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Titre : La Liberté

Auteur : Antoine de Cournand

La Nature, à nos yeux, toujours prompte à s'offrir. Ne fit jamais d'esclave et n'en saurait souffrir. L'esclavage est contraire aux devoirs qu'elle impose. Funeste en ses effets, vicieux en sa cause, Il livre sans pudeur, sans justice et sans fruit, La vertu qui conserve au vice qui détruit. Le Giel n'a pu former cet étrange partage : Tout ce qu'il fait est bien, tout ce qu'il veut est sage ; Et si de la raison tout mortel fut doté. Tout mortel, en naissant, reçut la liberté : Tous égaux dans leurs droits sentent que leurs ancêtres N'ont pu les enchaîner, en se donnant des maîtres; Que la société dont ils forment les nœuds, N'est rien, si tous n'ont droit à l'espoir d'être heureux. Déjà la liberté, dans ses élans sublimes, Aux flatteurs des tyrans oppose ces maximes, Et le peuple français sortant de sa stupeur, Apprend d'elle à sentir ce qu'il lit dans son cœur. Ainsi le feu secret que le caillou recèle, S'échappe, et frappe l'œil de sa vive étincelle. Lorsque l'acier brillant dont le choc le produit, Ressuscite le jour dans l'ombre de la nuit. France! enorgueillis-toi de tant d'écrits célèbres" : Sur tes droits méconnus il n'est plus de ténèbres. Le despotisme affreux, blessé d'un jour si beau, Court, au fond des enfers, cacher son noir flambeau. Ainsi la Liberté que conduit l'espérance, Va, par son règne heureux, régénérer la France. Tel un enfant chéri qu'un art consolateur Rend à peine aux soupirs d'une mère attendrie. Même en ouvrant les yeux, doute encor de la vie.