Titre : À ses amis, auxquels on rapporta qu'il était prisonnier
Auteur : Clément Marot
Il n'en est rien, de ce qu'on vous révèle.
Ceux qui l'ont dit ont faute de cervelle,
Car en mon cas il n'y a méprison,
Et par-dedans ne vis jamais prison :
Doncqucs, amis, l'ennui qu'avez, ôtez-le.
Et vous, causeurs pleins d'envie immortelle,
Qui voudriez bien que la chose fût telle,
Crevez de deuil, de dépit, ou poison :
Il n'en est rien.
Je ris, je chante en joie solennelle,
Je sers ma
Dame, et me console en elle,
Je rime en prose (et peut-être en raison),
Je sors dehors, je rentre en la maison.
Ne croyez pas doneques l'autre nouvelle :
II n'en est rien.