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Titre : Gamineries

Auteur : Paul Verlaine Recueil : Femmes, 1890

Depuis que ce m’est plus commode De baiser en gamin, j’adore Cette manière et l’aime encore Plus quand j’applique la méthode Qui consiste à mettre mes mains Bien fort sur ton bon gros cul frais, Chatouille un peu conçue exprès, Pour mieux entrer dans tes chemins. Alors ma queue est en ribote De ce con, qui, de fait, la baise, Et de ce ventre qui lui pèse D’un poids salop — et ça clapote, Et les tétons de déborder De la chemise lentement Et de danser indolemment, Et de mes yeux comme bander, Tandis que les tiens, d’une vache, Tels ceux-là des Junons antiques. Leur fichent des regards obliques, Profonds comme des coups de hache, Si que je suis magnétisé Et que mon cabochon d’en bas, Non toutefois sans quels combats ? Se rend tout à fait médusé. Et je jouis et je décharge Dans ce vrai cauchemar de viande A la fois friande et gourmande Et tour à tour étroite et large, Et qui remonte et redescend Et rebondit sur mes roustons En sauts où mon vit à tâtons Pris d’un vertige incandescent Parmi des foutres et des mouilles Meurt, puis revit, puis meurt encore, Revit, remeurt, revit encore Par tout ce foutre et que de mouilles ! Cependant que mes doigts, non sans Te faire un tas de postillons, Légers comme des papillons Mais profondément caressants Et que mes paumes de tes fesses Froides modérément tout juste Remontent lento vers le buste Tiède sous leurs chaudes caresses.