splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi

Titre : Les braises du coeur

Auteur : Jacques Viallebesset Recueil : L’écorce des cœurs

Quand on est dans le monde Prisonnier des jours qui se suivent, Quand on est pris dans cette guerre sans pitié, On ne pense jamais que l’Amour, le seul, existe. On ne prend pas le temps. Et puis, et puis… Un jour, on est couché dans un lit Auprès de la seule femme qu’on n’ait jamais aimée Et tout le reste a disparu, à jamais. Les jeux périlleux du monde se sont déroulés Dans une autre vie, ailleurs. On ne veut plus les connaître. On ne peut plus les revoir. Adieu mensonges vains, adieu semblants, adieux combats ! Ce seul lit est le désert et c’est l’oasis. C’est la mer des sables et l’océan des eaux. Et elle est plus belle, rafraichissante et douce Que les caravaniers ne l’avaient dit, Que ne l’espéraient les marins. Nous nous mettons à vivre A l’abri d’un monde ou nous mourions Inexorablement jour après jour, Ou, moi, du moins, je mourais ; Elle pose sa tête sur mon épaule Les lèvres posées sur mon cou Et caresse mes cheveux. Quarante- huit heures pour changer une vie Ce n’est pas long, c’est très court. Crois-tu qu’il y aura beaucoup de jours ? Demande-t-elle … Un brasier dont la flamme naît D’aussi loin que la nôtre, Dans les sourdes braises du cœur, Ce brasier, sans fin ni cesse Au moindre souffle d’air se ranime. Puis nous nous endormons, la main dans la main Ce qui double la profondeur du repos Car les courants magnétiques D’elle et de soi, par les paumes des mains S’échangent et s’additionnent. Quand on dort ainsi, quand on dort enfin, Dans ce monde ou l’on n’avait jamais dormi Quand on peut enfin déposer les armes Et abandonner ses défenses, Ce qu’on n’a jamais connu ni même imaginé, L’étrange est qu’on ne s’étonne pas. C’est naturel, c’est vrai, c’est simple, Alors que tout le reste était inextricable. C’est évident, alors que tout était complexe. Et l’on est à ce rendez-vous Et à cause de l’espoir trop grand on le rate Parce qu’on l’attendait depuis si longtemps. La suite horizontale des jours Parait-il reprend alors son cours… Les jours viennent et s’en vont, Je demeure, a dit Guillaume. Ô temps, suspends ton vol Lui a répondu Alphonse. Et moi échoué comme un navire Sur une île maintenant déserte. Crois-tu qu’il y aura beaucoup de jours ? Demande-t-il ? Un brasier dont la flamme naît D’aussi loin que la nôtre, Dans les sourdes braises du cœur, Ce brasier sans fin ni cesse Au moindre souffle d’air se ranime. Il brulera jusqu’à la fin de nos jours. On se réveille alors la main dans la main Ce qui double l’intensité de la vie Dans un matin éclaboussé de délivrance Car les courants magnétiques S’échangent et s’additionnent. Quand on s’éveille ainsi, Quand on s’éveille enfin, Dans cette vie où l’on ne s’était jamais éveillé Quand on peut enfin laisser couler les larmes De la seule joie et abandonner son chagrin, Ce qu’on n’a jamais connu ni même imaginé, L’étrange est qu’on ne s’étonne pas. C’est naturel, c’est vrai, c’est simple, Alors que tout le reste était inextricable, C’est évident alors que tout était complexe Et l’on est au seul rendez-vous Même si on ne l’attendait plus, Car il n’est pas trop tard. La suite verticale des jours Reprend alors enfin son cours… Je pose ma tête sur son épaule Les lèvres posées contre son cou Et je caresse ses cheveux…