Titre : Le bercail
Auteur : Abdelkader Guerine
Me voilà revenu au bercail de l’essence
D’une parole qui renaît de l’écho du silence,
Mes poèmes qui conjuguent mon bonheur si amer
Qu’il me noie toute ma vie dans une mer de misère,
Et mes proses, et mes proses qui relatent ma tristesse si sucrée
Qu’elle me peint toute ma vie dans une toile de secrets.
Me voilà reparti sur une aile inconnue
D’une légende qui surgit d’une jeunesse revenue,
Mes chansons qui célèbrent mon printemps si lointain
Qu’il me gèle toute ma vie dans un soir sans matin,
Et mes rimes, et mes rimes qui débordent de mes pleurs si radieux
Qu’ils me chantent toute ma vie de beaux airs mélodieux.
Me voilà survenu de l’éclair qui déchire
La mémoire de mon ciel pour écrire l’avenir,
Mon flambeau qui me brûle mon jardin si aimé
Qu’il odore toute ma vie de fumée parfumée,
Et mes fleurs, et mes fleurs qui exhibent leurs pétales si fanés
Qu’ils décorent toute ma vie d’une nature damnée.
Me voilà déporté sur une vague qui balance
Dans le vent telle une feuille de l’histoire d’une errance,
Mes recueils qui dessinent mon chemin si terré
Qu’il résume toute ma vie dans une tombe aérée,
Et ma plume, et ma plume qui détient une magie si occulte
Qu’elle possède toute ma vie dans un conte pour adulte.
Me voilà envolé dans des airs sans étoiles,
Sans soleil séparé de la lune par un voile,
Mes peintures qui observent mon trésor si précieux
Qu'il me coûte toute ma vie égarée dans les cieux,
Et mes fresques, et mes fresques qui me tracent mon destin si joli
Qu'il reflète toute ma vie dans une glace démolie.