au lieu des oiseaux du rêve, Arrive le sombre condor. Mars pleure avant de nous sourire. La grêle tombe en plein été. L’homme, né pour les deuils, soupire Et pleure avant d’avoir chanté.

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    N

    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    L’hiver du rossignol Sur les toits la grêle crépite. Il neige, il pleut, en même temps : Premières larmes du printemps, Derniers pleurs de l’hiver en fuite. Parmi les longs cris qu’en son vol La première corneille jette, J’entends une note inquiète ; Est-ce la voix du rossignol ? D’où vient cette roulade ailée Dont la bise coupe le fil Ce doux chanteur, pourquoi vient-il Affronter cette giboulée ? Est-ce le trémulant sifflet, Le fifre aigu de la linote ? Est-ce la double ou triple note Du bouvreuil ou du roitelet ? Il neige, il pleut, il grêle, il vente. Mais, soudain, voici le soleil, Le soleil d’un temps sans pareil. Chante, oh ! chante, rossignol, chante ! Il neige, il vente, il grêle, il pleut. Chante ! C’est l’air que rossignole Ton cœur, ton joli cœur qui vole, Qui d’un ciel gris, fait un ciel bleu. Que ta musique, en fines perles, Change ce brouillard éclatant. Ah ! pourrait-il en faire autant Le trille aigu de tous les merles ? Il pleut, il neige, c’est en vain Que le merle siffle à tue-tête. Pour que tout l’azur soit en fête, Chante, chante, chanteur divin ! Chante sur la plus haute branche, Comme l’oiseau de la chanson. Chante sous le dernier frisson De la dernière neige blanche. À pleine gorge, fais vibrer, Rossignoler ta fine lyre, Ô toi dont le cœur est à rire, Pour les cœurs qui sont à pleurer

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    O

    Odilon-Jean Périer

    @odilonJeanPerier

    Chaque jour un oiseau rencontre ce garçon Chaque jour un oiseau rencontre ce garçon Aux yeux baissés, qui se promène sous les arbres, Vers la nuit, qui n'est pas plus gai que de raison Ni triste, - mais l'oiseau l'écoute qui se parle : Il ne regarde pas les hommes dans la rue, Leurs yeux pâles (dit-il) ni les bêtes du soir,

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    O

    Ondine Valmore

    @ondineValmore

    La rose A Monsieur Sainte-Beuve Quand nous respirons cette rose Au front pâle, au souffle embaumé, Tu nous dis qu’en son sein repose Un vers enfermé. Tu la saisis et tu la cueilles, Fouillant dans son calice vert Qui, tout dépouillé de ses feuilles, reste à découvert. Puis tu fais voir l’insecte avide Se tordant, roulé tout au fond De la pauvre fleur au coeur vide Que tes mains défont. Eh! Quoi! savant inexorable, Tuant la rose avant l’hiver, Tu détruis une fleur aimable, Pour trouver un vers! En admirant les belles choses Avions-nous donc trop de candeur? Va, grâce à toi, toutes les roses Vont nous faire peur. Ah ! plutôt dans les fleurs mortelles Montre-nous le miel précieux. Apprends-nous à trouver en elles Ce qui vient des cieux. Apprends-nous à laisser la lie Qui se cache au fond de notre eau. Et que l’âme immortelle oublie Le ver du tombeau !

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Animal rit Le monde rit, Le monde est heureux, content et joyeux La bouche s’ouvre, ouvre ses ailes et retombe. Les bouches jeunes retombent, Les bouches vieilles retombent. Un animal rit aussi, Étendant la joie de ses contorsions. Dans tous les endroits de la terre Le poil remue, la laine danse Et les oiseaux perdent leurs plumes. Un animal rit aussi Et saute loin de lui-même. Le monde rit, Un animal rit aussi, Un animal s’enfuit.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Araignée Découverte dans un oeuf, L’araignée n’y entrera plus.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Chat Pour ne poser qu’un doigt dessus Le chat est bien trop grosse bête. Sa queue rejoint sa tête, Il tourne dans ce cercle Et se répond à la caresse. Mais, la nuit l’homme voit ses yeux dont la pâleur est le seul don. Ils sont trop gros pour qu’il les cache Et trop lourds pour le vent perdu du rêve. Quand le chat danse C’est pour isoler sa prison Et quand il pense C’est jusqu’aux murs de ses yeux.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Cheval Cheval seul, cheval perdu, Malade de la pluie, vibrant d’insectes, Cheval seul, vieux cheval. Aux fêtes du galop, Son élan serait vers la terre, Il se tuerait. Et, fidèle aux cailloux, Cheval seul attend la nuit Pour n’être pas obligé De voir clair et de se sauver.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Chien (I) Chien chaud, Tout entier dans la voix, dans les gestes De ton maître, Prends la vie comme le vent, Avec ton nez. Reste tranquille.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Chien (II) Sonnettes, bras ballants, on ne vient pas jusqu’ici, Sonnettes, portes ouvertes, rage de disparaître. Tous les chiens s’ennuient Quand le maître est parti.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Conduire La rue est bientôt là, À la rue le cheval. Plus beau que le corbeau Il lui faut un chemin. Fine jambe, léger héros Qui suit son maître vers le repos. La rue est bientôt là: On y court, on y marche, on y trotte, On s’y arrête.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Fuir L’araignée rapide, Pieds et mains de la peur, Est arrivée. L’araignée, Heureuse de son poids, Reste immobile Comme le plomb du fil à plomb. Et quand elle repart, Brisant tous les fils, C’est la poursuite dans le vide Qu’il faut imaginer, Toute chose détruite.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Plumes L’homme voudrait être sorti D’un fouillis d’ailes. Très haut, le vent coule en criant Le long d’une aile. Mais la mère n’était pas là Quand le nid s’envola, Mais le ciel battait de l’aile Quand le nid s’envola. Et, désespoir du sol, L’homme est couché dans ses paroles, Au long des branches mortes, Dans des coquilles d’oeufs.

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    Paul Éluard

    Paul Éluard

    @paulEluard

    Vache I On ne mène pas la vache À la verdure rase et sèche, À la verdure sans caresses. L’herbe qui la reçoit Doit être douce comme un fil de soie, Un fil de soie doux comme un fil de lait. Mère ignorée, Pour les enfants, ce n’est pas le déjeuner, Mais le lait sur l’herbe L’herbe devant la vache, L’enfant devant le lait.

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