Titre : Le repas
Auteur : Jacques Chessex
Veines de la pierre et du bras
Saignée, clairière de la rencontre
Aisselle à l'orée de la chambre des pins
Quand au cœur sourd répond le souffle
Du bois qui dort sous la voûte
Le promenoir des béatitudes
Abandonne ses pèlerins
Dégarnis de leur poussière digne
Ils ont secoué leurs sandales à l'entrée
Ils ont été admis et ils sont morts
C'est dans les mœurs de ce temple
Dispos au sacrifice de ses hôtes
Ne pleurez pas, amis du dieu!
Ses habitudes ne changeront pas pour vos larmes
Il vous souhaite nombreux à ses audiences
Et votre pas au déambulatoire des purs
Le ravit de ses échos multipliés
Veines de pierre rouge du bras que l'on brûle
après la marche
Entre les colonnes et la lumière apaisée des prières
sommeil des ombres
Couchées comme le bétail de l'intendant à la porte
du monastère
Et quand le soleil se lève sur cette gloire
La fanfare des morts sonne et tonne
invitant le vautour
Au repas de ma piété et de ma mémoire